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Production ovine

Un marché en progression

La production ovine est en phase de reconquête en Europe. Les abattages sont en augmentation et les prix à la production ont progressé. Pourtant, la viande ovine française doit encore être valorisée.
Par Publié par Cédric Michelin
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« Nouvelle hausse de production en Europe », annonce l’Institut de l’élevage en ce mois de mai. L’Idele prévoit ainsi une progression des abattages européens (+1 %) liée à la recapitalisation en cours au nord de l’Union européenne. Une hausse de la consommation mondiale est également prévue de +2,2 % dans les dix ans à venir et la demande asiatique devrait continuer à progresser… Cependant, « les livraisons des pays tiers ne sont pas attendues à la hausse et la consommation européenne pourrait de nouveau reculer mais de façon limitée (-0,5 %) ». De plus, les exportations océaniennes (Nouvelle-Zélande et Australie) ne devraient pas repartir à la hausse, en raison de la recapitalisation en cours et l’Espagne connaît une baisse importante de son cheptel (-9 %).
Les principaux bénéficiaires de l’embellie seraient donc le Royaume-Uni avec un cheptel en hausse de +3 % pour 2011 et l’Irlande (+4 %). Un dynamisme dû au recul des importations en provenance des pays tiers et de l’augmentation des prix de la viande ovine.

Baisse de la consommation en France


Dans ce contexte, la France profitera-t-elle de cette amélioration ?
Les prix à la production ont battu des records en 2011 et, pour 2012, une nouvelle hausse des prix de l’ordre de +2 % est attendue. En moyenne, le prix moyen calculé par FranceAgriMer a augmenté de +5 % entre 2010 et 2011. Une embellie qui n’avait pas eu lieu depuis la crise de la fièvre aphteuse il y a dix ans, en 2001 ! De plus, les abattages ovins ont progressé de +3 % en 2011 et Eurostat annonce une hausse de cheptel de +2 % pour 2012, mais « il est plus réaliste de prévoir une baisse de cheptel et des abattages pour 2012 », met en garde l’Institut à cause de l’important abattage de brebis au printemps 2011 suite à la sécheresse. Une baisse de -2 % de la consommation de viande ovine en France est aussi à prévoir. En 2011, celle-ci avait déjà reculé de -3 % par rapport à 2010. Conséquence : les exportations supplémentaires en provenance du Royaume-Uni ou de la Nouvelle-Zélande devraient être orientées vers des marchés secondaires et non vers la France.

Des défis franco-français


Lors du dernier congrès de la Fédération nationale ovine (FNO), le 26 avril, les éleveurs ont rappelé l’importance de la valorisation de leurs produits, notamment au travers de concept comme Agneau Presto ou la promotion de la viande sous signe de qualité.
L’autre défi réside bien évidemment dans l’installation de jeunes éleveurs car, d’ici huit ans, 50 % des éleveurs actuels seront à remplacer… Et même si le revenu des producteurs a augmenté du fait notamment du rééquilibrage des aides, la profession a du mal à attirer les candidats. Un "laboratoire de l’installation" a été pensé par la FNO avec, entre autres, un projet de communication sur les métiers ovins et ce, dès cet automne.