Accès au contenu
Exportations de vins et spiritueux

Une croissance exceptionnelle en 2017 pour les exportations de vins et spiritueux

Les exportations françaises de vins et de spiritueux ont poursuivi leur croissance en 2017, atteignant un chiffre d’affaires historique de 12,9 milliards d’€. La croissance concerne toutes les catégories, ainsi que les volumes qui, après plusieurs années de baisse, s’élèvent à 200 millions de caisses, en hausse de +5 %. 

Par Publié par Cédric Michelin
Une croissance exceptionnelle en 2017 pour les exportations de vins et spiritueux

Dans la lignée d’une croissance régulière depuis 2014, les exportations françaises de vins et de spiritueux ont poursuivi leur trajectoire en 2017, atteignant un chiffre d’affaires historique de 12,9 milliards d’€ (Md€), soit 8,5 % de plus par rapport à 2016. Les volumes, en berne depuis cinq ans, affichaient également un net rebond de +5 % avec près de 200 millions de caisses, a détaillé le 14 février Antoine Leccia, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS). En quatre ans, la valeur des exportations a ainsi progressé de 30 %, et la filière représente aujourd’hui le deuxième excédent commercial de la France (après l’aéronautique), avec un solde positif de 11,5 Md€. Cette croissance est significative à la fois pour les vins, qui progressaient de +9,6 %, avec un chiffre d’affaires de 8,7 Md€, et pour les spiritueux avec +6,3 % et 4,2 Md€. Pour le vin, « il est à noter que toutes les appellations sont en croissance », indiquait Antoine Leccia, même si les vins sans IG avec cépage, les vins de Bordeaux et les vins de Provence ont davantage progressé. Les exportations de spiritueux ont, quant à elles, été tirées par le cognac, qui représente 31 % des volumes, mais 70 % de la valeur (+10,8 %, à plus de 3 Md€).

Etats-Unis et Asie, principaux moteurs 

Si la demande est croissante dans l’ensemble du monde, la dynamique s’avère particulièrement forte sur le marché Nord-américain et dans la zone Chine - Hong-Kong - Singapour, deux régions qui représentent 60 % de l’augmentation du chiffre d’affaires de 2017, analyse la FEVS. Globalement, les pays tiers comptent aujourd’hui pour deux-tiers des exportations, contribuant à un recul progressif de l’Union européenne, alors que la proportion était équivalente il y a dix ans. On retrouve, dans le top 3 des destinations importatrices de vins et spiritueux français, les Etats-Unis en tête avec 3,1 Md€, soit +9,5 %, le Royaume-Uni avec 1,3 Md€ (+2,7 %), suivi par la Chine à 1,2 Md€ et + 24,5 %, alors même que ce marché n’existait pas il y a dix ans...

Ces trois zones représentent à elles seules 45 % des exportations. Ces marchés ont notamment tiré les vins de Bordeaux, qui ont amorcé en 2017 une forte reprise, liée à une augmentation de la demande chinoise (100 millions de cols en 2017, +14 % en valeur), mais le marché nord-américain a également témoigné d’un regain d’intérêt pour ces vins depuis fin 2016. Les exportations de vins et de spiritueux vers le reste du monde progressaient aussi, avec l’Afrique qui a retrouvé un bon niveau avec 270 millions d’€ (M€), soit +7 %, l’Océanie avec 228 M€, +17 %, et un Moyen-Orient bien orienté, avec 216 M€ (+1 %).

Si la FEVS se dit confiante pour 2018, plusieurs points pourraient néanmoins poser problème, comme les fluctuations des cours des monnaies, ou la nécessité de retrouver des volumes sur la récolte à venir, suite à une production 2017 historiquement faible. Néanmoins, « nos entreprises sont compétentes et performantes sur les pays leaders comme la Chine et les Etats-Unis », met en avant Antoine Leccia, pour qui elles bénéficient de l’image de la Maison France. La FEVS attend cependant le soutien de l’Etat pour ouvrir les frontières et les marchés, alors que les barrières tarifaires et non tarifaires restent un frein pour de nombreuses destinations.