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Aménagement des parcelles

Une belle trogne, ça a plein d’avantages…

Les arbres tétards, ou trognes, sont ces spécimens souvent en bord de chemin, de champs ou le long d'anciens bras de cours d'eau, présentant un tronc épais surmonté d’une forêt hirsute de branches plus ou moins épaisses. Véritable pratique ancestrale, ces arbres présentent aujourd’hui des avantages qui pourraient être intéressants.

Une belle trogne, ça a plein d’avantages…

Si toutes les essences ne se prêtent pas à l’exercice, certaines supportent particulièrement la coupe tétard. C’est ainsi qu’en « Saône-et-Loire, les essences les plus fréquentes des arbres têtards sont le saule blanc, le peuplier noir et le frêne », détaille Charline Pierrefeu chargée de mission Natura 2000.
Au fur et à mesure des coupes, le tronc s’épaissit, la tête grossit, l’ensemble présente fentes, bourrelets et trous. Autant de « cicatrices » qui offrent le gîte et/ou le couvert à une foultitude d’insectes, de batraciens, de végétaux et d’animaux à poils ou à plumes.
Devant la richesse de la biodiversité présente et des bénéfices que celle-ci procure aux cultures, la pratique a longtemps perduré un peu partout en France.

Un intérêt qui s’est perdu

Cependant, depuis quelques décennies, l’intérêt faunistique et pratique des trognes s’est progressivement oublié. « La technique traditionnelle d’entretien de ces arbres se perd, constate encore l’animatrice, et est souvent remplacée par une coupe totale du spécimen ! ».
La faute à leur profil souvent alambiqué qui empiète sur les parcelles, à leurs branches qui gênent le passage des engins voire, représentent un danger… L’entretien demande en fait une surveillance et une intervention régulière tous les cinq à dix ans maximum. Procéder à la coupe des repousses au bout d’un trop grand nombre d’années représente un vrai risque pour la survie de l’arbre.

Mais à l’heure de la canicule...

Si l’on ne fabrique plus de paniers en osier et encore moins de sabots (voir encadré), les épisodes actuels et répétés de canicule et de sécheresse pourraient susciter un regain d’intérêt pour ces arbres… Il ne s’agit pas là bien évidemment de solution miracle mais entre l’ombre dispensée par l’arbre durant les mois les plus chauds et le fourrage et la litière qu’il peut fournir en cas de besoin en fin d’été, renouer avec cette tradition pourrait être intéressant.
« Chaque exploitant peut déjà commencer par faire le tour de son exploitation et répertorier les arbres têtards présents sur ses terres, invite Nicolas Terrel de l'EPTB Saône et Doubs. On est souvent surpris de leur nombre ».
Ces arbres peuvent, dans le cadre des MAE, bénéficier d’une aide annuelle, « pour les contrats agricoles, il faut compter 17,65 € par arbre sur cinq ans pour un entretien, précise ainsi Sophie Horent, et l’on espère que la nouvelle programmation du Feader pour 2021-2027, en cours de discussion, intégrera à nouveau une compensation financière ». Agriculteurs (et collectivités) pourraient ainsi voir là un intérêt supplémentaire de renouer avec cette technique ancestrale. L'EPTB dans le cadre de Natura 2000 a permis ces dernières années la restauration de 1.500 trognes sur les bords de la Saône, de la Grosne et du Doubs.

Une belle trogne, ça a plein d’avantages…

Une belle trogne, ça a plein d’avantages…

Si toutes les essences ne se prêtent pas à l’exercice, certaines supportent particulièrement la coupe tétard. C’est ainsi qu’en « Saône-et-Loire, les essences les plus fréquentes des arbres têtards sont le saule blanc, le peuplier noir et le frêne », détaille Charline Pierrefeu chargée de mission Natura 2000.
Au fur et à mesure des coupes, le tronc s’épaissit, la tête grossit, l’ensemble présente fentes, bourrelets et trous. Autant de « cicatrices » qui offrent le gîte et/ou le couvert à une foultitude d’insectes, de batraciens, de végétaux et d’animaux à poils ou à plumes.
Devant la richesse de la biodiversité présente et des bénéfices que celle-ci procure aux cultures, la pratique a longtemps perduré un peu partout en France.

Un intérêt qui s’est perdu

Cependant, depuis quelques décennies, l’intérêt faunistique et pratique des trognes s’est progressivement oublié. « La technique traditionnelle d’entretien de ces arbres se perd, constate encore l’animatrice, et est souvent remplacée par une coupe totale du spécimen ! ».
La faute à leur profil souvent alambiqué qui empiète sur les parcelles, à leurs branches qui gênent le passage des engins voire, représentent un danger… L’entretien demande en fait une surveillance et une intervention régulière tous les cinq à dix ans maximum. Procéder à la coupe des repousses au bout d’un trop grand nombre d’années représente un vrai risque pour la survie de l’arbre.

Mais à l’heure de la canicule...

Si l’on ne fabrique plus de paniers en osier et encore moins de sabots (voir encadré), les épisodes actuels et répétés de canicule et de sécheresse pourraient susciter un regain d’intérêt pour ces arbres… Il ne s’agit pas là bien évidemment de solution miracle mais entre l’ombre dispensée par l’arbre durant les mois les plus chauds et le fourrage et la litière qu’il peut fournir en cas de besoin en fin d’été, renouer avec cette tradition pourrait être intéressant.
« Chaque exploitant peut déjà commencer par faire le tour de son exploitation et répertorier les arbres têtards présents sur ses terres, invite Nicolas Terrel de l'EPTB Saône et Doubs. On est souvent surpris de leur nombre ».
Ces arbres peuvent, dans le cadre des MAE, bénéficier d’une aide annuelle, « pour les contrats agricoles, il faut compter 17,65 € par arbre sur cinq ans pour un entretien, précise ainsi Sophie Horent, et l’on espère que la nouvelle programmation du Feader pour 2021-2027, en cours de discussion, intégrera à nouveau une compensation financière ». Agriculteurs (et collectivités) pourraient ainsi voir là un intérêt supplémentaire de renouer avec cette technique ancestrale. L'EPTB dans le cadre de Natura 2000 a permis ces dernières années la restauration de 1.500 trognes sur les bords de la Saône, de la Grosne et du Doubs.