Une solidarité engagée
Bourgogne Franche-Comté originaires des quatre départements bourguignons
se sont rendus à Madagascar. Militant à l’Afdi, André Guillemaut
revient ici sur un voyage pour une solidarité active et engagée.
Un choc culturel
La découverte de Tananarive, la ville aux douze collines, est un choc culturel, l'animation y est permanente, les rues fourmillent d'une population colorée dans un immense supermarché à ciel ouvert !
C'est en minibus que nous prenons la N7, cap au sud, par le seul ruban de macadam parcouru par les taxis brousse, les camions, les attelages de zébus et d’innombrables piétons… Au départ de Tana, les collines sont verdoyantes, les moindres recoins sont cultivés, les rizières en terrasses occupent tout l'espace.
Par la traversée des Hautes Terres, nous parvenons à Antsirabe. Ici, pas de transports en commun mais des milliers de pousse-pousse qui chassent le client et surtout le touriste.
Une escapade à l'est, à Manakara, port sur l'océan indien, nous fait traverser des paysages grandioses et la forêt primaire, une zone très humide (4.500 mm d'eau par an !). Dans un parc naturel, nous pouvons admirer des lémuriens, des caméléons, des iguanes et des fougères géantes…
A Ranohira une randonnée à pied nous fait découvrir un paysage minéral et un canyon gigantesque où l'on découvre tout au fond un oasis : eau cristalline et verdure. Pour rejoindre Tuléar, la capitale du Sud-Ouest, nous traversons les hauts plateaux sur près de 200 km de savanes occupées par des troupeaux de zébus. Les régions parcourues sont de plus en plus sèches et pauvres (avec moins de 200 mm d'eau par an). La forêt autour de Tuléar a disparu en moins de 15 ans, consacrée à la fabrication du charbon de bois. Ifaty, terme de notre parcours, est une station balnéaire sur le canal de Mozambique, plage, forêt de Baobabs et voilà déjà le retour qui s’annonce avec deux jours de route (1.000 km) pour rejoindre Tana et l'avion pour Paris.
Des rencontres
Au bureau d’Afdi à Madagascar, Julie, chargée de mission, nous a présenté la situation économique de l'île, situation très différente entre l'est et le sud-ouest. Il fut aussi question des actions conduites par les différentes Afdi. Plusieurs Afdi sont en effet présentes sur l’île et y accompagnent de nombreuses organisations paysannes dans leur développement.
A Antsirabe, au centre d’expérimentation des fruits et légumes, Justin, le responsable, nous a montré les parcelles d'expérimentation pour une meilleure production de fruits et légumes.
A Fianarantsoa, la rencontre avec le bureau de Rofama, union de coopérative laitière qui collecte et commercialise la production de 66 éleveurs, et la rencontre avec Roland, agriculteur, illustraient le dynamisme des paysans et leur volonté à aller de l’avant.
A Tuléar, nous avons rencontré le directeur et le président de la Maison des paysans, la MDP, où les réflexions et les échanges ont porté sur le rôle et les fonctions des organisations paysannes. Celles-ci de fait ont un rôle de tout premier ordre à jouer dans le développement du pays.
Les paysages majestueux ont ravi nos yeux, et les échanges ont été des moments forts, même si la pauvreté que nous avons découverte nous a frappés de plein fouet. La population malgache est en constante augmentation et les jeunes y occupent une part grandissante. C’est pourquoi, les différentes initiatives des organisations paysannes –qui contribuent au développement agricole et à l’augmentation de la production– sont aujourd’hui indispensables. Les organisations paysannes se doivent d’être le relais de ce dynamisme.
La coopération internationale paysanne
Créée par les principales organisations agricoles françaises –notamment la FNSEA et les Jeunes agriculteurs–, l’Afdi est une association de solidarité internationale présente sur la majeure partie du territoire français et constitue un vaste réseau d'agriculteurs français engagés dans la coopération internationale. Elle s'investit depuis plus de trente ans auprès des paysans des pays en développement en soutenant leurs organisations.
Plus de 6.000 militants sont engagés dans les différentes Afdi régionales et départementales. Ils sont issus du monde agricole, en tant qu'agriculteurs ou techniciens agricoles, et s'investissent dans des projets de développement en se basant sur une logique commune : permettre aux paysans de pays du Sud de prendre leur développement en main en s'appuyant sur la solidarité locale.
Un vecteur d’échanges
Pour l’Afdi, les organisations agricoles et rurales sont l'expression la plus structurée de cette solidarité dans les pays en développement. Les Etats s'étant retirés des principales filières agricoles depuis les années 1980, ces organisations sont progressivement devenues des acteurs majeurs de l'appui au secteur agricole. Dirigées par les paysans eux-mêmes, ces organisations leur permettent de répondre à beaucoup de préoccupations techniques et politiques.
Au total, l’Afdi en appuie plus de 60 dans les pays du Sud en les soutenant techniquement et financièrement. Elles sont pour l’Afdi les garantes d'un développement agricole endogène et durable.
Et plus qu'un financeur de projets de développement, l’Afdi entend être un vecteur d'échanges entre le monde agricole des pays du Nord et du Sud. La sensibilisation du monde rural aux enjeux des agricultures en développement, les échanges culturels et techniques entre agriculteurs ou encore l'organisation de dialogues politiques entre organisations agricoles sont autant d'activités que l'association juge prioritaires.
Dans le contexte de mondialisation actuelle, il est déterminant pour l’Afdi que l'agriculture soit considérée comme un secteur prioritaire pour lutter efficacement contre la faim et la pauvreté. Le dialogue et l'échange entre agriculteurs sont des moyens de mutualiser des connaissances essentielles pour parvenir à cet objectif et de militer pour la mise en place des politiques volontaristes à l'échelle nationale et internationale.
L’Afdi est l'un des membres fondateurs d'AgriCord, réseau international d'agri-agences (ONG ayant des liens structurels avec la profession agricole de leur pays).
Commerce équitable
Demandez la vanille de Madagascar !
Pour financer ses actions de coopération internationale, l’Afdi Bourgogne Franche-Comté commercialise de la vanille de Madagascar… Trois gousses dans un tube de verre pour seulement quelques euros. Pour chacun, c’est l’occasion d’allier l’achat plaisir à un geste de solidarité au travers ce qui est véritablement du commerce équitable : l’ensemble des bénéfices réalisés étant réinjecté dans la dynamique de coopération internationale.
Les ventes sont réalisées lors de chaque événement qu'Afdi organise, mais aussi auquel l’association participe. Ce fut ainsi le cas lors de la dernière assemblée générale de la FDSEA à Cluny ou encore lors de la Fête de l’Agriculture organisée cet été à Vitry-en-Charollais par les Jeunes agriculteurs. L’Afdi dispose également de plusieurs points de vente fixes, comme cela est le cas par exemple au Gaec Copex à Taizé.
Pour vous procurer de la vanille de Madagascar, n’hésitez pas à contacter Vinciane Marin, animatrice, Afdi Bourgogne Franche-Comté ; tél. : 03.80.48.43.27 ; courriel : vinciane.marin@afdibfc.org