Une vache à Paris et plein de projets !
C’est un véritable tournant qu’est en train de vivre le Gaec des Buissons. Dans cette commune bressanne qui compte pas moins de six exploitations laitières, la famille Maire s’apprête à investir dans un nouvel outil de travail. Un bâtiment de 100 places de vaches en logettes sur caillebotis ainsi qu’une salle de traite 2 X 12 postes simple équipement sont en projet. Il faut dire aussi que Victorien, le frère cadet de Yohan, aujourd’hui âgé de 17 ans, est en formation agricole à Fontaines dans l’optique de revenir sur l’exploitation familiale.
Un tournant
Cette première sélection à Paris intervient donc dans un moment important de la vie de l’exploitation de la famille Maire. Elle est aussi l’aboutissement de plusieurs années d’investissement en matière de génétique. L’origine de cette sélection remonte à 2003 lorsque sur les indications de Jacques Perrot, inséminateur à Elva Novia, François avait acheté une génisse de six mois dans un élevage en cessation à Varennes-le-Grand. Il s’agissait d’une sœur du taureau Urbaniste dont la souche était à vendre. Pour 500 euros, l’acheteur avait accès à l’une des génisses du lot tirée à la courte paille. Chanceux, François est tombé sur la meilleure, en l’occurrence Urane, une vache qui a donné deux taureaux agréés : Biberon au catalogue Umotest et Dremel JB au catalogue Jurabétail. Pour tirer profit de cette femelle de haut niveau, la famille Maire lui a fait produire des embryons qui ont été transplantés sur d’autres vaches du troupeau. Urane a ainsi été accouplée avec Rhésus pour donner notamment Charmeuse qui n’est autre que la mère de Girafe, la génisse sélectionnée pour Paris.
L’effet Urane
C’est avec Urane que le Gaec des Buissons est véritablement passé à la vitesse supérieure en matière de génétique. Outre le fait de produire - grâce à la transplantation embryonnaire - une excellente descendance, Urane marquait l’une de toutes premières sorties de l’élevage en concours à l’occasion de l’intercantonnal de Jalogny. Urane qui a aussi permis au Gaec de participer à la vente aux enchères d’Umotest en obtenant 3.600 € pour l’une de ses filles dénommée Candy. Dans la foulée, François rachetait une autre Candy, fille de Ralban cette fois, laquelle concourrait à Gen & Tech l’an dernier à Chalon où elle a obtenu une place sur le podium.
Comme autre nouvelle souche, la famille Maire avait également acheté un embryon d’Upas (Gilbert Bontemps), accouplée avec Sir, dont une petite-fille est aujourd’hui mère à taureau dans l’élevage.
Imposante Girafe
Née le 1er novembre 2011, Girafe est donc une fille d’Ulemo, une petite-fille d’Urane et une petite-nièce d’Urbaniste. C’est une magnifique génisse qui a atteint la note maximale de 9 en morphologie. « Elle est à 7 en bassin, 6 en mamelle, 6 en aplombs, 6 en aptitude bouchère », détaille François. Elégante et harmonieuse, Girafe en impose avec ses 1 m 54 de hauteur au sacrum. Dans la stabulation, elle dépasse la plupart de ses congénères mêmes plus âgées. Ce gabarit annonce une capacité d’ingestion importante, un caractère crucial pour une bonne laitière, explique l’éleveur. Contrôlée à 32,6 kg de lait par jour, elle a produit 3.300 litres en 111 jours.
Comme si cela ne suffisait pas, Girafe se montre particulièrement docile. Prise en main par Victorien, l’expert en dressage de la maison, elle s’est mise à marcher toute seule dès sa première sortie. Le 22 février prochain sur le ring bovins de la Porte de Versailles, c’est Victorien qui mènera Girafe devant le jury du concours général. Ne boudant pas leur plaisir de voir l’une de leurs vaches ainsi que leur fils monter à Paris, François et Chantal seront en bonne place parmi les spectateurs. A n’en pas douter, ce sera un jour inoubliable pour cette famille d’éleveurs de la Bresse chalonnaise.
Génétique
Index "SAM" pour toutes les génisses
L’année dernière, le Gaec des Buissons a fait "SAMER" une vingtaine de ses génisses. Il s’agit du génotypage des animaux et c’est Elva Novia qui s’en charge. L’analyse "SAM" est effectuée à 6 ou 7 mois d’âge, avant la mise au pré des génisses. L’index SAM permet aux éleveurs de mieux trier leurs animaux et de choisir le taureau le mieux adapté. Cette année, François envisage de faire "SAMER" l’ensemble de ses génisses, lesquelles devraient être toutes conservées pour agrandir le troupeau.
8.400 litres par vache
Le niveau de production moyen du troupeau du Gaec des Buissons est aujourd’hui de 8.400 litres par vache. Il a beaucoup progressé ces derniers temps, du fait de bonnes récoltes fourragères mais aussi des progrès génétiques, estiment les associés. Les vaches sont nourries avec une ration ensilage d’herbe et de maïs équilibrée à 26 - 27 kg de lait par vache, indique François Maire. Certaines vaches atteignent tout de même 46 kg de lactation quotidienne, preuve qu’il y a du potentiel, se félicite l’éleveur.
Prix du lait
Difficile quand on s’installe
Dans son PDE d’installation, Yohan Maire prévoyait un prix du lait payé de 350 € les 1.000 litres. Après une moyenne de campagne 2014 de 388 € les 1.000 litres, Danone annonce un prix de base de 302 € pour février. C’est 50 € de moins qu’en février 2014, observe la famille Maire. Comme Yohan n’a pas encore récupéré la totalité de son nouveau quota, une partie de la production de l’exploitation se retrouve même en quota B, payé seulement 224 euros les mille litres ! « On produit plus de lait que l’an dernier et on gagne moins », déplore Chantal qui gère la comptabilité de l’exploitation. Une baisse du prix du lait qui intervient en même temps qu’une campagne céréalière très décevante avec des maïs grain vendus seulement 120 à 130 € le quintal, moins les frais de séchage, signale François.
Concours général
Deux montbéliardes du 71
Quatre montbéliardes sont inscrites pour le concours général de la race au salon de l’agriculture. Il s’agit de Chartreuse, fille de Ralban, appartenant au Gaec d’Amont de Pierre-de-Bresse ; Girafe, fille d’Ulemo, appartenant au Gaec des Buissons de Baudrières ; Hotesse, fille de Varenne JB, appartenant au Gaec de la Clairière de Saint-Vincent-en-Bresse ; Eolienne, fille de Rougala, appartenant au Gaec de la Noue de Gibles. Les titulaires devaient être Girafe et Hotesse. Le concours général montbéliard aura lieu à Paris ce dimanche 22 février à partir de 14 heures.