Un parfum d'éternité

S'allier à la Bourgogne
La parfumerie artisanale reste dans la famille Gozard pendant près d’un demi-siècle avant d’être reprise par un jeune entrepreneur, Bertrand Sonnier. D’une petite structure familiale, il a transformé Jardin de France en véritable moteur de développement. Et, surtout, passe de la commune d’Yzeure dans l’Allier à Bourbon-Lancy en Saône-et-Loire. « Nous souhaitions développer notre entreprise. Mais nous avions des locaux vétustes. Ce n’était plus viable au niveau industriel. Dès lors, nous nous sommes mis à la recherche d’un nouveau local et c’est presque par hasard que nous nous sommes installés à Bourbon-Lancy, notamment parce que la Bourgogne incitait les entreprises à s’installer dans la région » précise Bertrand Sonnier. En 2007, pour répondre à la demande naissante des produits bio, Jardin de France obtient la certification Écocert. Cette année sera marquée par un autre événement : l’eau de Cologne naturelle obtient l’Oscar du meilleur produit de l’année dans la catégorie Parfums mixtes.
Aujourd’hui, outre ses eaux de Cologne traditionnelles travaillées selon un savoir-faire originel et les recettes héritées de son histoire, Jardin de France propose toute une gamme d’eaux parfumantes : eaux de beauté aux huiles essentielles, eaux de toilette,… déclinées dans un vaste éventail de senteurs aux notes fleuries, vertes, boisées, chyprées… « En parfumerie, il y a un réel besoin d’innover. Nous sortons une nouvelle gamme de produits tous les trois ans, voire même tous les deux ans ». Il faut savoir qu’une gamme comprend un parfum complété par des produits dérivés qu’il s’agisse de gel douche, de coffrets, de savons… Si Jardin de France travaille en sous-traitance pour quelques créateurs de mode, l’objectif est bel et bien depuis maintenant quatre ans de développer sa marque.
Présence dans le monde entier
En 2011, il est possible de trouver les produits Jardin de France dans l’hexagone, notamment aux Galeries Lafayette, mais aussi dans les plus grands magasins de Tokyo à Séoul en passant par Rome, Dubaï, Manille, Sao Paulo, Stockholm ou Hong Kong. Ainsi, environ 40 % des parfums sont destinés à l’export. Ils sont distribués dans une vingtaine de pays à l’image des États-Unis, du Brésil, du Canada, du Japon, de l’Italie, de la Corée du Sud ou encore de la Pologne. « Notre gamme de produits varie d’un pays à l’autre. Il convient de noter que la distribution n’est pas partout la même. Nous pouvons aussi bien être en parfumerie qu’en duty free, dans une chaîne de magasins ou encore en vente à domicile. Par ailleurs, nous réalisons beaucoup de salons à l’étranger pour nous faire connaître. Certains marchés sont propices à un intéressant développement. Nous sommes implantés au Brésil depuis une demi-douzaine d’années. Par ailleurs, nous avons exposé à Shanghai en mai dernier. Il y a un vrai intérêt pour le parfum français. Le marché chinois est très prometteur, mais il est très dur de se faire homologuer dans ce pays ».
Lorsque l’on s’intéresse à l’hexagone, les produits de l'entreprise sont disponibles en parfumerie, en pharmacie, dans les spas ainsi que dans les instituts de beauté. « Nous avons un positionnement moyen de gamme chez les distributeurs haut de gamme. Nos prix de vente sont de 20 à 30 % moins élevés que le haut de gamme ».
L’eau de Cologne revient en force
Pour ce qui est des produits distribués par l’entreprise, force est de constater l’importance persistante de l’eau de Cologne. « Cette dernière revient à la mode. Auparavant, la clientèle avait une moyenne d’âge oscillant entre 50 et 80 ans. Actuellement, il y a une plage plus large. Nous avons la volonté de mettre en avant le "Made in France". Nous avons des formules et un savoir-faire auxquels nous avons ajouté de l’innovation au niveau du packaging. Et nous avons une fragrance de parfums beaucoup plus large aujourd’hui. En 2011, nous souhaitons également mettre en avant le côté traditionnel de notre savoir-faire ».
Se distinguer de la concurrence
Alors que le marché du parfum est plutôt morose depuis dix-huit mois et que la concurrence est exacerbée, l’une des priorités de l’entreprise est de s’investir sur des marchés émergeants. « Nous envisageons une croissance à deux chiffres. Nous avons investi 100.000 € dans notre nouvelle gamme. Nous avons la volonté d’avoir un concept porteur à l’export. Nous souhaitons surprendre le client par une note olfactive qui n’est pas neutre. Il y a trois fragrances pour les femmes (boisé, épicé, fleuri) et deux pour les hommes. Notre nouvelle gamme vise une clientèle principalement âgée de 25 à 50 ans ». C’est donc au printemps 2011 que cette nouvelle gamme –dont le développement aura nécessité une année de travail– sera à disposition des consommateurs. L’occasion pour Jardin de France de poursuivre sa croissance alors qu’elle produisait l’an passé environ 100.000 flacons et réalisait 2,2 millions d'€ de chiffre d’affaires.