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Cheval de trait comtois

Viande, répondre aux marchés

Lors de la dernière assemblée générale du cheval de trait comtois (ANCTC) le 9 février, il a largement été question de la traçabilité de la viande. Un sujet qui a suscité quelques réactions.
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L’ANCTC (association nationale du cheval de trait comtois) a laissé un temps de parole à deux invités : Magali Bogaert, représentante de la Sfet (société française des équidés de travail), et Valérie Olivier, déléguée nationale IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) pour les équidés de travail. Les propos de cette dernière ont principalement concerné la viande de cheval alors qu'un nouveau règlement devrait permettre d’assurer une meilleure traçabilité dans la chaîne alimentaire. « Nous sommes en ordre depuis de nombreuses années, mais cette nouvelle réglementation va imposer des changements sur vos exploitations », confirmait Valérie Olivier. « Le problème est que nous n’avons aucune garantie sur la provenance des animaux venant de l’étranger », rappelaient plusieurs éleveurs. À moins de se référer à un puçage systématique et authentique. « Le meilleur signalement ? En tout cas, il est inaltérable », avançait un des participants. « C’est une sécurité supplémentaire ». Dès lors que la consommation de viande chevaline est à l’ordre du jour, il convient de veiller aux identifications. Il faut garantir la traçabilité, notamment au niveau des traitements médicamenteux. À ce moment de la discussion, certains s’animaient. Ils argumentaient en mettant en avant leur bonne foi au niveau des efforts fournis, mais s’interrogaient avec force sur les contrôles des viandes équines qui arrivent des États-Unis. « Nous ne pouvons rien interdire », se défendait Valérie Olivier : « vous prêchez une convaincue : je veille à choisir du trait français et j’évite les chevaux de sang ».
Reste que certaines affaires ont donné de sérieux coups de canifs dans la confiance qu’apportaient auparavant les consommateurs. « À notre échelon, nous ne sommes pas les tricheurs ». Les petits producteurs ne peuvent en effet pas envoyer un cheval à l’abattoir sans avoir de papiers en règle. « Nous n’avons jamais empoisonné personne ». « Nous sommes de bons élèves », revendiquait Emmanuel Perrin, président de l’ANCTC. « Mais c’est bien dommage : les lois ne sont pas les mêmes pour tout le monde ».

« On recherche des débouchés »


La Société française des équidés de travail (Sfet) avait aussi son avis sur la question de la viande équine. Elle a mis en place une plateforme pour répondre à diverses sollicitations, « notamment pour le marché en direction du Japon », informait Magali Bogaert. D’abord, les éleveurs savent que ce pays recherche des chevaux gras et très persillés. Suite à un souci d’ordre sanitaire avec le Canada, le Japon a imposé quelques jours de quarantaine. Il faudra simplement patienter jusqu’en juin pour organiser le prochain envoi.
« Notre objectif est donc de mettre en place des zones d’isolement pour nous adapter au mieux à ce marché ». Un centre de rassemblement est basé dans le Sud de la France, mais la Sfet recherche aussi d’autres lieu, dans l’Est ou dans l’Ouest.
Au niveau comptable, sur 200 chevaux sélectionnés, pas loin de 150 sont partis sur le marché japonais par l’intermédiaire d’Equidé export, une EURL créée par la Sfet.  Pour le président de l’ANCTC,  « des structures telles que des coopératives sont certainement mieux armées pour la commercialisation » que la Sfet. « Notre rôle est de trouver des débouchés pour nos éleveurs ».