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AgriSolidarité

Une année décisive

A n’en pas douter, 2014 sera une année décisive pour l’association
AgriSolidarité, son avenir et sa capacité à venir en aide aux
agriculteurs et viticulteurs en difficulté. Retour sur le dernier
conseil d’administration.
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Odile Joly, présidente de l’association AgriSolidarité, avait convoqué un conseil d’administration exceptionnel le 25 novembre dernier pour passer en revue le travail accompli depuis le lancement de l’association, mais aussi dresser les perspectives pour l’année 2014. Et à n’en pas douter, cette année 2014 sera déterminante pour l’association.
Une trentaine de personnes, parmi lesquels ses membres mais aussi les partenaires au quotidien du dispositif, avaient répondu présents pour parler de manière très concrète de l’action de l’association. A cette occasion, l'ensemble des participants a confirmé la nécessité de ce dispositif d'accompagnement, autant pour les personnes accompagnées que pour l'intérêt collectif de conserver un tissu agricole suffisamment dense et en bonne santé économique.

Un cap délicat


Un débat et une réflexion se sont ouverts sur la manière d'alerter et de déclencher chez les gens la prise de conscience de leurs difficultés, sur les types de situations à accompagner, sur les moyens à mettre en œuvre, sur la durée de l'accompagnement, sur la nécessité d'une plus grande concertation et d’une meilleure coordination des différents acteurs.
Cependant, « tout cela repose actuellement sur l'existence d'une association avec ses contraintes financières », soulignait Odile Joly. Certes, le conseil général et la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire, mais aussi la MSA de Bourgogne ont confirmé leur soutien à l’association. Mais la fin de subventions liées à l'aspect expérimental de l'action, tant par le pays Sud Bourgogne que par celui Autunois Morvan, va contraindre AgriSolidarité à un déficit structurel et cela dès 2014 en l’état actuel des choses.
« Il nous faut donc, tous ensemble, à partir du débat et de la réflexion au sein de nos propres structures, parvenir à assurer la pérennité financière du dispositif, soit en trouvant des financements supplémentaires, soit en restructurant les charges, puisqu'il ressort un consensus pour dire qu'il y aurait plus à perdre qu'à gagner si AgriSolidarité devait disparaître », concluait la présidente.

Une double approche


Un avis partagé par Bernard Lacour, président délégué de la FDSEA, pour qui « il est important d'avoir un pôle d'accompagnement des difficultés. Un des avantages de l'association est que l'ensemble des organisations concernées se retrouve autour d’une même table, permettant ainsi à chacun de conserver les deux approches indispensables au redressement des situations : une approche très sociale d'une part et une approche économique d'autre part ». Il évoquait ainsi la nécessité d’engager les exploitants concernés dans la formation sur les coûts de production, rappelant qu’il est important de s'approprier les difficultés « au niveau d'un territoire et pas seulement au département ».
Le premier trimestre de 2014 sera ainsi mis à profit pour prendre le temps de mettre la réflexion à l'ordre du jour des bureaux et conseils d'administration des différentes organisations à l’origine de l’association. L’objectif est clair : recueillir toute proposition pour participer à des rendez-vous avec les financeurs potentiels, collectivités, organisations professionnelles, voire financeurs privés…
Le bureau du 10 mars prochain sera amené à réaliser une proposition de budget dans la perspective de l’assemblée générale d’AgriSolidarité, le 18 avril, qui devra se prononcer sur les mesures à prendre dès 2014.




Des besoins bien réels


Le bilan des accompagnements réalisés depuis 2010, année de lancement de l’association, illustre, si besoin en était, la nécessité d’une action d’accompagnement des exploitants confrontés à des difficultés, et ceci quel que soit l’ordre de ces derniers. Rapide passage en revue :
- 231 situations ont donné lieu à au moins un entretien ;
- 163 ont fait l'objet d'un contrat AgriSolidarité ;
- 21 ont été accompagnées via un autre dispositif (Agridiff, procédure collective, ARP...) ;
- 47 personnes n'ont pas donné suite au premier entretien.
La durée de l'accompagnement varie de un an pour 1/3 des situations, de deux à trois ans pour 50 % des situations, et au-delà de trois ans pour environ 15 % des situations.
Les causes de sortie sont, pour 44 % des dossiers, une situation stabilisée et/ou améliorée. Pour 16 %, ce sont des reconversions professionnelles. Enfin, 12 % mettent fin à l’accompagnement, parce qu’ils ne souhaitent plus être accompagnés.
Quant au profil des agriculteurs accompagnés, il est très variable :
- 37 % vivent seuls ;
- 13 % sont bénéficiaires du RSA ;
- 10 % des personnes accompagnées sont des JA ;
- les exploitations accompagnées sont à 70 % des exploitations individuelles ;
- la surface moyenne des exploitations est de 101 ha et 16 % des structures sont inférieures à 50 ha (principalement en Bresse) ;
- enfin, en viticulture, la surface moyenne est de 8,7 ha.
En 2013, les accompagnements réalisés par AgriSolidarité ont été :
- 54 contrats en cours d'accompagnement, dont 20 nouveaux contrats signés en 2013 ;
- 21 premiers entretiens n'ont pas donné suite à ce jour ;
- enfin, 16 accompagnements ont été réalisés hors contrat AgriSolidarité