Un OS Mouton Charollais rajeuni et combatif !
L’OS Mouton Charollais continue d’attirer des jeunes. La race séduit autant à travers ses qualités génétiques que par l’ambiance qui règne au sein de ses troupes. Une dynamique qui s’explique peut-être aussi par des épreuves qui soudent et renforcent.

Les responsables de l’Organisme de Sélection du Mouton Charollais se sont retrouvés le 16 décembre dernier pour le traditionnel conseil d’administration de fin d’année. La réunion s’est déroulée dans les nouveaux locaux de l’OS qui vient de transférer son siège au 17 de la rue Baudinot à Charolles. Comme chaque année, le conseil d’administration de décembre était suivi d’un repas, lequel s’est tenu au restaurant à Champlecy. Ce moment convivial est « l’occasion de remercier toutes les personnes bénévoles qui ont aidé l’OS durant l’année passée », confiait Denis Berland le président. Un certain nombre d’élus, « qui nous aident aussi », étaient également invités. Étaient présents la députée et conseillère départementale Josiane Corneloup, le vice-président de la communauté de communes Patrick Bouillon, l’adjoint au maire de Charolles, Jean-Charles Blanchard.
Ce premier conseil d’administration de fin d’année présidé par Denis Berland avait un ordre du jour chargé. Il faut dire que les motifs d’inquiétude pour l’OS sont nombreux, à commencer par une difficulté croissante à maintenir des soutiens publics au risque d’amputer les ressources de l’organisme de sélection.
La viande d’agneau victime de son succès
L’inquiétude concerne aussi le marché de la viande d’agneau. « On sent une demande forte parce que le nombre d’éleveurs diminue ». Mais cela ne profite pas vraiment aux créneaux de qualité, regrette Denis Berland. De fait, avec un prix de la viande d’agneau au consommateur qui flambe, la grande distribution et les collectivités ont tendance à privilégier des agneaux de qualité plus ordinaire. Au point qu’un agneau de conformation « R » se retrouve presque au même prix qu’un « U » ou un « O », déplore le président. Cette tendance pénalise une race bouchère telle que le Mouton Charollais dont le travail de sélection n’est pas rémunéré à sa juste valeur. La race demeure la plus utilisée des races allaitantes, fait valoir Denis Berland et sa croissance et sa vitesse d’engraissement sont des arguments génétiques et économiques, estime le président. C’est une réflexion à mener avec d’autres races allaitantes, complète-t-il.
Dans le domaine technique toujours, après un travail sur la vigueur des agneaux, l’OS a lancé une recherche sur le parasitisme. L’idée est de sélectionner des lignées résistantes au parasitisme pour pallier les problèmes liés à l’usage des produits anti-parasitaires.
L’accueil de nouveaux adhérents
L’OS Mouton Charollais termine malgré tout l’année sur une note optimiste avec la confirmation d’un renouvellement des générations dans ses rangs. En 2025, le nombre d’adhérents devrait passer de 105 à 110. Des éleveurs ont laissé des troupes, mais certaines de ces brebis ont été reprises par des jeunes. D’autres jeunes sont arrivés avec leurs propres brebis issues de troupeaux qui utilisent des béliers inscrits depuis plusieurs générations. Pour ces brebis, à condition qu’elles respectent le standard de race et soient non porteuses de la tremblante, l’OS attribue le statut « reconnue initiale » ou « RI ». Les mâles produits par ces brebis iront à la boucherie, mais les femelles pourront être inscrites et leurs produits seront inscrits aussi, explique Denis Berland.
Cette ouverture de la race à de nouveaux cheptels va de pair avec un rajeunissement parmi les éleveurs de moutons charollais qui fait plaisir à voir. Cette dynamique doit aussi beaucoup à la bonne ambiance qui règne au sein de la race, entre éleveurs, sur les concours… Une ambiance souvent citée parmi les motivations des nouveaux adhérents de l’OS.