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Bière artisanale

Une renaissance spectaculaire

Au début du 20ème siècle, la France comptait près de 2800 brasseries,
dont les deux tiers dans le Nord. Le développement industriel de la
brasserie, les deux grandes guerres, ont éliminé les brasseries
artisanales, et l’on n’en comptait plus qu’une centaine en 2000. Le
renouveau s’est amorcé en 2001, avec 126 brasseries. On en recensait 335
en 2010, 500 en 2013 et 560 sont prévues en 2014.
Par Publié par Cédric Michelin
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On trouve le plus grand nombre de ces brasseries en région Rhône-Alpes, avec 83 entreprises pour 70.100 hl, en Bretagne, 34 brasseries pour 67.625 hl, le Nord-Pas de Calais, 41.115 hl produits par 38 unités. Ces PME de la bière représentent 1,75 % de la production nationale de bière, avec 348.000 hl contre 19,4 Mh pour les 12 brasseries industrielles et elles revêtent des formes et des capacités diverses depuis la production à la ferme jusqu’à des entreprises livrant les cafés, hôtels et restaurants, voire la grande distribution, en passant par des établissements de boisson spécialisés. La renaissance de cette brasserie artisanale est essentiellement le retour à une tradition, une réaction à l’extrême concentration de cette industrie, à la mondialisation du produit et du marché, à la disparition des acteurs régionaux et locaux. Il s’ensuit une demande en malt particulière.
L’utilisation annuelle de malt par la brasserie française, 260.000 t, est en moyenne de 13 kg par hectolitre, alors qu’elle évolue entre 17 et 22 kg pour la brasserie artisanale. Par ailleurs, cette brasserie exige des malts de haute qualité et spéciaux. Le premier collecteur privé français de céréales, le groupe Soufflet, qui se dispute la place de premier producteur de malt avec le groupe coopératif Malteurop et qui revendique la place de premier exportateur mondial, s’est impliqué dans ce développement de la bière artisanale. Il développe des malts spéciaux torréfiés, des malts de blé, des malts caramels ou colorants, voire des malts bio, à travers 26 références. Néanmoins, avec 6.500 t de malt, la brasserie artisanale représente une part bien modeste des besoins de la brasserie française mais apparemment suffisante pour qu’un grand malteur s’implique dans cette niche.