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Marché de Saint-Christophe-en-Brionnais

Un virage réussi

Dans un contexte de grande morosité, le marché de
Saint-Christophe-en-Brionnais a fait plus que résister en 2015, il a
progressé. Avec près de 65.000 têtes de bovins, le marché est une des
rares places à afficher cette tendance…
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Dans leur ensemble et à l’échelle nationale, les apports sur les marchés aux bestiaux ont affiché, en 2015, une baisse de -2,3 % à 1.249.591 animaux, toutes catégories confondues, contre 1.279.031 l’année précédente. Ils retrouvaient ainsi leur niveau de 2013. Les marchés représentent au total 20,1 % de la production bovine contrôlée en France.
Il faut dire que l’année 2015 n’aura pas été des plus simples. Certes, il y a eu la dynamique des exportations de broutards vers la Turquie qui a permis au marché de se tenir, mais dans l’esprit général l’année aura été celle du retour, dès septembre, de la FCO, et cela alors même que la campagne des broutards herbés démarrait. Les fortes chutes d’activités en septembre et octobre derniers en sont l’illustration concrète pour le marché de Saint-Christophe.
Dans ce contexte, le marché fait figure de quasi exception : tous les principaux marchés aux bestiaux de France ont enregistré des baisses d’activités en 2015, sauf Sancoins (+5 %, du fait des ovins) et Saint-Christophe qui affiche une confortable hausse de +2 %. La SEM qui gère le marché et ses responsables –Jean-François Péguet son président notamment– peuvent s’en réjouir : les choix et les décisions prises dans le passé ont permis d’inverser la tendance de cette place commerciale qui, année après année, perdait il y a peu encore en fréquentation. Le chemin n’a pas toujours été simple, il a fallu bousculer quelques habitudes et parfois rencontrer quelques hostilités en se lançant dans l’installation d’un cadran pour le bétail maigre, ce qui modifiait considérablement les habitudes commerciales. Il a fallu changer la date du jour du marché. Il aura aussi fallu surmonter les accidents de parcours comme le lourd impayé laissé par un acteur de la filière isérois en 2013 et mettre en place la garantie de paiement.

Forte hausse des apports de broutards


Autant d’épreuves qui ont permis au marché de remodeler peu à peu son image dans le paysage des places commerciales qui comptent pour l’échange du bétail. Un virage réussi et qui porte ses fruits : une hausse de +2 % du nombre total d’animaux apportés, lequel s’élevait à 64.697 en 2015 contre 63.472 animaux en 2014, chiffre qui était lui-même déjà en hausse de +6 % par rapport à 2013, à 60.008 animaux.
Dans ce domaine, c’est le marché au cadran qui a nettement tiré les chiffres vers le haut, et notamment les apports de broutards. En effet, toutes les autres catégories d’animaux présentés ont été en baisse, et seuls les broutards qui ont affiché une hausse, une très forte hausse puisque 16.744 têtes ont été présentées au cadran en 2015 contre 11.972 en 2014 !
Concrètement, cela s’est traduit par une hausse du nombre d’apporteurs, mais aussi d’acheteurs. A noter que 81 % des bovins présentés au cadran ont été vendus, soit 44.092 animaux sur les 54.731 animaux présentés. Ce chiffre présente une amélioration par rapport à 2014 où il s’établissait alors à 78 %. En fin d’année 2014, dans son bulletin d’information, l’équipe administrative du cadran menaçait en effet les opérateurs de sanctions face à la recrudescence des achats en dehors du marché de « certains animaux passés sur notre marché dans le seul but de les estimer ».

Une place qui compte


Côté animaux de boucherie et donc marché de gré à gré, les chiffres sont plus ternes et reflètent la crise qui secoue le secteur depuis plusieurs mois. Ainsi, Saint-Christophe enregistre-t-il, comme les autres marchés, une diminution du nombre des apports en bovins de boucherie. 9.966 bovins de boucherie ont ainsi été apportés sur le marché traditionnel, contre 10.434 en 2014, soit -4,5 %.
A noter que la mise en place de la garantie de paiement s’est accompagnée d’une hausse des tarifs. Ainsi, depuis le 1er juillet 2015, le droit de place est-il passé à 13 € HT (contre 10,83 € HT début 2015) par bovin entrant sur le marché traditionnel. De même, la livraison est-elle passée à 10 € HT au lieu de 5 € HT. Quant à la location des parcs, celle-ci s’est arrêtée au 30 juin 2015. Enfin, en 2016, le marché de gré à gré a été certifié et, depuis le 1er juin dernier, une plage horaire a été aménagée pour les taurillons herbés.
A noter aussi la poursuite du développement du tourisme sur le marché avec plus de 9.000 visiteurs accueillis en 2015, des visites guidées en hausse et des dégustations toujours plus nombreuses. Saint-Christophe conforte ainsi son caractère touristique attractif. Et on vient de loin pour visiter tant le marché de gré à gré et son célèbre Mur de l’argent que son désormais tout aussi célèbre cadran.
Les choses continuent ainsi d’évoluer, visant à conforter cette place de marché qui entend bien rester une pièce maîtresse de l’échiquier dans le commerce des animaux.



Les chiffres clés de 2015


 Chiffre d’affaires total : 1.232.126 €, -3 % par rapport à 2014, dont :
- 1.061.264 € pour le cadran (+2 %) ;
- 125.186 € pour le marché de gré à gré (-5 %).
 15,61 emplois équivalent temps plein (stable).
 64.697 animaux apportés, soit +2 % par rapport à 2014 (63.472 animaux), déjà en hausse de +6 % par rapport à 2013 (60.008 animaux).
 81 % des bovins présentés au cadran ont été vendus, soit 44.092 animaux sur les 54.731 animaux présentés (contre 78 % en 2014).
 Sur le cadran, toutes les catégories d’animaux présentés sont à la baisse, hormis les broutards en forte hausse : 16.744 têtes contre 11.972 en 2014.
 Le nombre d’apporteurs progresse à 1.539 en 2015, contre 1.464 en 2014 et 1.375 en 2013. Sur ces derniers, 67 % sont originaires de Saône-et-Loire, 15 % de la Loire, 8 % de l’Allier, 4 % du Rhône.
 Le nombre d’acheteurs progresse également à 444 en 2015, contre 429 en 2014 et 405 en 2013.
 9.966 bovins de boucherie ont été apportés sur le marché traditionnel, contre 10.434 en 2014, soit -4,5 %. 75 acheteurs sont détenteurs de garantie.




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