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Vendanges 2010

Vers une récolte moyenne

Les vendanges 2010 ne devraient pas être très abondantes, légèrement supérieures à 2009, mais en tout cas inférieures à la moyenne des cinq dernières années.
Par Publié par Cédric Michelin
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La récolte viticole 2010 devrait être légèrement en hausse par rapport à celle de 2009, à 47,3 millions d’hectolitres (Mhl) toutes régions viticoles confondues, selon les prévisions de FranceAgriMer établies au 21 juillet. Le Conseil spécialisé de la filière viticole évoque « une hausse très modeste ». A juste titre, puisque le millésime 2009 a atteint 46,7 Mhl. Quoi qu’il en soit, la récolte 2010 restera nettement inférieure à la moyenne des volumes produits au cours des cinq dernières années.


Pour le conseil spécialisé viticole, la relative faiblesse de la récolte s’explique d’abord par les conditions climatiques du printemps qui n’ont pas été exceptionnelles pour la vigne. Après une belle sortie des grappes, la floraison s’est déroulée tardivement et le froid allié l’humidité à cette période-là ont favorisé la coulure et le millerandage dans la plupart des vignobles. D’ailleurs, « les vendanges seront d’ailleurs légèrement en retard » par rapport aux années précédentes, estime le Conseil spécialisé. Mais la modicité de la récolte s’explique surtout par la politique d’arrachage des vignes initiée par l’Union européenne pour la période 2008-2011. « La France perd de 10 à 15.000 hectares par an », estime FranceAgriMer, et ce repli du vignoble ne date pas d’hier : les superficies viticoles ont perdu 30.000 hectares en France entre 1996 et 2006 !


Selon Jérôme Despey, le président du Conseil spécialisé de la filière viticole, le potentiel était relativement bien préservé fin juillet. « Mis à part les pluies diluviennes qui ont frappé le Var et des orages de grêle localisés ici ou là, il n’y a pas eu d’accident climatique majeur » observe-t-il. Idem pour les maladies qui apparaissent pour le moment « bien maîtrisées ».


Ainsi, sans aller dans le détail et selon les chiffres rassemblés par l’Office, la production d’AOP serait voisine de celle de l’an dernier à 22,9 Mhl, contre 22,8 l’an dernier. Idem pour les IGP, les vins sans indication géographique (avec ou sans mention de cépages), moûts et jus dont la production atteindrait 16,6 Mhl (contre 16,7 en 2009). Finalement, c’est la production de vins destinés au Cognac et à l’Armagnac qui serait légèrement supérieure à 7,8 Mhl contre 7,2 en 2009.




Les aides aux investissements explosent


 

En cinq ans, les demandes d’aides aux investissements dans la filière viticole ont atteint 486 millions d’€ (M€) alors que le budget prévu n’était que de 184,5 M€. Au vu de ces chiffres, le Conseil spécialisé de la filière viticole de FranceAgriMer a indiqué que, lors de sa réunion du 8 septembre prochain, il examinerait la répartition des aides au sein de la maquette viticole entre les aides consacrées à la restructuration du vignoble, la promotion dans les pays tiers, les moûts concentrés, les prestations viniques et les investissements. « L’an dernier on avait des craintes sur la capacité des viticulteurs, des coopératives et des négociants à proposer des dossiers. On constate que la filière a retrouvé une dynamique, il faut soutenir ce dynamisme », a commenté Jérôme Despey, président. Il sera certainement procédé à une nouvelle répartition des enveloppes au sein de la ligne budgétaire réservée à la France dans le cadre de l’OCM vitivinicole et qui a été fixée à 226 M€ en 2010, 224 M€ en 2011 et 280 M€ en 2012. Même si l’excédent des demandes pour l’investissement sera sans doute réduit en raison de la garantie de bonne fin désormais exigée des demandeurs pour s’assurer de leur sérieux de leur projet et de leur détermination. Et que certains ne pourront certainement pas honorer.