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Pierre-François et Vincent Goubard à Saint-Désert

Une modernité empreinte de tradition

Depuis maintenant un siècle, la famille Goubard a marqué de son empreinte la commune de Saint-Désert. Bien que s’appuyant sur cette forte tradition, la nouvelle génération représentée par Pierre-François et Vincent Goubard entend profiter des techniques modernes pour continuer à améliorer la qualité de leurs vins.
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En 1902, la commune de Saint-Désert accueille en son sein une toute nouvelle famille du nom de Goubard, laquelle cultive notamment quelques rangs de vignes. Ce n'est seulement qu'en 1963 que Michel Goubard décide pourtant de se concentrer exclusivement sur la viticulture. Lentement mais sûrement, la maison Goubard acquiert une belle réputation et l’année 1991 marque l’arrivée sur l’exploitation du fils aîné de Michel, Pierre-François, suivie, en 2000 de son autre fils, Vincent. Une EARL est alors constituée, que Michel quitte en 2002 pour faire valoir ses droits à la retraite.

Faire face à une concurrence exacerbée


Mettant en valeur aujourd’hui 36 hectares, l’EARL Goubard a depuis longtemps compris que sa pérennité passait par une diversification, non seulement de sa production, mais aussi de ses débouchés. Côté appellations, la maison présente une jolie carte. Elle est dispose en effet de Givry rouge premier cru, de Givry rouge village, de Givry blanc village, de Bourgogne Côte chalonnaise blanc, rouge et rosé, d’aligoté sans oublier le crémant de Bourgogne blanc et rosé. Côté commercialisation, les choses ont également beaucoup évolué en deux décennies. « En 1990, nous vendions près de 50 % de nos vins à l’export. Aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’à 10 %. Cette diminution s’est faite naturellement. Cela nous a permis de redévelopper le marché hexagonal. En plus, l’export est vraiment très aléatoire ». Si 10 % du volume est vendu en vrac au négoce, la bouteille représente pour sa part 90 % des volumes, soit environ 210.000 cols par an. Par ailleurs, soucieuse de ne pas mettre tous ses œufs - ou plutôt tous ses vins - dans le même panier, le domaine Goubard a fait le choix en 1992 de créer la SARL Domaines et châteaux de Bourgogne. Après un démarrage compliqué, la SARL regroupe désormais 13 vignerons, de Chablis à Mâcon et est devenue un interlocuteur crédible face aux GMS, auxquelles le domaine fournit une cuvée Bourgogne Côte chalonnaise spéciale jeunes vignes avec une vinification courte. Une deuxième cuvée vieilles vignes, avec une vinification plus longue, est plus spécialement destinée aux restaurateurs. Enfin, la troisième et dernière cuvée réalisée en fûts de chêne sur des vieilles vignes s’adresse à un public averti à la recherche de vins de garde.

Faire revenir les clients sur l’exploitation


L’une des volontés de Pierre-François et de Vincent est de faire revenir les clients sur l’exploitation. Outre les portes ouvertes organisées chaque année depuis 1997 le dernier week-end de novembre, les Goubard sont passés à la vitesse supérieure en construisant un caveau de dégustation, lequel représente actuellement près de 10 % des ventes. Avec l’envie d’accueillir les clients dans des conditions optimales. « Les consommateurs peuvent découvrir nos vins en grande distribution, à la Maison des Vins de la Côte chalonnaise à Chalon-sur-Saône et dans les restaurants. Ce sont d’intéressantes vitrines pour notre production. Ces consommateurs peuvent ensuite venir déguster notre production au caveau. Aujourd’hui, il nous faut aller vers le client. » En outre, pour attirer de nouveaux clients, le domaine a installé le long de la RCEA un panneau permettant de guider l’automobiliste jusqu’au caveau. En outre, une relation étroite a été nouée avec plusieurs chambres d’hôtes. Un partenariat qui permet de faire déguster aux touristes le vin du domaine Goubard, puis de les faire venir sur l’exploitation.
Mais attirer les clients ne suffit pas. Car pour les fidéliser, il faut leur offrir un vin qu’ils apprécient. Cela passe inévitablement par une amélioration constante de la qualité. « De manière générale, en Bourgogne, il n’y a plus de mauvais vins. Nous sommes entourés d’œnologues. Nous faisons des vins à boire plus rapidement car les gens n’ont pas forcément de cave. Pour notre part, nous faisons quand même une cuvée en fut de chêne, vendue uniquement au caveau. Quand il y a de bonnes années, nous faisons en sorte de garder ce vin chez nous. Nous le proposons ensuite à la vente quand nous estimons qu’il est bon à boire ».

Continuer à aller de l’avant


Souhaitant toujours aller de l’avant, Pierre-François et Vincent Goubard ont plusieurs souhaits et projets. En premier lieu, il y aura « une modernisation de notre vinification avec encore plus de respect de la vendange ». L’objectif est ainsi d’obtenir un vin de toujours meilleure qualité, plus fruité. « Ce sera un vin différent à vinifier. Cela se mettra en place dès le millésime 2012 ». En outre, un effort sera également fait sur le bouchon lequel « est le poumon de la bouteille. Notre souhait est de rester à un bouchon en liège de qualité ». Enfin, comme les prix de vente sont loin de s’envoler alors que les charges, elles, évoluent régulièrement, le domaine Goubard a fait le choix de réduire ses coûts en effectuant depuis déjà quelques temps des achats groupés. Que ce soit pour le fioul, les bouteilles, les bennes à vendanges… Un ensemble de démarches qui doit permettre à la maison Goubard de s’appuyer sur la tradition tout en prenant le meilleur de la modernité.

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