Libéralisation des droits de plantations viticoles
Une libéralisation destructrice
Les discussions européennes sur les droits de plantations viticoles, qui devaient reprendre à Bruxelles le vendredi 6 juillet dans le cadre du "groupe à haut niveau", ne sont pas pour rassurer les coopératives vinicoles, pas plus que le gouvernement, en phase avec les professionnels sur ce plan. Boris Calmette et Christine Avelin, conseillère technique au cabinet de Stéphane Le Foll, chargée des questions végétales, ont fait part de leur inquiétude devant la façon dont la Commission entend mener les discussions.
La Commission souhaite en effet « saucissonner » le dossier des droits à viticulture européenne : il s’agirait de concéder le principe d’un maintien des droits de plantations aux appellations d’origine et aux indications géographiques, mais de laisser s’appliquer pour les vins sans indications géographiques (VSiG) la libéralisation prévue au 1er janvier 2016, a fait remarquer Christine Avelin. Tant les professionnels que le ministère rejettent une libéralisation, même limitée aux VSIG, car elle éroderait peu à peu les prix des IGP, puis des appellations, puis à terme leur qualité. La CCVF est « très mobilisée » pour obtenir le maintien de l’encadrement des plantations, « et pour tous les vins », a souligné Boris Calmette. Le nouveau président de la CCVF a par ailleurs affirmé la volonté des coopératives vinicoles de ne « pas rester au dehors » de la Pac et de son budget, qui prévoit des paiements de base. « Si le débat franco/français débouchait sur la non-éligibilité de la viticulture aux droits à paiement de base, cela reviendrait de facto à exclure les vignerons français de l’aide au verdissement. Ce n’est pas envisageable », a-t-il souligné. Un sujet sensible, abordé également par Boris Calmette, est celui de la représentativité des coopératives dans les organismes de défense et de gestion (ODG) des appellations d’origine et indications géographiques, et dans les interprofessions régionales. « Seules les personnes établissant une déclaration de récolte peuvent faire partie de l’ODG chargée des appellations d’origine. C’est inadmissible », a-t-il déclaré. « On pourrait aussi étendre cette réflexion aux interprofessions », a-t-il poursuivi, demandant « pourquoi cet ostracisme envers la coopération ? ».