Un ministre très… attendu !
accords internationaux en préparation et sont très inquiets des derniers
arbitrages franco-français de la Pac qui pourraient être rendus sur la
prime à la vache allaitante…
Premier sujet d’inquiétude, la baisse des abattages. Estimée à -6 % en moyenne, elle atteindrait -11 % pour certains abattoirs. « Notre situation est précaire, quand on sait que la filière viande bovine procure 800.000 emplois », a-t-il commenté. Face à la baisse de la consommation, l’avenir de la filière pourrait être sérieusement compromis par de nouveaux accords internationaux qui feraient, de la viande bovine, une simple monnaie d’échange… On pense bien entendu à l’accord signé il y a peu avec le Canada, mais surtout à celui qui est en préparation avec les Etats-Unis, sans oublier la relance des négociations avec le Mercosur et le risque d’importations massives en provenance du Brésil…
Le refus du moins disant !
« La production de viande de ces continents ne correspond pas au cahier des charges sanitaire et bien-être animal qui est exigé des éleveurs européens et français » en particulier, s’insurge Pierre Chevalier. « J’espère que le Parlement européen ne donnera pas son feu vert à ce type d’accord ». Avant de décrire le recours massif aux activateurs de croissance, à l’aspersion des carcasses d’acide lactique à l’abattoir, l’élevage concentrationnaire dans les feed-lots de plus de 100.000 têtes… Pour la profession, il est inadmissible de mettre les produits issus de ce type d’élevage sur le marché, trompant ainsi les consommateurs et risquant de niveler la filière vers le bas, pour ne la voir purement et simplement disparaître.
Alors que la France pourrait faire valoir les atouts de son élevage, notamment à l’exportation, la FNB déplore que les opportunités qui apparaissent dans les pays tiers, notamment dans le pourtour méditerranéen, soient pour l’heure insuffisamment saisies. D’où la proposition de créer une cellule export associant FranceAgriMer et l’interprofession, sous l’égide du cabinet du ministre dont le rôle serait de faciliter le travail des entreprises, l’allègement des procédures administratives et surtout la levée des obstacles sanitaires… « C’est l’export qui redonnera du dynamisme à la filière », insiste Guy Hermouët, vice-président de la FNB.
Autonomie protéique
Mais dans l’immédiat, c’est la mise en œuvre de la nouvelle Pac qui inquiète les éleveurs. Ils ne comprennent pas que les engagements de François Hollande, au Sommet de l’élevage en octobre dernier, engagements sur le recentrage des aides sur l’élevage, ne soit pas honorés. Dans le viseur : le montant de la prime à la vache allaitante. Si les éleveurs ont la garantie de toucher 200 € pour les 40 premiers animaux, le montant n’est pas fixé au-delà. Il pourrait même être inférieur à 100 € selon la FNB. « Les choix idéologiques sont contradictoires avec l’économie », met en garde Jean-Pierre Fleury, secrétaire général, en faisant remarquer que la plupart des élevages spécialisés ont une taille comprise entre 60 et 100 têtes. A ce sujet, une action est conduite depuis plusieurs semaines auprès des élus du département pour attirer leur attention sur les risques qu’une telle décision représenterait pour la Saône-et-Loire et son économie (lire à ce sujet notre édition du 24 janvier en page 8, lire également ci-dessous).
Autre sujet de crispation : le plan protéines promis dans le cadre de la Pac. Alors qu’il avait été initialement prévu que les deux tiers de l’enveloppe (150 millions d’€) soient dédiés à l’autonomie fourragère des exploitations de polyculture-élevage, l’autre tiers revenant aux productions végétales, la FNB n’est pas du tout sûre que les arbitrages du ministre aille in fine dans ce sens.
C’est ainsi sur les dossiers de la mise en œuvre de la Pac que Stéphane Le Foll sera le plus attendu aux Sables-d’Olonne. « S’il n’a rien à dire, qu’il reste à la maison », a averti Pierre Chevalier…
Grand bassin allaitant
Du réalisme !
« Des décisions défavorables sur le montant de la future Prime vache allaitante à partir de la 41e vache pénaliseraient fortement nos systèmes d’exploitation », avertit le Grand bassin allaitant, pour qui « il est primordial que les choix du ministère tiennent compte de la situation des éleveurs pour lesquels le poids de la production bovine est important ; ces éleveurs ne peuvent pas se permettre de voir leurs soutiens diminués du simple au double après la 40e vache allaitante ».
A l’initiative des sections bovines bourguignonnes, la FNB a en effet fait ces dernières semaines des propositions auprès du ministère de l’Agriculture en faveur de critères plus réalistes qui protègent les éleveurs de races à viande. « Il est important de rappeler l’aberration de la diminution de l’enveloppe pour l’aide vache allaitante. Le président de la République à Cournon avait pourtant annoncé une enveloppe de 690 millions d’€ qui, finalement, sera de 643 millions d’€ ».
A noter que ces revendications sont portées par Michel Vergnier, le président du groupe Elevage de l’Assemblée nationale.