Un mariage magnifique !

La 5e Foire économique d’Autun aura marqué les esprits. Pour sa première édition incluant le concours charolais de la Société d’agriculture de l'arrondissement, elle est parvenue à drainer pas moins de 15.300 visiteurs sur quatre jours d’animations non stop. C’est environ 3.500 visiteurs de plus qu’en 2014. Preuve que ce mariage entre mondes agricoles et économiques était attendu. Une sacrée récompense pour l’association Evénéco et l’équipe de Laurent Rebeyrotte, eux qui, dès 2008, avaient fait ce pari audacieux d’inclure l’agriculture à une foire d’affaires. Si la dimension commerciale de la foire est aujourd’hui bien installée dans le calendrier économique de l’Autunois, l’adjonction du concours charolais HBC lui a immédiatement donné une ampleur supplémentaire. De nombreux visiteurs de la foire se sont dits émerveillés par le spectacle des taureaux. Certains avouant même y retrouver l’esprit des foires d’antan. Indiscutablement, la présence des bovins charolais a attiré du monde. Et pas seulement parce qu’il y avait une ex-miss France à la remise des prix du dimanche. Et quand bien même, cette présence de charme aura permis au concours charolais de bénéficier d’un public inespéré jusqu’au bout. A l’heure de la fermeture, les membres de la société d’agriculture étaient enchantés de cette première expérience. « Jamais le concours d’Autun n’avait rencontré un tel public », confiait le président de la Société, Roger Brochot. Des novices en élevages mais aussi des agriculteurs qui ne fréquentent pas le concours habituellement et d’autres qui l’ont redécouvert.

Ambiance fraternelle

Le président de la société d’agriculture évoquait aussi « la qualité de l’organisation et surtout, la superbe entente avec les bénévoles d’Evénéco ». Des mots qui illustrent bien l’esprit de cette foire. Une bande de copains entrepreneurs bien décidés à montrer un autre visage de leur territoire et désireux de décloisonner les choses. Au-delà des chiffres, c’est bien cette ambiance d’ouverture presque fraternelle qu’on sentait régner durant ces quatre jours. Des publics qui se mélangent ; des exposants qui partagent un repas ou un verre ; des secteurs professionnels qui se découvrent… Et tout cela animé par une fierté de défendre un territoire « où il fait bon vivre ». Un territoire profondément rural mais inventif ; à la fois agricole et industriel ; adepte subtil du slogan « ville ou campagne, les deux c’est mieux ! ».

Des affaires malgré la crise

L’autre bonne surprise est venue de l’ambiance commerciale de la foire. Contrairement à ce que la conjoncture générale pouvait laisser présager, la plupart des exposants commerçants et artisans ont eu beaucoup de contacts. Des commandes ont été passées et certains auraient même signé jusqu’à six mois de chiffre d’affaires ! Un bilan qui tend à prouver que même en conjoncture difficile, il faut aller au contact des consommateurs, commentait Laurent Rebeyrotte qui voyait là aussi un retour du commerce traditionnel physique face à un internet virtuel qui en a échaudé plus d’un… Au terme des quatre jours, la plupart des exposants étaient en tout cas prêts à revenir dans deux ans, confiait-il. Rendez-vous est donc d’ores et déjà donné pour 2018 !

Agriculture, économie, territoire
L’Autunois « laboratoire d’idées »

Si l’arrivée du concours charolais constituait sans conteste l’évènement clé de cette cinquième foire économique d’Autun, elle est aussi l’aboutissement de huit années de gestation fructueuse. C’est en effet depuis 2008 que sous l’impulsion de Laurent Rebeyrotte le monde agricole avance doucement mais surement sous ce vent de « décloisonnement » initié à la foire. Tout a commencé par une modeste mini-ferme bâtie par les agriculteurs de l’USC FDSEA du secteur. Puis cette rencontre fondatrice entre Chambre d’agriculture et CCI. Depuis la première édition de la foire, l’Autunois-Morvan s’est transformé en une sorte de « laboratoire d’idées ». Les quatre jours de cette foire économique ont permis d’en mesurer l’étendue. Ainsi, les visiteurs ont pu découvrir le tout nouveau GIEE de l’Autunois, premier du genre en Bourgogne. Ce fut aussi un aperçu de tout le travail réalisé en faveur du « produire local, consommer local » ; les perspectives nouvelles pour l’abattoir ; le travail accompli de concert avec le Grand Autunois Morvan (filières courtes, approvisionnement local, producteurs locaux…). Nous y reviendrons plus en détail dans une prochaine édition.