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"Vins de France" en Bresse

Un projet de "Vins de France" en Bresse qui agace le BIVB

Par un surprenant hasard, le jour même de la conférence de presse du BIVB, le quotidien de Côte-d’Or, Le Bien Public, sortait un article titré "Des vins de table, aux portes des grands-crus". Bien que les deux présidents du BIVB, Louis-Fabrice Latour et Claude Chevalier, prenaient bien soin de dire qu’ils « s’exprimaient à titre personnel » et qu’ils attendaient l’avis de leurs deux familles (Fneb et CAVB), ils livraient une attaque à charge contre ce projet « de la coopérative de Verdun » qu’ils « venaient d’apprendre »…

Par Publié par Cédric Michelin
Louis-Fabrice Latour et Claude Chevalier se sont personnellement exprimés contre le projet de Vins de Pays en Bresse

Retour en arrière. Il y a un an, plusieurs agriculteurs ont demandé et obtenu des autorisations de plantation pour des vignes en vue de produire des "Vins sans indication géographique" (VSIG) aussi dénommés "Vins de Pays" ou "Vins de France" (et non "Vins de table").

Les rumeurs courant à Beaune évoquent 30 hectares, d’autres font état de 1.000 hectares ! Avec 87 ha (pour 48 demandeurs) autorisés de nouvelles plantations en VSIG sur l'ensemble du Bassin Bourgogne Beaujolais Jura Savoie, malgré une augmentation conséquente par rapport aux précédentes années, on est loin de telles surfaces.

« C’est un sujet crucial », commentait Louis-Fabrice Latour, président du BIVB, lors de la conférence de presse de rentrée des vins de Bourgogne. Pour lui, « la majorité des négociants n’est pas favorable à ce projet ». Façon de dire qu’un membre puissant de cette famille est peut-être partie prenante…

Même son de cloche pour Claude Chevalier, président délégué, pour qui « ce projet de vins de tables à Sainte-Marie-la-Blanche est choquant. Ce sont des agriculteurs - pas des vignerons - qui vont planter. On peut comprendre ce projet de faire des vins mousseux, avec déjà des appros par le négoce en Espagne ou en Italie. A mon avis, la famille Viticulture sera contre. Ça va peut-être faire "nantis" mais, ici, c’est comme mettre trois McDo autour du restaurant Troisgros ! N’importe où sauf chez nous », assenait Claude Chevalier. Pour lui, le Conseil de Bassin Bourgogne-Beaujolais-Jura « aurait légitimité » à trancher dans ce dossier.

« Ce qui me gène, c’est l’utilisation de cépages bourguignons », en l’occurrence le pinot noir et le chardonnay, rajoutait Louis-Fabrice Latour. Le président du BIVB d’aller plus loin en disant que « le BIVB a un rôle à jouer car il y a une vraie crainte d’un détournement de notoriété », menaçant ainsi d’aller en justice prochainement. Difficile pourtant d’être sûr de l’issue… Les VSIG ne sont pas du ressort du BIVB. De plus, la commission idoine CAVB n’a jamais fonctionné. A suivre…