Un second souffle
de sélection de Béchanne envisage une série de travaux visant à
moderniser ses installations et à être prêt pour répondre à une demande
de développement de la production.
Un chantier pluriannuel
« Après une première phase de récupération de devis, un calcul de besoins en investissement a été réalisé : une présentation aux collectivités territoriales a eu lieu en début d’année 2011 pour les sensibiliser sur les besoins de modernisation du centre de sélection, tant pour la filière Bresse, que pour la sauvegarde des races anciennes et pour en déterminer les modes de financements et d’aides possibles. L’objectif étant de démarrer ce chantier de rénovation en 2012, pour s’étaler sur cinq à six ans », précisait Albert Thiévon. Les collectivités territoriales se sont prononcées favorablement à la demande du centre, le conseil général de l’Ain accordant une subvention de 100.000 €, celui de Saône-et-Loire une subvention de 50.000 €, la région Rhône-Alpes, par le biais d’un nouveau Crof (Contrat régional d’objectifs de filière), quelques 184.000 €. Enfin, un dossier déposé auprès de FranceAgriMer devrait permettre d’obtenir cent 50.000 € supplémentaires. Et la région Bourgogne sera elle aussi prochainement sollicitée.
Anticiper pour augmenter les volumes
« D’après les plannings récupérés auprès des éleveurs, nous devrions continuer au minimum à maintenir les volumes et, pourquoi pas, à les voir légèrement augmenter. Au niveau des conditions de production, il devient donc urgent de procéder à la rénovation du parc des bâtiments. L’âge et l’état de ceux-ci ont bien montré leurs limites l’hiver dernier avec tous les problèmes liés au grand froid… Des économies d’énergie ainsi que de consommation des animaux seront les premiers effets attendus, en plus de l’augmentation des performances, tout en améliorant les conditions de travail des salariés et le bien-être des animaux », se félicitait Albert Thiévon.
La mise en place des deux nouveaux incubateurs et des deux nouveaux éclosoirs en juin permet aujourd’hui d’incuber 50.400 œufs de plus, ce qui donne une plus grande souplesse d’utilisation, notamment pour les périodes de mises en place des chapons et des poulardes.
Les trois bâtiments dédiés à la reproduction - qui datent respectivement des années 1966, 1967 et 1968 - totalisent chacun 3.500 volailles (poulets et coqs). Fin 2013, début 2014, commenceront les travaux pour en construire trois nouveaux d’une capacité de 4.200 volailles pour développer le marché de la volaille de Bresse, avec une mise en service prévue fin 2014.
En projet également, un nouveau bâtiment pour la sélection qui pourra accueillir 4.000 places de poules et 1.000 places pour les coqs. L’actuel, baptisé P13 - qui date de 1993 et permet de produire 10 à 12.000 volailles pour en sélectionner 4.000, en Bresse et souches anciennes - sera utilisé en bâtiment d’appoint. Une nouvelle poussinière devrait être opérationnelle fin août 2013, avec un début des travaux fin 2012.
L’investissement global a été estimé à 1,8 millions d’€.
Et on reparle d’Influenza…
Eric David, directeur départemental de la protection des populations de l’Ain, annonçait en fin d’assemblée générale qu’« un groupe de travail du CIVB (Centre interprofessionnel de la volaille de Bresse) s’est réuni à ma demande pour travailler sur les influenza aviaires. J’espère que nous pourrons avoir une discussion de fond avec tous les acteurs de la filière pour partager les analyses de risques. Cette année aura lieu un exercice zonale sur la partie Est de la France entre la mi et fin novembre. A priori le département de l’Ain serait concerné. Le scénario sera organisé par le préfet de région. Quatre départements seront concernés au total : trois en Rhône-Alpes et un en Auvergne. Je pense que c’est une bonne opportunité qui va nous aider à mieux nous préparer ».
Une vingtaine de races anciennes à Béchanne
A ce jour, le centre de sélection de Béchanne travaille avec une vingtaine de races anciennes. Les prestations de sélection pour les races anciennes s’élèvent à près de 51.000 €, un peu plus de 16 % du chiffre d’affaires. Il s’agit de la Gauloise blanche (quatre souches de Gauloise blanche pour être précis), la Gauloise grise et la noire, la Charolaise, la Faverolles, la Houdan, la Géline de Racan, le cou nu du Forez, la Merlerault, la Barbezieux, la Noire d’Alsace, la Gatinaise, la Bourbonnaise, la Grise du Vercors, la Géline de Touraine.
« L’activité des races anciennes reste fragile, suspendue aux financements aléatoires des collectivités territoriales des différentes régions concernées. Malgré tout, en collaboration avec l’Itavi, le Sysaaf, et l’Inra, un troisième dossier de CasDar a été déposé, pour un travail d’identification génotypique des races présentes à Béchanne, et l’intérêt de leur conservation dans un but de sauvegarde de la biodiversité génétique de l’aviculture française », précisait Albert Thiévon.