Avenir des filières
Une question de survie
Le sujet a fait l’objet d'une réflexion, fruit d'un travail de plusieurs
mois sur le terrain. La création de valeur et son partage équitable au
sein de la chaîne alimentaire sont cruciaux.
mois sur le terrain. La création de valeur et son partage équitable au
sein de la chaîne alimentaire sont cruciaux.

Face au succession de crises, de déséquilibres dans les relations commerciales, de volatilité des prix accrue et de pertes de part de marché vis-à-vis de nos voisins européens, une table-ronde sur l'avenir des filières rappelait la priorité à créer de la valeur aux produits et à la redistribuer plus justement
Assurer un revenu aux agriculteurs reste l'objectif premier. « Ces derniers sont trop souvent considérés comme des fournisseurs de minerai. La création de valeur est plus forte à l'aval qu'à l'amont » regrette Henri Brichart, vice-président de la FNSEA, en préambule des échanges. Une offre non adéquate avec la demande et un manque de segmentation des marchés pénalisent considérablement la production. Mais alors quelles stratégies concrètes proposer pour garantir un avenir aux filières ?
Un outil trop peu développé
Considérée comme une solution à privilégier, la contractualisation peine à trouver ses marques. Pour Guy Hermouët, vice-président de la FNB, ce dispositif fonctionne pour les marchés de niche mais, pour les autres, il faut qu’il ait atteint un taux de représentativité de plus de 30 % pour être en capacité d'influer sur les prix. Dans les négociations dans les filières, la FNSEA prône que le contrat s'applique en deux temps (avant la fin de l’année entre producteurs et industriels et avant la fin février entre transformateur et distributeur). « Il faut la développer en multipliant les partenariats », précise Xavier Beulin. Même discours chez Francis Amand, médiateur sur ces questions au ministère de l'Agriculture. La réouverture possible de la loi de modernisation économique (LME) permettrait de recentrer la place des producteurs au cœur des négociations commerciales. « Une véritable opportunité à saisir » pour la profession. Pour le médiateur, un risque d'affaiblir la compétitivité du maillon intermédiaire demeure néanmoins présent. Le ministre de l'Agriculture a annoncé en clôture du Congrès « des progrès substantiels grâce à la contractualisation » précisant que 25 % de la filière porcine française serait sous ce dispositif.
L'exemple viticole
En Languedoc, rappelle Thierry Coste, président du groupe Vins au Copa-Cogeca, la filière viticole a dû subir une véritable mutation pour répondre aux évolutions et aux nouveaux défis. « A l'époque, le vin allait très mal » se remémore-t-il. Les modes de consommation ont totalement changé passant d'un "vin aliment" à un "vin plaisir". « Sur les 30 millions d'hectolitres que produisait la région, 25 millions ne sont plus consommés aujourd'hui », précise-t-il. Des arrachages de vignes ont alors été mis en œuvre. En parallèle, la montée en gamme des vins de cépages américains et australiens et les restrictions grandissantes des pouvoirs publics vis-à-vis de l'alcool continuaient de faire pression sur la filière française. L'impulsion d'un renouveau a été permise par les aides publiques aux investissements. L'unité et le dynamisme de la coopération viticole ont constitué un autre facteur de soutien et pas des moindres. La redéfinition de produits ciblant de nouveaux consommateurs s'est également avérée payante.
Assurer un revenu aux agriculteurs reste l'objectif premier. « Ces derniers sont trop souvent considérés comme des fournisseurs de minerai. La création de valeur est plus forte à l'aval qu'à l'amont » regrette Henri Brichart, vice-président de la FNSEA, en préambule des échanges. Une offre non adéquate avec la demande et un manque de segmentation des marchés pénalisent considérablement la production. Mais alors quelles stratégies concrètes proposer pour garantir un avenir aux filières ?
Un outil trop peu développé
Considérée comme une solution à privilégier, la contractualisation peine à trouver ses marques. Pour Guy Hermouët, vice-président de la FNB, ce dispositif fonctionne pour les marchés de niche mais, pour les autres, il faut qu’il ait atteint un taux de représentativité de plus de 30 % pour être en capacité d'influer sur les prix. Dans les négociations dans les filières, la FNSEA prône que le contrat s'applique en deux temps (avant la fin de l’année entre producteurs et industriels et avant la fin février entre transformateur et distributeur). « Il faut la développer en multipliant les partenariats », précise Xavier Beulin. Même discours chez Francis Amand, médiateur sur ces questions au ministère de l'Agriculture. La réouverture possible de la loi de modernisation économique (LME) permettrait de recentrer la place des producteurs au cœur des négociations commerciales. « Une véritable opportunité à saisir » pour la profession. Pour le médiateur, un risque d'affaiblir la compétitivité du maillon intermédiaire demeure néanmoins présent. Le ministre de l'Agriculture a annoncé en clôture du Congrès « des progrès substantiels grâce à la contractualisation » précisant que 25 % de la filière porcine française serait sous ce dispositif.
L'exemple viticole
En Languedoc, rappelle Thierry Coste, président du groupe Vins au Copa-Cogeca, la filière viticole a dû subir une véritable mutation pour répondre aux évolutions et aux nouveaux défis. « A l'époque, le vin allait très mal » se remémore-t-il. Les modes de consommation ont totalement changé passant d'un "vin aliment" à un "vin plaisir". « Sur les 30 millions d'hectolitres que produisait la région, 25 millions ne sont plus consommés aujourd'hui », précise-t-il. Des arrachages de vignes ont alors été mis en œuvre. En parallèle, la montée en gamme des vins de cépages américains et australiens et les restrictions grandissantes des pouvoirs publics vis-à-vis de l'alcool continuaient de faire pression sur la filière française. L'impulsion d'un renouveau a été permise par les aides publiques aux investissements. L'unité et le dynamisme de la coopération viticole ont constitué un autre facteur de soutien et pas des moindres. La redéfinition de produits ciblant de nouveaux consommateurs s'est également avérée payante.