Un marché porteur
développement adapté aux attentes du marché. Objectif : installer cinq
nouveaux éleveurs par an et renouveler la production de 20 % dans les
cinq ans à venir pour maintenir le million de volailles nécessaire.
Autant d’atouts qui ont incité le Comité interprofessionnel de la volaille de Bresse (CIVB) à organiser, en partenariat avec les chambres d’agriculture de l’Ain, de Saône-et-Loire, et du Jura, une journée de sensibilisation aux particularités de la filière, présentant les opportunités de création d’un atelier de volaille de Bresse.
Traditionnellement produite en atelier complémentaire, la volaille de Bresse ne l’est plus aujourd’hui qu’à 53,5 %. Les éleveurs, d’un âge moyen très stable (entre quarante huit et quarante neuf ans et demi) sont double-actifs pour 9,5 % d’entre eux, et ont un atelier volaille de Bresse dominant pour 37 % d’entre eux. Le statut individuel domine. 89 % des éleveurs valorisent leurs céréales dans leur atelier volaille de Bresse. Le cocorico bressan trouve un écho tant au niveau national qu’au-delà de nos frontières. Les glorieuses de Bresse, relayées par de nombreuses télévisions et journaux, attirent chaque année près de dix-huit mille visiteurs. Sur l’aire du poulet de Bresse de l’A39, qui accueille annuellement deux millions de visiteurs, quinze mille volailles sont vendues par an. Le site Web du CIVB (www.pouletdebresse.fr) enregistre deux cents visites par jour, dont 50 % d’étrangers.
Développer la filière : l’enjeu prioritaire
Cette filière Bresse permet non seulement le maintien de structures de petite taille, le développement de l’emploi, ainsi que l’activité gastronomique du territoire, et la sauvegarde de l’environnement. « C’est une filière qui a des atouts avec un vrai projet de développement de A à Z, du centre de sélection aux abatteurs, et avec comme objectif majeur de retrouver des éleveurs », souligne Pierre Bernard, vice-président du CIVB.
22 % des éleveurs ont aujourd’hui plus de cinquante-cinq ans (soit 170.948 mises en place). Le CIVB et ses partenaires (chambres d’agriculture, Safer, Crédit agricole…) travaillent activement pour motiver les jeunes et encourager les porteurs de projets. Un fichier installation spécifique à la filière est en train d’être mis en place. Les personnes intéressées pourront trouver des informations et conseils sur le calcul des investissements, le coût de production, marge brute et marge nette, etc.
De la formation, opérationnelle et spécifique à l’installation, est proposée en partenariat avec les chambres d’agriculture et le lycée des Sardières à Bourg-en-Bresse : dix jours de théorie et quinze jours de pratique, validée par un diplôme. Appui technique (vétérinaires, techniciennes CIVB et chambre d’agriculture), parrainage (accompagnement par le maître de stage), analyses de terre (coopératives), journées techniques pour les jeunes installés…, l’accompagnement est complet et performant.
La charte d’accompagnement financier à l’installation (2009) permet d’accéder à l’aide aux bâtiments (abattoirs, banques, assurances, fabricants d’aliments), à l’aide à la trésorerie (paiement comptant des ventes de volailles, différé du paiement des factures, prêt de trésorerie via le groupement…), ainsi qu’aux aides publiques.
Objectif : 15 à 20 installations pendant cinq ans
« La volaille de Bresse, c’est un marché porteur ! », souligne Gérard Terrier, président du groupement des éleveurs de volailles de Bresse. « On a besoin de renouveler 20 % de la production dans les cinq ans, soit environ deux cent mille poulets. La production nécessite des surfaces minimes. Les éleveurs bénéficient du maintien de la marge brute. Les marges de progrès sont importantes. Il ne faut pas avoir peur d’investir car on améliore les performances. Ceux qui ont une marge nette haute sont ceux qui ont franchi le pas. Il faut que l’on modernise cette production au niveau des économies de main d’œuvre (salles d’épinettes automatisées, etc.) ».
