Vente de Charolles : les temps sont durs
Lors de la dernière vente de Charolles, 25 veaux ont trouvé preneurs à un prix moyen de 4.452 €. En dépit de quelques bonnes ventes, la sécheresse et la morosité se font ressentir durement sur le commerce des reproducteurs.

La vente aux enchères de l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire a eu lieu le 26 septembre dernier à Charolles. 61 reproducteurs de l’année ont été proposés aux enchères devant un public d’initiés toujours nombreux. 25 veaux ont trouvé preneur pour un prix moyen de 4.452 euros. Conforme à ce qui s’est produit à la vente nationale, c’est moins bien que l’an dernier où 37 veaux avaient trouvé preneurs. La moyenne des prix est en revanche meilleure qu’en 2017 mais elle cache une grande amplitude de prix avec deux veaux à plus de 10.000 € mais neuf sujets adjugés à la mise à prix de 2.600 € et neuf autres compris entre 3.000 et 4.300 euros. Pas ou très peu de folies donc pour cette vente aux enchères d’automne.
Deux veaux à plus de 10.000 €
Quelques candidats ont pourtant suscité un peu d’animation. Le record de prix était atteint dès le quinzième veau avec un animal, pourtant très jeune (du mois d’avril) provenant de l’élevage Froidurot (21) acheté 11.700 € par Thierry Prain (Loire-Atlantique). L’autre grosse enchère a été atteinte à la fin de la vente par un animal présenté par le Gaec Lacour de Saint-Vincent-des-Prés. Il a été acheté 10.600 € par les élevages Martin et Paroton de la Creuse. Quatre autres veaux, natifs des élevages Berland (Viry), Ducert (Martigny-le-Comte), Pacaut (Laizy) et Chatillon (Mesvres) ont été adjugés aux alentours de 7.000 €.
Concurrence
Avec 36 veaux invendus, les organisateurs ne cachaient pas leur déception. Même si ce bilan n’est pas vraiment une surprise en ce début de saison marqué par la sécheresse. La perspective de devoir acheter du fourrage et de la paille cet hiver décourage les éleveurs à investir dans la génétique. Et dans une telle conjoncture, qu’ils soient bien notés en facilité de vêlage ou même bien viandés, rien n’y fait. D’ailleurs, mercredi dernier, hormis les sélectionneurs, peu d’éleveurs avaient fait le déplacement pour cette vente pourtant prestigieuse. La conjoncture n’explique sans doute pas tout. L’essor d’un nouveau type de ventes charolaises (Cercy-la-Tour, Moulins…) et le foisonnement des portes ouvertes en élevage impactent considérablement les flux de commercialisation des animaux et siphonne les évènements traditionnels. Changement d’époque.