Une rénovation astucieuse
L’amélioration du confort des animaux et des conditions de travail a guidé Christophe Burillier dans ses choix. Ce dernier étant en effet quasiment seul à s’occuper de l’atelier Lait de l’exploitation.
Logettes creuses moins chères
N’ayant pas à rebâtir de bloc de traite, l’éleveur a opté pour la rénovation de l’existant. Le bâtiment bipentes a été conservé, à l’exception de son mur côté aire d’exercice. Cette ouverture a permis un allongement des 78 logettes (2,70 m au lieu de 2,30 m) ainsi qu’un élargissement du couloir central. Christophe Burillier a opté pour des logettes creuses. Prévoyant au départ de couvrir le couchage de tapis, il a changé d’avis en visitant des exploitations dotées de logettes creuses dans l’Ain. « Ces dernières se sont avérées moins chères à l’achat - pas de béton ni de tapis - et je fonctionnais déjà en aire raclée », confie l'éleveur. En outre, pour le garnissage des logettes creuses, ce dernier avait des opportunités pour s’approvisionner en sciure à proximité de sa commune. Il lui faut environ 20 mètres cubes de sciure par mois, ce qui équivaut à 180 €, évalue-t-il. La sciure, de préférence de bois blanc, est acheminée vers les logettes au bobcat, tous les dix jours environ.
Propreté
Avec ce nouveau mode de couchage, l’éleveur ne déplore aucun souci d’ordre sanitaire. Et la propreté des vaches est remarquable. Toutefois, Christophe évoque un problème de poussière lors de la manipulation de la sciure.
Les logettes sont ébousées matin et soir au moment de pousser les vaches vers l’aire d’attente de la salle de traite.
A noter que le bord arrière des logettes a un profil incliné, sans angle droit. Cette précaution permet aux vaches couchées de pouvoir mettre leur queue à l’intérieur de la logette. Cela évite que la queue ne déborde dans le couloir et, de ce fait, « trempe » dans le lisier. Un gage supplémentaire de propreté sanitaire à la traite.
Aire d’exercice couverte
Le second aspect de cette rénovation est la couverture du couloir d’exercice longeant le bâtiment existant ainsi que de l’aire d’alimentation attenante. Cette zone de sept mètres de large sur une cinquantaine de mètres de long est abritée par un auvent à une seule pente, moins cher qu’un bipentes. Au niveau des cornadis, les anciennes auges et la marche, qui s’avéraient sources de boiteries pour les animaux, ont été remplacées par une table d’alimentation plane. Cette dernière se prolonge de l’autre côté du cornadis par un couloir d’alimentation bétonné, lui-même abrité par le auvent. Ce couloir débouche à son extrémité sur un stockage qui sert aussi à abriter le "bol" de l’exploitation.
Toutes les aires bétonnées sont raclées par des racleurs à câbles. Changés à l’occasion de ces travaux, ces derniers sont programmés pour intervenir 8 à 10 fois par jour.
Dac sans collier
Christophe a également fait changer son Dac. Le nouveau système n’a pas besoin de colliers magnétiques accrochés au cou des vaches. Ce sont les bouches EDE électroniques qui permettent au Dac de reconnaître les vaches. Le système informatique s’appuie en effet directement sur le numéro EDE de la vache, porté par une puce électronique insérée dans la boucle. A noter que ce système s’avère nettement moins coûteux, puisque le prix d’une boucle EDE est de 3 € quand celui d’un collier est de 40 €.
Au final, bien qu’elle soit très aboutie, cette rénovation a permis à Christophe Burillier de limiter les investissements. Avec un coût final de 2.400 € par vache logée, il faut compter une économie d’environ 60 % par rapport à un bâtiment neuf complet avec salle de traite et fosse incluses, calcule Olivier Girard de la chambre d’agriculture. Une bonne dose d’autoconstruction a aussi permis de limiter les frais.
Olivier Girard, chambre d’agriculture
Logette creuse, un bon compromis
Avant, l’aire paillée représentait environ 50 % du logement des vaches laitières. Mais aujourd’hui, avec l’augmentation de taille des troupeaux, les logettes ont gagné du terrain. Elles sont présentes dans 75 % des bâtiments. La transformation d’une aire paillée en logettes permet de gagner de la place. C’est un moyen de faire face à un accroissement de troupeau consécutif à une augmentation de quota. L’abandon de l’aire paillée permet également d’économiser de la paille, voire de s’en passer.
Depuis quelques années, on assiste à un développement des logettes creuses. Arrivées de Suisse, elles se sont pas mal implantées dans l’Ain. La logette creuse offre un bon compromis entre l’aire paillée et la logette béton. Contrairement à cette dernière, la logette creuse procure tout de même une litière à la vache laitière. Le système logettes est assorti d’un raclage ou de caillebotis avec lisier.