Une année normale…
été l’occasion de dresser un bilan de l’activité écoulée, de faire le
point sur le développement des filières.
Dans la continuité
Du côté de la viande bovine, 2011 peut être qualifiée d’année normale, « une année dans la continuité ». De fait, avec 9.623 animaux labellisés en 2011, l’activité s’est maintenue par rapport à 2010 (+1,4 %). Sur la campagne, 16.670 animaux ont ainsi été présélectionnés, soit 1.087 de moins qu’en 2010. Les animaux labellisés (61,66 % des présélectionnés) ont été apportés par un total de 2.225 éleveurs, pour 4.229,3 tonnes.
Illustrations n° 1 et 2
La production est concentrée sur trois organisations de producteurs, en l’occurrence Gecsel, Socaviac et Charolais Horizon. Et dans une moindre mesure Actis Bovins et l’Union Bovicoop/Covido, tous deux du Groupe Sicarev.
Illustration n° 3
[WEB]Le poids moyen des animaux avoisine les 440 kg à 439,5 kg en 2011. Après une forte baisse entre 2008 et 2009, le poids moyen des génisses tend, lui, à se stabiliser autour de 415 kg. Le poids moyen des bœufs est à la hausse entre 2008 et 2011, cependant les effectifs de cette catégorie sont très faibles.[/WEB]
Après trois années consécutives à la hausse, la catégorie "Génisses" stagne au-dessus des 50 % d’animaux labellisés, à 52 %. Les vaches constituant la majorité des autres apports, soit près de 46 %, en parité entre les animaux de plus et de moins de 5 ans. Quant aux bœufs, la catégorie est anecdotique avec seulement 1,85 des volumes.
Illustration n° 4
Le nombre d’animaux de conformation "R" est toujours important, mais l’écart avec la conformation "U" se resserre. Le nombre total d’animaux classés "E" reste, quant à lui, stable par rapport à 2010 ; il n’est rencontré que dans les catégories "Bœufs" et "Génisses".
Les 80/20
L’implication des abatteurs dans la filière est très variable et illustre de manière presque parfaite la loi des 80/20 : la Sicarev Roanne et Bigard Cuiseaux se classent ainsi largement en tête des abatteurs ayant fait agréer le plus d’animaux, suivis loin derrière par Socopa Bonneville, Puygrenier, Socopa Villefranche-d’Allier, puis Charollais Viandes.
Le chiffre d’affaires supplémentaire créé par la filière est estimé à 507.000 € nets, par rapport à une valorisation dans un débouché standard.
Un label atypique…
La répartition des points de vente traduit une forte évolution de la part des GMS, depuis 2006, laquelle s’établit désormais à 62 %, le reste, c’est-à-dire 38 %, étant la boucherie traditionnelle. Sur ce point, l’ACLR se démarque fortement de la tendance nationale des points de vente Label rouge, lesquels sont en majorité des boucheries (à hauteur de 80 %). Pour l’ACLR, le circuit des GMS - qui représente 62 % des points de vente - commercialise 74 % des volumes.
Le nombre global de points de vente s’est maintenu en 2011, avec au final deux points de vente supplémentaires. Une évolution qui intervient après deux années de baisse. Pour rappel, l’association avait perdu, en 2009 et 2010, quelques 26 points de vente. La baisse du nombre de boucheries a été moins forte qu’en 2010 (-18 boucheries), le solde négatif de boucheries étant compensé par un nombre de nouvelles GMS supérieur.
Ça bouge pour l’agneau…
Dans la filière Agneau en revanche, des évolutions notables sont à souligner. Ainsi, 7.176 agneaux ont été commercialisés en 2011, ce qui représente 136,7 tonnes, en hausse de +28,9 %. Le poids moyen des agneaux est de 19,1 kg, une donnée stable.
L’explication se trouve du côté de Socopa Viandes Allier qui, l’an dernier, a abandonné sa marque historique, "Agneau Cœur de France". La coopérative Cyalin apporte, à elle seule, près de 50 % des agneaux du label.
En 2011, l’ACLR note ainsi un bon dynamisme de la filière Agneau Label rouge, dont les abattages progressent, tandis que le nombre de points de vente reste stable. Les boucheries ont commercialisé 34 % des volumes. A noter que la part des GMS, en nombre de points de vente, est dominante à 61 %, pour un écoulement de 66 % des volumes totaux. Comme pour la filière bovine, le circuit de commercialisation du label est atypique par rapport aux chiffres de la filière française Agneau Label rouge dans son ensemble, laquelle est marquée par une nette domination des boucheries, lesquelles représentaient 62 % des volumes écoulés en 2010.
