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Concours national du mouton charollais

Un pied de nez à la morosité !

Le 54e concours national du mouton charollais a été en tout point une réussite. Désormais organisé à Charolles, il a bénéficié d’une fréquentation en hausse. Sur les rings, le grain de viande était au rendez-vous et, durant toute la journée, des transactions commerciales ont eu lieu avec une bonne vente d’agneaux de station et une très honorable vente d’agnelles prestige.
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Le concours national du mouton charollais avait eu lieu le 5 août à Charolles. C’était la première fois qu’il se tenait dans la capitale du Charollais et non à Palinges comme il était de tradition depuis plus de cinquante ans. Si l’on peut regretter le charme en plein air du champ de foire palingeois, l’installation dans le hall des expositions de Charolles a fait l’unanimité auprès des éleveurs. Concours, ventes, cases d’animaux et restauration tenaient aisément sous le vaste bâtiment. Au-delà de protéger la manifestation des intempéries, cette disposition s’est avérée très fonctionnelle pour les exposants et les juges. La configuration a même, semble-t-il, bénéficié à l’ambiance commerciale et ce en dépit de la morosité en ferme. Les animaux étaient en effet bien mis en valeur dans des cases bien disposées et, fait inhabituel, des transactions à l’amiable ont même eu lieu après le déjeuner. Si la sensation d’espace dégagée par le hall pouvait être trompeuse, ce 54e concours national a drainé davantage de monde que les éditions passées, confiait le président de l’OS, Pascal Chaponneau. Deux cents repas ont été servis à déjeuner contre cent-cinquante habituellement et il en aurait même manqué près de soixante-dix pour satisfaire tous les visiteurs...

Retour au grain de viande


Le concours proprement dit a donné lieu à « une belle présentation d’animaux avec des agneaux de qualité très bien préparés », se félicitait par ailleurs le président qui salue aussi l’effort de sélection consenti par les éleveurs en matière de grain de viande. « Un critère qui s’est nettement amélioré en trois ans de temps », se réjouit Pascal Chaponneau. Un regain d’intérêt pour les aptitudes bouchères qui va répondre aux attentes de la clientèle du mouton charollais. Côté classement, on notera un palmarès plus ouvert que les autres années avec davantage d’élevages représentés dans les grands prix. De quoi remotiver les troupes, se félicitaient les organisateurs.

Beau succès pour les agneaux qualifiés


L’après-midi, c’est un programme chargé qui attendait les éleveurs avec, en ouverture, la vente des agneaux de station de contrôle individuel. Une très bonne vente avec 80 % des 73 agneaux qui ont trouvé preneurs pour un prix moyen de 700 €, soit 80 € de mieux qu’en 2015.
Donnant raison aux promoteurs du schéma collectif de sélection de la race, les acheteurs ont clairement accordé leur préférence à ce type de reproducteurs évalués. Les sujets les mieux qualifiés « s’arrachant » littéralement. 100 % des béliers qualifiés "RDM : recommandés mixtes" ont trouvé preneur au prix moyen de 800 € (contre 655 en 2015). Parmi eux, le record de prix a atteint 2.360 € et sept agneaux dépassent les 1.000 €.

Acheteur irlandais


Suivant désormais la vente de station, la "petite vente" d’agneaux reproducteurs a connu un bilan plus contrasté. Sept des dix agneaux sélectionnés en ferme ont trouvé preneurs, mais un animal –le prix du meilleur agneau du concours– a atteint le prix record de 2.150 €, ce qui gonflait la moyenne à 900 €. C’est un éleveur irlandais, Edward Buckley, qui s’en est porté acquéreur. Ce client fidèle de la race a misé en direct par téléphone. Outre cet Irlandais à distance, plusieurs nationalités étaient représentées à Charolles : hollandaise, belge, suisse, anglaise… Des clients qui se sont portés acquéreurs de plusieurs dizaines d’animaux au total.

Bon début pour la vente d’agnelles prestige


Clôturant cette journée chargée, la vente d’agnelles prestige était l’une des nouveautés de ce 54e national de la race. Sans connaître la même euphorie que la vente de station, elle a tout de même donné lieu à un bilan très satisfaisant. En effet, 12 des 19 lots d’agnelles présentés ont trouvé preneurs, soit un total de 41 animaux sur 68 futures reproductrices présentées. La plupart ont été vendues à la mise à prix de 240 € par agnelle. Un lot étant toutefois monté jusqu’à 310 € par agnelle pour trois filles issues d’insémination. Plus de la moitié de ces femelles iront en Suisse.
Bref, en dépit d’un climat agricole plus lourd que jamais, le mouton charollais s’en est plutôt bien tiré pour son 54e concours national. Une bouffée d’oxygène au cœur d’un été pourtant bien morose...



Extrait du palmarès


Prix de championnat mâle : Gaec Marion Michel et Mickaël (58).

Prix de championnat femelle : Pascal Chaponneau, Uxeau.

Prix de championnat agneau : Gaec Berland Michel et Denis, Viry.

Prix du meilleur agneau : Gaec Berland Michel et Denis, Viry.

Prix du meilleur agneau station : Éric Mavigner (23).

Prix de famille : Guy Porterat, Grandvaux.

1er prix d’ensemble : Gaec de Champagny (Philippon), Champagny-sous-Uxelle.




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