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Viticulture

Une profession atomisée

Contrairement à l’agriculture française, la viticulture est faite de
petites exploitations. La superficie moyenne de chaque exploitation
n’atteint que neuf hectares en 2010.
Par Publié par Cédric Michelin
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Selon le recensement général de l’Agriculture le vignoble métropolitain occupait 788.700 hectares en 2010, soit 3 % de la SAU utilisée. Il était exploité par 87.400 exploitations, ce qui représentait 18 % des exploitations agricoles françaises. Toujours selon le recensement, la superficie moyenne de chaque exploitation s’élevait à 9,1 hectares, mais avec de profondes disparités selon les vignobles. De 2,4 ha en Champagne, elle atteignait 25 ha en Corse en passant par 14,4 ha en Aquitaine. Depuis l’an 2000, le vignoble a perdu 11 % de sa superficie. Surtout le Languedoc-Roussillon qui avec 201.500 hectares a vu disparaître 21,3 % de sa surface. En fait, le recul affecte la plupart des bassins, le Languedoc-Roussillon certes, mais aussi la Vallée du Rhône et la Provence (148.500 ha, -11,4 %), le Sud-Ouest (40.400 ha -14,9 %), mais aussi le Bordelais (137.600 ha, - 5,4 %), la Bourgogne, le Beaujolais, la Savoie, le Jura (53.100 ha, -5,7 %), le Val-de-Loire, le Centre (62.100 ha, -8,1 %). En revanche, le vignoble de Cognac est resté quasiment stable à 79.900 ha, - 0,1 %. Alors que les vignobles les plus septentrionaux, celui de Champagne et celui d’Alsace, continuent de s’étendre, respectivement 33.400 ha, + 7,6 % et 16.200 ha, + 5,1 %. Au sein de l’organisation technico-économique viticulture, 68.500 exploitations (78 %) sont des exploitations vitivinicoles spécialisées dans la production de vins ou de vins destinés à l’élaboration d’eaux-de-vie. Deux tiers d’entre elles sont dédiées à la production de vins d’appellation d’origine protégée et rassemblent 62 % des surfaces viticoles, 18 % produisent des vins IGP, 4 % sont mixtes (AOP et IGP) et 10 % produisent les autres vins. Certains bassins tels que Champagne, Alsace, Aquitaine ou Bourgogne ne produisent que des vins d’appellation. Alors que dans le Languedoc-Roussillon, 59 % des exploitations sont spécialisés en IGP. Côté statut juridique, il varie selon l’orientation du vignoble. Près de 9 exploitations sur 10 spécialisées en IGP sont individuelles, alors que cette part n’est que de 7 sur 10 pour les exploitations AOP qui optent davantage pour des formes sociétaires, EARL notamment. Mais ces exploitations AOP sont généralement plus grandes que celles qui produisent des vins IGP.


Une profession féminisée




A noter aussi que la viticulture est plus féminisée que l’ensemble de l’agriculture française : 27 % des chefs d’exploitations vitivinicoles spécialisées sont des femmes, contre 23 % pour l’ensemble des chefs en France, la proportion atteint même 37 % pour les viticulteurs de 60 ans et plus. Les femmes succèdent souvent à leur conjoint lorsqu’il prend sa retraite. Enfin, la majorité de la vendange est vinifiée en caves particulières. Elles représentent 55 % de la production de vins et leur importance a tendance à s’accroître. Alors que les coopératives n’ont vinifié que 37 % de la récolte, leur part étant néanmoins beaucoup plus élevée dans le Languedoc-Roussillon. Le reste (8 %) étant vendu sous forme de vendanges fraîches, de jus et de moûts, ce mode de commercialisation étant très fréquent en Champagne. Enfin si les caves particulières vinifient plus de la moitié de la production, près des deux tiers des volumes produits sont vendus au négoce ou à des groupements de producteurs, les ventes directes au consommateur, y compris à l’exportation atteignent cependant près de 30 % des volumes.

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