Vin : Bruxelles reçoit des recommandations pour l’avenir du secteur
Le groupe à haut niveau sur le vin, sorte de dialogue stratégique sectoriel, a rendu ses conclusions mettant l’accent sur la compétitivité, la résilience et la durabilité. Des recommandations globalement soutenues par la filière. À présent, c’est à la Commission européenne, fraîchement entrée en fonction, de mettre en musique ces demandes.

Après quatre réunions, le groupe à haut niveau de l’Union Européenne sur le vin a rendu, le 16 décembre, ses recommandations politiques sur l’avenir de la filière. Annoncé par l’ancien commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski en mai, ce groupe de haut niveau devait être un lieu d’échanges autour des défis auxquels est confronté le secteur vitivinicole européen (déclin de la consommation, évolutions sociétales, surproduction ou événements climatiques). Pour y répondre, les conclusions se concentrent autour de trois axes : la gestion du potentiel de production, le renforcement de la résilience du secteur, l’adaptation aux tendances du marché.
Parmi les principales demandes, les experts souhaitent notamment la mise en œuvre de programmes d’arrachage permanents pour faire face à la surproduction. Ils suggèrent également d’utiliser des aides nationales pour répondre aux besoins les plus immédiats ou encore de donner aux États membres la possibilité de financer des régimes d’arrachage au titre de l’article 216 du règlement OCM. Par ailleurs, les auteurs appellent à améliorer des outils de gestions des risques de la Pac, à plus de flexibilité dans la gestion financière des programmes sectoriels vitivinicoles, et à l’introduction d’interventions sectorielles exceptionnelles en cas de perturbations du marché.
Approche collaborative
Des demandes en faveur d’une plus grande régulation du marché saluées par l’eurodéputé socialiste français Éric Sargiacomo. « Pour une fois, c’est un timing parfait, il faut faire vite pour traduire ces recommandations dans les textes européens », a-t-il déclaré. Pour s’adapter aux tendances du marché, les auteurs veulent faciliter la commercialisation des produits de la vigne plus adaptés aux nouvelles demandes des consommateurs (vins désalcoolisés ou à faible teneur en alcool). Ils proposent aussi d’adapter les règles afin de simplifier les ventes à distance transfrontalières ou d’harmoniser celles sur l’étiquetage électronique pour réduire les coûts.
Après avoir été approuvées par les Vingt-sept, ces recommandations ont été partagées avec les représentants des principales organisations de parties prenantes. Ces dernières, comme Arev (régions viticoles européennes), Cevi (vignerons indépendants), CEEV (entreprises), Efow (vins sous appellation) ou Ifoam (agriculture bio), ont globalement salué un document qui prend en compte leurs demandes tout en soulignant certaines sensibilités. De son côté, l’exécutif européen promet déjà d’analyser ces recommandations et de travailler à leur mise en œuvre éventuelle. « Il est important que nous collaborions pour maintenir la prospérité du secteur vitivinicole de l’UE », a d’ailleurs indiqué le nouveau commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, à l’issue de la réunion.