Un nouveau départ

Le concours de reproducteurs charolais d’Autun a lieu cette année les 9 et 10 novembre au parc des expositions L’Eduen. L’édition 2012 s’annonce sous de bons auspices : près de 300 animaux sont attendus, soit une cinquantaine de mieux par rapport à l’an dernier. Cette année sera marquée par un retour en nombre des adultes : près de cinquante spécimens. « Un signe très positif », pour la société d’agriculture de l’arrondissement qui pourra ainsi compter sur une vitrine complète de la race.
Avec un concours de reproducteurs qui refait le plein d’engagements, les responsables de la société d’agriculture sont récompensés de leurs efforts.
La structure avait en effet connu sa pire année l’an dernier avec un effectif très en deçà de la notoriété du concours. La faute à une conjoncture très déprimante dont avaient souffert la plupart des concours de la race. Un vent de démotivation planait sur la manifestation depuis quelques années.

Mobilisation

« Nous n’avions plus de marge de manœuvre. Les effectifs baissaient d’année en année alors que nous devions faire face aux mêmes niveaux de charges : il fallait faire quelques chose », confie Jean-Marc Pacaut, l’un des vice-présidents. C’est d’ailleurs le premier défi qu’a du relever la nouvelle équipe à la tête de la société d’agriculture. Dès la fin de l’été dernier, peu de temps après que François Grillot ait passé la main, son successeur Frédéric Brochot et les sociétaires ont battu la campagne pour reconquérir des exposants. La démarche a semble-t-il payé.
Il faut dire que le concours d’Autun bénéficie d’un avantage géographique de taille. Il rayonne largement sur les zones d’élevages limitrophes et morvandelles de le Côte-d’Or et de la Nièvre. Autre atout qu’il serait dommage de bouder : l’Autunois est une grande région d’élevage charolais comptant quelques uns des plus prestigieux artisans de la race. Il suffit d’éplucher les palmarès des rendez-vous nationaux pour s’en rendre compte. Que ce soit à Charolles, Gueugnon, Moulins, au National ou même à Paris, l’arrondissement d’Autun n’est jamais absent des podiums quand ce ne sont pas des membres de la société d’agriculture eux-mêmes !

Un atout pour le territoire

Cette excellence de l’Autunois-Morvan dans l’élevage - qui s’exprime d’ailleurs aussi dans l’engraissement comme en témoigne la réussite du concours d’animaux de boucherie de Pâques - est un véritable atout pour la région. Les collectivités locales du secteur l’ont bien compris. Pour preuve, la Société d’agriculture est en discussion avec la Communauté de communes de l’Autunois (CCA) pour revoir le partenariat qui les lie. Dans un premier temps, la CCA a décidé d’aider la société pour la promotion de sa manifestation d’automne. Grâce à son soutien logistique, un important travail de communication a été fait pour annoncer le prochain concours. Création de nouvelles affiches, diffusion, annonce et publicité dans certains médias… La CCA est aussi à l’initiative d’une conférence de presse, laquelle s’est tenue mardi dernier devant un haut-lieu du patrimoine antique autunois : le Temple de Janus. Devant les journalistes locaux, le bureau de la société d’agriculture s’y est réuni au complet pour poser en compagnie du premier prix d’honneur du dernier Concours national charolais : Héraclès, natif de Laizy. Un clin d’œil par lequel la Société d’agriculture et la CCA ont voulu s’adresser aux citadins.

Vers de nouveaux horizons

Car telle est l’ambition du nouveau bureau : « s’ouvrir à des horizons nouveaux », affirment en cœur les responsables. Pour ce faire, la société peut compter sur la CCA qui promet de les mettre en contact avec le Pays Autunois-Morvan. Au sein même de la société d’agriculture, cette volonté d’ouverture s’est traduite par l’entrée d’un viticulteur du Couchois, Olivier Poelaert, au sein du conseil d’administration. La promotion de la viticulture de l’arrondissement fait en effet partie intégrante des missions de la société d’agriculture et pour celle d’Autun, c’est une occasion rêvée d’étoffer sa mission de promotion des produits du terroir, à savoir la viande charolaise et le vin.
Ces premières évolutions en annoncent d’autres. Heureuse de se sentir soutenue localement, la société d’agriculture de l’arrondissement d’Autun fourmille d’idées et souhaite vraiment aller de l’avant. Elle ne désespère pas qu’un jour, son concours d’automne devienne « LA foire agricole de l’Autunois-Morvan » !

Frédéric Brochot, nouveau président
Volonté d’aller de l’avant !

Succéder à un président charismatique, François Grillot, qui a tenu les rennes durant 24 ans n’est pas une mince affaire. Après quelques temps de réflexion, c’est finalement Frédéric Brochot qui a accepté la lourde tâche. Âgé de seulement 37 ans, c’est un président jeune et désireux d’aller de l’avant qui représente désormais la société d’agriculture. Eleveur sur la commune d’Autun, Frédéric exploite un peu plus de 200 hectares sur lesquels il conduit un troupeau de 160 charolaises inscrites. Aidé d’un salarié, il produit des reproducteurs, des broutards et des femelles grasses. Passionné par la génétique, l’éleveur autunois la voit comme « quelque chose de très motivant, avec ce but de faire toujours mieux dans son métier ». Une aspiration qui l’a sans doute poussé à s’investir dans la société d’agriculture il y a une dizaine d’années. Secrétaire puis trésorier avant d’en devenir le président, cet engagement est pour lui un prolongement logique de son travail d’éleveur. S’il assumera pleinement ses responsabilités de président, Frédéric insiste sur la notion « d’équipe, de partage des tâches ». Tous les membres du bureau de la société ayant une exploitation à faire tourner, un travail collectif et mutualisé s’impose. La nouvelle équipe apparait plus soudée que jamais et tous ont la volonté de « tirer dans le même sens pour le meilleur de la société d’agriculture », se félicite le jeune président. Profitant de ce remaniement, la société d’agriculture souhaite aussi rompre avec la routine du passé en adoptant une attitude résolument constructive, tournée vers l’avenir, confie Frédéric. D’ores et déjà, le partenariat avec la communauté de communes qui s’est concrétisé par une promotion accrue du prochain concours de reproducteurs est un signe de ce renouveau. « Le concours d’Autun a tout de même un impact économique local et le travail des éleveurs contribue au rayonnement national voire international de l’Autunois », estime Frédéric Brochot.