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Congrès FNO en Ardèche

Un travail en réseau qui paie au Congrès FNO en Ardèche

Une nouvelle fois cette année, la section ovine de la FDSEA de Saône-et-Loire a fait le déplacement pour participer au congrès de la FNO qui se tenait à Vogüé en Ardèche la semaine dernière. Cette rencontre fut l’occasion pour les éleveurs de « travailler avec les autres régions pour défendre l’ensemble des systèmes ovins de France », ce qui constitue le leitmotiv de Michelle Michel, secrétaire général de la section ovine 71. C’est aussi l’occasion de « comprendre le fonctionnement des différents systèmes ovins et d’en apprendre d’avantage sur les conduites du département d’accueil ».

Par Publié par Cédric Michelin
Un travail en réseau qui paie au Congrès FNO en Ardèche

« Si notre production a encore des difficultés, nous nous devons de travailler ensemble et de porter des projets collectifs pour mieux se faire entendre », a ainsi rappelé la présidente de la FNO, Michèle Boudoin. Nombreux furent les sujets abordés lors de ce congrès. Les débats au cours du huis clos du 18 avril ont principalement tourné autour de la question des prix et de la promotion ovine, de la réforme de la PAC et des aides ovines, du Brexit et de la prédation.


Relancer l’agneau

Le challenge majeur de la filière est de relancer la consommation d’agneau, et en particulier auprès des plus jeunes. Une question cruciale pour l’avenir. Patrick Soury, secrétaire générale à la FNO, a insisté sur le fait « qu’il est nécessaire que le travail se fasse localement sur l’ensemble des opérateurs pour faire découvrir la viande d’agneaux aux plus jeunes ».
Au moment d’aborder les sujets par département, la section ovine de Saône-et-Loire a pu faire part de ses attentes : une meilleure reconnaissance des élevages ovins dans le fond de calamités sécheresse, un cahier des charges des boucles qui indique la force nécessaire pour l’appliquer à la température optimale de mise en place… Pour l’agriculture en général, il a aussi été demandé au bureau de la FNO de poursuivre le combat pour la retraite des exploitants et en particulier des conjoint(e)s collaborateurs(rices). La santé mentale des exploitants a aussi été abordée en citant l’étude mise en place par la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, unique en France, qui montre « 40% de burn out » suite à la première enquête réalisée sur le département en août 2018. D’autres sections ovines ont aussi fait part de leur inquiétude vis-à-vis de l’émergence de cas de Wohlfahrtia Magnifica, mouche carnassière dont les vers s’attaquent directement à la chair des moutons et provoque des myiases importantes. Et malheureusement, le seul remède à ce jour reste la pince à épiler.

Une table ronde essentielle pour l’avenir

Suite au rapport d’activité, l’assemblée générale s’est poursuivie autour d’une table ronde : « quels modèles d’élevage ovin pour l’avenir face au changement climatique ? » Après un état des lieux du réchauffement climatique et de l’impact sur les systèmes fourragers, les solutions pour faire face à la hausse des températures ont été débattues : introduire une ou deux espèces productives dans le but de construire un stock fourrager de sécurité de plus de six mois, réaliser un inventaire floristique des prairies permanentes ou encore réaliser un sursemis sur les parties mécanisables avec des variétés moins sensibles au stress hydrique et aux températures élevées, détaillait Vincent Manneville de l’Institut de l’Elevage. Pour les éleveurs de la salle, c’est la solution de l’irrigation à partir de réserves d’eau pluviale qu’ils aimeraient plutôt voir développer par la France. « Il est important de prévoir le changement climatique et de réfléchir maintenant aux solutions possibles » concluait Michelle Michel, satisfaite de cette table ronde. « Les haies et les arbres typiques des paysages de notre département ont toute leur utilité dans ce challenge », mettait-elle encore en avant.

Optimisme malgré une société de défiance

En guise de première conclusion de ce congrès, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a motivé les troupes en insistant sur le fait que « le secteur agricole n’est pas à la traîne. Les éleveurs s’adaptent depuis longtemps pour trouver des solutions pour faire face aux nouveaux contextes. Mais dans une société de défiance, il faut être en capacité de le prouver », insistait-elle. Michèle Boudoin, présidente de la FNO, confirmait que le travail est bel et bien lancé : « notre fédération a lancé un projet « GreenSheep » pour répondre à ce défi : vérifier notre positionnement par rapport aux émissions des gaz à effet de serre, tordre le coup à certaines affirmations sociétales erronées ou imparfaites, ajuster et appliquer des solutions nouvelles pour garantir le triptyque de la durabilité de nos élevages, même si la résilience de certains systèmes n’est plus à prouver ». Les éleveurs ovins sont donc pleinement en phase avec les demandes sociétales.
Pour Michelle Michel, ce nouveau congrès était « une nouvelle fois très intéressant, à la fois sur la qualité des débats, mais aussi grâce aux visites en exploitation qui permettent de découvrir d’autres pratiques et de mieux comprendre les problématiques qui touchent les autres régions ». Ces moments sont essentiels car ils permettent de « partager les problèmes en filière ovine, de renforcer les liens entre éleveurs nécessaires pour lutter ensemble et de revenir plus fort dans son département » encourage Michelle Michel.
Marion Laporte