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Vignerons des terres secrètes

Une année 2010 à succès

Basés à Prissé, les Vignerons des terres secrètes regroupent 120 vignerons sur trois chais et près de 950 hectares de vignes. À la clôture de l’exercice 2009/10, la coopérative a réalisé 20.340.000 € de chiffre d’affaires, soit une progression de +10 % par rapport à 2009. La commercialisation de bouteilles a même dépassé les 5 millions de cols sur l’exercice, avec une hausse de 925.000 cols vendus en comparaison de l'exercice précédent.
Par Publié par Cédric Michelin
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Côté investissements en 2010, ils s’élèvent à un million d’€. Ils correspondent à l’investissement annuel moyen. Ces derniers permettent à la cave « de poursuivre sa modernisation et de conserver son leadership ». Pour rappel, en juin 2010, la cave coopérative avait fait l'acquisition de l’Office de la Bourgogne, dont l’activité de stockage (25.000 hl disponibles), assemblage et vrac, perdure. La cave s’inscrit dans une volonté de maîtrise des charges et des coûts ainsi que dans une recherche d’optimisation de l’outil d’embouteillage. Sur tous les marchés, les Vignerons des terres secrètes cherchent à renforcer leur politique active de valorisation des appellations et de leurs producteurs.

Révélateur du Mâconnais



Soucieux de participer à la notoriété collective des appellations bourguignonnes, la coopérative entend « révéler le Mâconnais » au plus grand nombre d’amateurs de vins, qu'ils soient français ou étrangers. En France, la cave est présente en distribution traditionnelle, pour les particuliers et en restauration.
Pour l’export –qui représente 49 % du chiffre d’affaires–, le réseau de distributeurs s’étoffe puisque désormais les vins sont présents dans 37 pays, contre 29 en 2009. De nouveaux marchés de consommation comme la Suède, l’Australie et la Chine font leur entrée dans le top 10 des exportations. Ce développement à l’international est l’aboutissement d’une politique commerciale commune avec l’union "Blasons de Bourgogne", laquelle s’appuie sur un travail de prospection commerciale et de services supplémentaires aux clients illustré par la plate-forme logistique basée à Beaune. Cette collaboration a également permis l’ouverture, fin 2010, d’un bureau de représentation en Chine avec deux commerciaux pour animer cette zone à fort potentiel.
L’année 2011 démarre activement avec un chiffre d’affaires à fin février supérieur de 3 % au prévisionnel, avec des carnets de commandes, à trois mois, jugés satisfaisants. Les investissements 2011 concerneront majoritairement l’outil de production, les équipements de vinification (thermorégulation), la poursuite du développement de la photométrie (paiement différencié en fonction de la qualité des apports) ainsi que l’œnotourisme avec la complète rénovation de la boutique de vente aux particuliers à Prissé.

Trois questions à Michel Barraud, président des Vignerons des terres secrètes


Comment comptez-vous "révéler le Mâconnais" ?
Michel Barraud :
nous avons réalisé un gros travail sur la qualité du produit et la sélection des terroirs qui permettent de faire des grands vins. Nous nous inscrivons dans le dynamisme et les démarches collectives du et des Mâconnais. Il a bien changé le temps des "vinifications de masse" et la coopération travaille maintenant la vinification parcellaire.
La grosse différence se fait aussi dans notre fonctionnement. Il faut se bouger commercialement pour faire valoir nos bouteilles et ça, c'est la force commerciale. L'ouverture de bureaux permanents en Chine ou à Montréal permet d'élargir la clientèle. Grâce à "Blasons de Bourgogne" et à sa plate-forme logistique à Beaune, nous avons un même lieu pour la prise de commandes et les expéditions avec les autres caves coopératives de l'Union. Derrière, nous pouvons ainsi optimiser notre chaîne d'embouteillage avec des cadences plus importantes, donnant des marges de progression, sans engager de frais supplémentaires. Le règlement d'acompte pour la récolte 2009 est d'ailleurs en progrès de 3 points par rapport à 2008 en moyenne par coopérateur.

Quels investissements cela nécessite-t-il ?
M. B. :
cela nécessite surtout de l'investissement humain de par la connaissance des terroirs et en réalisant des vinifications spécifiques qui permettent de mieux cibler et apprécier les différences des terroirs puis des vins. C'est un peu une redécouverte de ce qu'on connaissait et que l'on réapprend quelque part. A la cave, il y a donc une personne responsable du vignoble et des terroirs, Emeline Favre, qui assure un suivi parcellaire, lui-même informatisé. Elle fait aussi le lien relationnel entre les viticulteurs et leur coopérative. Côté outils, pressurage, cuverie, thermorégulation... des solutions innovantes sont mises en place. L'inertage sur les blancs à Verzé justement améliore la technique de vinification en refroidissant la vendange à la réception. C'est un travail permanent que de progresser.
Ces efforts doivent aussi se retrouver dans la politique d'accueil. Nous avons ainsi refait notre magasin de vente à Prissé qui sera inauguré le 29 avril prochain. Ce lieu sert à révéler les vins, les terroirs mais aussi, le patrimoine de la région. La salle d'exposition ou la visite au-dessus de la cave à fûts permet aux visiteurs de voir par dessus les tonneaux. Ce volet œnotouristique –à travers notre gîte ou nos balades et animations culinaires– permet de marier les éléments culturels avec les vins.




Quelle est la tendance économique ?

M. B. :
nous sommes sur des bonnes bases dans les appellations régionales mâconnaises. Les mâcons villages sont dans une très bonne dynamique, notamment en ce qui concerne le commerce du vrac, qui reste infime chez nous. Nous sommes surtout très actifs sur les sorties bouteilles avec des bonnes perspectives pour 2011. Cela peut simplement s'expliquer par le niveau de qualité de l'ensemble de la région mâconnaise. Cette qualité est reconnue par les clients et est une réelle force sur les marchés, notamment en période de crise. Le vrac oscille actuellement dans une fourchette comprise entre 500 et 520 €/pièce et pour les bouteilles de mâcon village, selon les cuvées, il faut compter 5 € pour l'entrée de gamme pour aller jusqu'à 7,50 € pour une cuvée haut de gamme.
Sur les autres appellations, nous avons senti notre positionnement à des prix plus élevés avec un ralentissement des ventes à la fin de l'année dernière. Cela a contribué à freiner les cours tout comme la concurrence des chablis et pouilly-fuissé. Aujourd'hui, chacun reprend sa place et nous revenons à la normale aux alentours de 730 € la pièce de saint-véran en vrac et des prix bouteilles entre 6 et 9,70 €/col. Pour nos pouilly-fuissés, tous vendus en bouteilles, la gamme va de 8 à 13 € selon les cuvées, l'élevage et l'origine des vignes. Enfin, sur les mâcons rouges, nous n'avons plus le même problème qu'il y a 7-8 ans : les volumes produits sont plus faibles et la qualité a augmenté. L'équilibre des marchés s'est refait permettant de revendre sereinement avec des prix allant de 4 à 6 €/bouteille et la pièce à 340 €, ce qui reste très peu et trop raisonnable.