A fond sur la com’
Pour l’association, le développement des deux filières label passe par un effort accru en matière de communication. Ainsi, pour la première fois, l’ACLR a organisé en 2011 une journée d’accueil en Charollais à destination des bouchers Bœuf et Agneau. L’ACLR poursuit ses animations dans les rayons des magasins en contrat. Ces animations ont lieu les vendredis et samedis le plus souvent. Un groupe d’éleveurs s’implique pour ce genre de prestation et, en 2011, 235 journées d’animation ont été réalisées. Par ailleurs, dans le domaine des services apportés aux points de vente, l’ACLR propose du matériel promotionnel.
Aller plus loin
Les perspectives de développement passent par Tendre Agneau en Bourgogne. Depuis 2007, les différentes composantes de la filière se sont mises en place : de la production à la commercialisation, en passant par les outils de promotion et de certification. Et Interbev Ovin a choisi l’agneau sous signe de qualité comme fer de lance de sa communication.
Pour la filière Bœuf, de nombreux projets sont en route : un nouveau cahier des charges pour des animaux plus jeunes, le travail sur le volet sensoriel, la rénovation des logos, l'évolution de la communication, et d’autres émergeront. Ainsi, alors que le règlement d’usage du logotype Label rouge est en modification, la nouvelle version - non officielle - ne devrait plus autoriser l’intégration du logotype Label rouge au sein des logos des marques. L’association travaille en partenariat avec une école de communication dans un axe stratégique de cohérence entre toutes les marques de l’ACLR.
Egratignures…
Pour Henri Baladier, qui s’apprêtait à céder la présidence à Rémi Marmorat (lire notre dernière édition, en page 5) « l’activité est stable pour le bœuf. Dans un contexte de baisse structurelle de la consommation, une hausse de près de +1,5 % par rapport à 2010 pourrait apparaître satisfaisante. Ce n’est pas notre analyse. Il me semble que l’on est encore loin d’optimiser ce que le concept du Label rouge peut ou pourrait apporter à tous les maillons de la filière, et plus particulièrement aux éleveurs, si une meilleure cohérence des principaux acteurs de la démarche existait ». Et d’en appeler à « une prise de conscience, d’abord par les éleveurs : finir plus d’animaux correspondant en catégorie et en qualité aux attentes. Les OP n’arrivent toujours pas à prévoir et à organiser des sorties régulières sur l’ensemble de l’année. La situation que nous vivons aujourd’hui avec le manque de génisses, et qui va nous faire perdre des points de vente, en est un exemple criant même si des raisons évidentes peuvent être avancées, sècheresse en 2011, relance de l’export, prix trop faibles… »
Avant de céder la présidence, Henri Baladier égratignait aussi les abatteurs « impliqués de façon très variable dans la démarche ». Ainsi, certains « ont des volumes si faibles que se pose la question de la continuité de leur activité en label ». Au passage, il déplorait que l’interprofession bovine ne travaille pas à une meilleure cohérence de ses actions. « Car soutenir les signes officiels de qualité de façon forte, et dans le même temps soutenir tout aussi fortement une démarche à destination des bouchers qui n’a pas les mêmes exigences, n’est-ce pas faire le grand écart ? Perdre en lisibilité et en efficacité ? »
Les cahiers des charges évoluent…
En 2008, l’INAO a débuté un travail de refonte des notices techniques Label rouge, notamment pour les gros bovins de boucherie et l’agneau fermier. Leur homologation a été rendue officielle par la parution d’un décret au Journal officiel en septembre 2009, entrainant des travaux de modification des deux cahiers des charges "Charolais Label rouge (LA 11-89)" et "Agneau fermier Label rouge (LA 05-85)". Les principales modifications on été présentées en mai 2010 et les deux cahiers des charges ont finalement été validés par la Commission permanente de l’INAO début 2012. Les intitulés ont changé :
- "Viande bovine de race charolaise" (LA 11-89) ;
- "Agneau de plus de 13 kg carcasse" (LA 05-85) ; à noter que le terme "fermier" ne peut plus être employé dans les cahiers des charges.
La certification des filières de l’ACLR est assurée par QualiSud.