Un manque de disponibilité mondiale
et sa baisse saisonnière peu marquée. Le manque de disponibilité en
France et dans le monde est en partie responsable de cette tendance.
D’une part, les niveaux de production nationale sont au-dessous des années précédentes. Selon l’Idele, en cumul depuis janvier, les abattages d’agneaux ont reculé de 3 % en 2011 par rapport à 2010. De l’autre, les importations de viande ovine ont chuté. De fait, les principaux partenaires commerciaux de la France ont sensiblement réduit leurs exportations et ce, sur des périodes de forte consommation, comme les fêtes de fin d’année. Ainsi, selon l’Idele, le Royaume-Uni a réduit ses envois de 8 % en décembre 2011 par rapport à décembre 2010. Constat encore plus frappant en Nouvelle-Zélande et en Espagne avec respectivement une réduction de 42 % et de 28 %. Seule l’Irlande a augmenté ses exportations vers la France (+10 %).
Offre mondialement réduite
Au Royaume-Uni, les conditions fourragères ont permis d’anticiper les abattages, mais par la suite les abattages hivernaux ont été fortement réduits. Dans ce contexte, les envois vers la France ont été moindres. En Nouvelle-Zélande, premier producteur mondial de viande ovine, les estimations tablent sur un niveau bas de production, comme en 2011. L’enjeu est de taille, car la Nouvelle-Zélande assure 50 % du commerce international. En cumul depuis le début de l’année, les exportations totales de la Nouvelle-Zélande ont ainsi diminué de 17 % et notamment de 20 % vers l’Union européenne à 27. En outre, les abattages de brebis pourraient chuter d’un tiers en raison de la phase de recapitalisation du cheptel qui est en cours. Deux raisons à cela : le prix à la hausse et les conditions fourragères favorables. En attendant, le manque d’offre soutient les prix sur le marché international et en France.
Virus de Schmallenberg
Une inconnue sur les conséquences économiques
Alors que la filière semble être portée par une conjoncture de prix favorable, une inconnue reste sur les conséquences économiques de l’émergence du virus de Schmallenberg. Pour les professionnels, il est difficile de se prononcer car les situations divergent selon les exploitations. Mi-mars, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, avait affirmé que « la situation n’aurait pas d’impact sur le paiement des aides animales (prime à la brebis) de l’année 2012 ». Et un appel avait été lancé aux professionnels de l’élevage par les pouvoirs publics pour concrétiser leurs propositions de fonds de mutualisation sanitaire destiné à « accompagner financièrement les éleveurs les plus gravement touchés ». Lors du dernier congrès de la FNSEA, Xavier Beulin, président, a rappelé qu’un décret allait sortir sous peu pour encadrer la mise en place de ce fonds.