Un précieux témoin du passé avec la Réserve naturelle nationale de La Truchère - Ratenelle
Non loin de la confluence entre la Saône et la Seille se trouve la Réserve naturelle nationale de La Truchère - Ratenelle. Sur une petite surface (moins de 100 hectares), elle abrite des milieux aussi différents que des étendues de sables, une tourbière boisée, un étang marécageux et des forêts fraîches.

Il y a plus de 10.000 ans, les étendues sableuses et la tourbière se formaient. Mais l’évolution des paysages s’est accentuée depuis le Moyen-Age avec la création de l’étang et d’importants phénomènes d’érosion des sables conduisant à leur forme dunaire. Les boisements ont progressivement colonisé cet espace à partir des années 1950, période qui marqua l’abandon progressif des pratiques pastorales sur le site. Dès 1970, il est décidé de mettre en place un dispositif de protection du site afin d’éviter l’exploitation du sable et de la tourbe tout en limitant l’urbanisation et les modifications hydriques. Ce n’est que 10 ans plus tard, le 3 décembre 1980, que la Réserve naturelle nationale de la Truchère - Ratenelle est créée. En 1990, la gestion en est confiée au Conservatoire d’Espaces Naturels de Bourgogne.
Préserver pour témoigner
Sans entretien, les étendues de sables et leurs pelouses régressent naturellement au profit des landes puis des boisements. Même s’il peut sembler paradoxal de lutter contre la dynamique naturelle dans une réserve, un des enjeux majeurs est le maintien de ces espaces ouverts sur sable qui accueillent une faune et une flore particulières et remarquables. Outre la réalisation de travaux de rajeunissement de ces dunes de sables, des troupeaux ont retrouvé le chemin de la réserve pour assurer l’entretien courant de ces milieux.
Sur les parcelles propriétés du Conservatoire, la non-intervention est privilégiée pour redonner un caractère plus naturel aux boisements avec, notamment, de nombreux bois morts. Seules les opérations nécessaires à la sécurité sur les sentiers sont mises en oeuvre. Cependant, la présence d’espèces végétales indésirables car invasives, telles le chêne rouge et le robinier faux-acacia, conduit le Conservatoire à mettre en place des travaux visant la limitation de ces espèces. Sur les parcelles appartenant à des propriétaires privés ou aux communes, le Conservatoire conseille et accompagne pour une meilleure prise en compte de l’environnement lors des exploitations qui y sont autorisées.