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Tuberculose

Une surveillance active du gibier

Tandis que la Côte-d’Or continue de faire face à la tuberculose bovine, en Saône-et-Loire, la vigilance est plus que jamais de mise. Acteur majeur de la gestion de la faune sauvage, la fédération des chasseurs a très tôt pris les devants pour renforcer la surveillance du gibier. Formation des chasseurs, prélèvements et analyses d’animaux : tout est fait pour maîtriser la situation.
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La France possède un dispositif de surveillance de la tuberculose bovine dans la faune sauvage. Un réseau de surveillance spécifique a été mis en place en 2011. Les fédérations des chasseurs en sont partenaires. Trois niveaux de surveillance sont ainsi prévus dans le cadre d’un programme dénommé "Sylvatub". Ces trois niveaux s’appuient sur le classement des départements en trois catégories :
- Catégorie 1 : les départements où il n’y a pas de cas de tuberculose préoccupant ;
- Catégorie 2 : les départements où des foyers bovins sont avérés chaque année ou bien avec une détection récente de tuberculose dans la faune sauvage ou encore limitrophes d’un département de catégorie 3 ;
- Catégorie 3 : départements dans lesquels la situation est à haut risque, avec prévalence élevée de foyers bovins tuberculeux et/ou présence avérée d’un réservoir faune sauvage.
La Côte-d’Or appartient à cette dernière catégorie. Quant à la Saône-et-Loire, sa situation géographique limitrophe ainsi qu’une détection régulière de tuberculose sur des bovins dans le département lui vaut d’être classée dans la catégorie 2.

Examen des carcasses de gibier


La surveillance de base s’appuie sur un examen initial du gibier chassé, lequel est effectué par des chasseurs. Ces derniers sont désormais formés à cette tâche par la fédération des chasseurs (FDC). 856 chasseurs l’ont été en Saône-et-Loire. En principe, chaque équipe de chasse devrait compter un chasseur formé à l’examen initial du gibier. Les chasseurs sont tenus d’inspecter les carcasses d’animaux destinées aux repas de chasse ou à la commercialisation. Une inspection systématique de tout grand gibier est préconisée. Cela passe par un examen méticuleux lors de l’éviscération et de la découpe. Sont notamment surveillés la carcasse ainsi que les viscères (foie, poumons, tube digestif). Le but est de repérer les éventuelles "lésions évocatrices de tuberculose" (abcès, ganglions anormaux).
Si ces indices sont avérés, les chasseurs doivent sans délai le signaler à la FDC de Saône-et-Loire. Un numéro de téléphone spécialement dédié à la police de la chasse est ouvert durant toute la saison d’ouverture. L’animal incriminé sera récupéré par la fédération et conduit au laboratoire départemental d’analyse à Mâcon.

Négatifs jusqu’alors


En Saône-et-Loire, un travail de sensibilisation des chasseurs au suivi sanitaire de la faune sauvage et de la tuberculose bovine a été accompli par la FDC dès 2009. En 2010, un renforcement de la vigilance des chasseurs formés à l’examen initial ainsi que des prélèvements de blaireaux ont eu lieu. Grâce aux examens des animaux tués à la chasse, cinq sangliers ont ainsi été analysés pour suspicion de tuberculose en 2010 et deux autres en 2011. Les résultats ont tous été négatifs. Même constat pour les blaireaux prélevés en 2010. Le département est désormais classé en catégorie 2 dans le cadre du protocole "Sylvatub". La surveillance de base y est ainsi renforcée par des mesures complémentaires. Un arrêté préfectoral en date du 15 mai dernier ordonnait, d’ici à la mi septembre, la capture de quinze blaireaux autour de deux exploitations bovines infectées ces dernières années. Les résultats devraient être connus prochainement.


Contamination des bovins par le gibier


De l’avis des experts, l’infection de la faune sauvage aurait pour origine une contamination bovine. Mais l’augmentation des densités de populations de faune sauvage dans certains territoires a pu amplifier le risque de contamination des animaux domestiques. La pratique de l’agrainage à poste fixe pourrait représenter un facteur de risque. Dans les zones d’infection de cheptels bovins, la détection la plus précoce possible d’une infection de la faune sauvage permet de mettre en place des mesures de contrôle. Il s’agit d’éviter la constitution de" réservoirs" infectieux dans la population sauvage.