Une chèvrerie confortable et fonctionnelle
Au Gaec Lannareix à Châteauneuf-les-Bains (Puy-de-Dôme), les éleveurs ont fait du neuf avec de l’ancien pour abriter leurs 175 chèvres laitières, tout en privilégiant fonctionnalité et confort de travail.

Sur les hauteurs de Châteauneuf-les-Bains, Thomas Lannareix a fait du neuf avec de l’ancien. Lors de son installation, il a réaménagé l’ancienne bergerie familiale en chèvrerie fonctionnelle. Quelques années plus tard, il a construit un laboratoire de transformation attenant.
De bergerie à chèvrerie
Thomas Lannareix a repris l’exploitation familiale en 2003. Le jeune éleveur se sépare du troupeau de brebis de ses parents pour s’orienter vers la production de fromages de chèvre. Il doit alors adapter les infrastructures de la ferme et choisit non pas de construire du neuf « trop coûteux » mais de réaménager l’ancienne bergerie. Il agrandit d’abord cette dernière pour héberger confortablement ses 175 chèvres alpines et créer une zone où il peut réaliser des traitements lumineux. « Mes chèvres sont désaisonnées pour une production laitière sur les 12 mois de l’année. Le traitement lumineux consiste à ouvrir et fermer des fenêtres pour avoir un certain nombre d’heures lumière/noir. Cette technique offre de meilleurs résultats que les éponges, à condition d’avoir l’infrastructure adaptée ». Dans l’ensemble du bâtiment, Thomas Lannareix a réalisé trois aires paillées desservies par un couloir d’alimentation de 45 mètres de long, équipé de cornadis. « Je regrette un peu cet équipement à la mode à l’époque. Les chèvres sont des petits animaux facilement manipulables, surtout les laitières, j’utilise donc rarement les cornadis pour la petite contention. De plus, elles parviennent à s’échapper par les cornadis ». L’éleveur a poursuivi ses travaux avec la construction d’une salle de traite équipée d’une machine à traire de 2 x 18 places avec 2 x 9 postes à traire. Enfin, Thomas Lannareix a récemment élaboré un mélangeur d’aliment pour réaliser lui-même la ration des chèvres. L’éleveur dispose sur son exploitation de 61 hectares dont 15 ha de céréales et 37 ha de protéagineux. « Je produis mes céréales et surtout mes protéines parce que c’est moins cher ».
Un laboratoire adapté
En 2015, un laboratoire de transformation attenant à la chèvrerie est venu compléter l’exploitation. Jusqu’alors, Thomas Lannareix et ses parents transformaient le lait dans une fromagerie située au cœur du village. « On était un peu à l’étroit ». Là encore, l’éleveur a réalisé la majeure partie des travaux. Là où la chèvrerie n’a demandé que trois mois d’autoconstruction, le laboratoire a sollicité plus de sept mois mais, encore une fois, Thomas Lannareix n’avait pas le choix. « Je n’ai eu droit à quasiment aucune aide hormis une subvention de 8.000 € de la part du Conseil départemental. La construction du laboratoire représente un investissement de 140.000 € et les travaux de la chèvrerie ont demandé plus de 60.000 € ».
Mélodie Comte