La VAE agricole, nouveau passeport pour les talents du vivant
La Validation des acquis de l’expérience (VAE) vient de franchir un cap historique : depuis le 18 juin, trente diplômes et certificats de spécialisation de l’enseignement agricole – couvrant la production, l’agro‑alimentaire et le paysage – sont déjà accessibles sur la plateforme nationale. Le ministère de l’Agriculture promet que l’intégralité des titres, du CAP au BTSA, sera disponible d’ici au 1ᵉʳ septembre 2025 .

Concrètement, la VAE permet à tout actif de transformer ses compétences acquises “sur le terrain” en diplôme officiel. C’est un formidable levier pour sécuriser les trajectoires, accompagner les reconversions et, surtout, faciliter l’installation : un candidat à la reprise d’exploitation peut ainsi décrocher, sans repasser par la case école, le brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole indispensable à certaines aides. Les salariés agricoles et viticoles y trouvent également une voie de progression rapide, tandis que les artisans des filières agro‑alimentaires peuvent désormais faire certifier un savoir‑faire déjà reconnu sur nos marchés locaux.
L’enjeu dépasse la seule reconnaissance individuelle. « Près de la moitié des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2030 ; la VAE est un outil puissant pour attirer de nouveaux talents », rappelle la ministre Annie Genevard, qui inscrit la mesure dans la future loi d’orientation agricole et fixe un objectif clair : augmenter de 30 % le nombre d’apprenants dans les formations agricoles et agroalimentaires.
« Près de la moitié des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2030. Face à cet enjeu majeur de renouvellement des générations, la validation des acquis de l’expérience (VAE) est un outil puissant pour attirer de nouveaux talents vers les métiers agricoles. Elle s’inscrit pleinement dans l’ambition de la loi d’orientation agricole, que j’ai menée à son terme, et qui fixe un objectif clair : augmenter de 30 % le nombre d’apprenants dans les formations agricoles et agroalimentaires. La VAE, ouverte à tous, permet de faire reconnaître son expérience par un diplôme. C’est une voie concrète et accessible pour s’engager dans le vivant. J’invite chacun à découvrir, via la plateforme nationale, les nombreux diplômes agricoles désormais accessibles », a déclaré Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.
Dans un département comme la Saône‑et‑Loire, où les élevages charolais et les vignobles du Mâconnais‑Clunisois cherchent en permanence des profils qualifiés, cette montée en puissance de la VAE tombe à pic : elle ouvre une passerelle directe entre expérience de terrain et reconnaissance officielle, tout en renforçant l’attractivité d’un territoire qui mise sur la qualité et l’innovation.
La marche à suivre est désormais entièrement dématérialisée. Il suffit de se rendre sur vae.gouv.fr, de sélectionner le diplôme convoité, de déposer un dossier décrivant ses expériences significatives, puis de se faire accompagner – par les services VAE régionaux, les chambres d’agriculture ou les centres de formation – jusqu’au passage devant le jury. Les premiers retours des candidats saluent une procédure plus lisible, un accompagnement renforcé et, surtout, la perspective de valoriser des années de pratique au service d’un diplôme qui compte.
La VAE agricole n’est donc plus une « porte dérobée », mais un véritable passeport offert à celles et ceux qui nourrissent le pays, entretiennent nos paysages et façonnent les terroirs. Dans un contexte de pénurie de compétences et de renouvellement générationnel, cette reconnaissance officielle de l’expérience apparaît comme l’un des atouts majeurs pour pérenniser nos exploitations et dynamiser les carrières rurales.