Richard Labalme, président du syndicat de défense et de promotion de la dinde de Bresse, éleveur à Illiat, lance également un appel, le souhait étant de maintenir la production autour de vingt-quatre mille volailles, soit quelque mille dindes de plus par an (renouvellement à venir des élevages : mille huit cent dindes).
Eleveur, pourquoi pas vous ?
Trois éleveurs ont témoigné vendredi de leur expérience au quotidien et de la rentabilité de leur atelier volaille de Bresse : Cyril Degluaire de Saint-Cyr-sur-Menthon, Pierre-Emmanuel Forest, éleveur dans le Jura en Gaec trois associés (lait, céréales et volailles), et Valérie Fernoux, installée en Saône-et-Loire. Pierre-Emmanuel Forest ne tarit pas d’éloge pour cette production qu’il vit comme une passion. Selon lui, la volaille de Bresse permet non seulement de « favoriser les productions à trésorerie rapide ainsi que l’autonomie de l’exploitation, de raisonner l’assolement, la diversification par le triticale pour les volailles, de rationnaliser le travail (organisation et gain de temps), mutualiser les investissements (tracteurs, mélangeuse, stockage des céréales, aplatisseur) ».
Globalement, tous s’accordent à dire que la volaille de Bresse peut être pour tout nouvel éleveur intéressé un bon complément d’activité permettant une diversification des revenus, une excellente valorisation des céréales de l’exploitation, qu’elle permet l’utilisation des bâtiments existants, la valorisation de prairies non utilisées, une complémentarité avec les autres productions animales (bovins, ovins.), et un meilleur amortissement des outils.
Côté chiffres, grâce à la participations de dix-neuf éleveurs volontaires pour mettre à disposition leur comptabilité afin d’obtenir un référentiel clair et objectif (groupe référentiel technico-économique CIVB/chambres d’agriculture) on sait aujourd’hui que la marge nette varie, en fonction des amortissements de 0 à 1,66 euro par volaille mise en place, en fonction des charges sociales de 0 à 0,99 euro par volaille mise en place (cotisant solidaire ou à titre principal), et des assurances de 0,01 à 0,90 euro par volaille mise en place. La marge brute varie en fonction des résultats techniques, mais également en fonction du volume mis en place qui permet de minorer les charges, et de la politique d’achats.
Que les futurs éleveurs soient rassurés : le marché de la volaille conserve une croissance supérieure aux autres produits carnés, et la volaille de Bresse est une réponse à l’attente du consommateur en matière de produits locaux, ainsi qu’à la recherche de produits de luxe des pays émergents.
La filière Bresse dans l’économie départementale et régionale
- 178 éleveurs ;
- 955.555 mises en place en 2011 ;
- 233 travailleurs (conjoints - Gaec) ;
- répartition par départements : Ain : 49 % des éleveurs et 38 % de la production, Saône-et-Loire : 47 % des éleveurs et 60 % de la production, Jura : 4 % des éleveurs et 2 % de la production ;
- filière dindes de Bresse : 24 éleveurs (60 % dans l’Ain qui représentent 56 % de la production, et 40 % en Saône-et-Loire), 23.000 mises en place en 2011. Une moyenne de 958 dindes par élevage.
- Volailles fines : 75 éleveurs. Dindes de Bresse : 23.000, chapons agréés : 14.663, poulardes roulées agréées : 14.663, poulardes non roulées : 40.082.
- Un centre de sélection, un couvoir, et six abattoirs : Mairet, Guillot Cobreda, Ronsard, Gavant Prudent, Chapon bressan, Volailles Mieral, Centre de sélection de Béchanne, couvoir CBR.
- Moyenne des mises en place par exploitation : 5.556 volailles. Plus de 2/3 des éleveurs produisent moins de 6.000 volailles, 10 % en produisent plus de 12.000.