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Crises viticoles en Europe

Vin : des mesures en mars plutôt que dans la révision de l’OCM

Attendu au tournant par les eurodéputés, le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, a finalement refusé d’intégrer des mesures sur le vin dans le cadre de la modification du règlement OCM. À la place, un paquet de mesures est annoncé, probablement pour mars, dont les contours sont encore flous.

Vin : des mesures en mars plutôt que dans la révision de l’OCM

Il avait promis de tenir les eurodéputés informés de l’évaluation interne des recommandations du groupe de haut niveau sur le vin : le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, a finalement tranché sans forcément totalement répondre aux interrogations. À l’occasion de la réunion de la commission de l’Agriculture du Parlement européen (Comagri) du 10 février où il était invité à échanger sur les mesures visant à renforcer le pouvoir des agriculteurs au sein de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, il a confirmé la volonté de Bruxelles de « proposer un ensemble de mesures spécifiques pour le secteur vitivinicole sans attendre la prochaine réforme de la Pac », sans en dévoiler davantage. Ainsi, sous réserve de finalisation de « procédures internes », ces propositions, qui s’appuieront sur les recommandations, pourraient être dévoilées « dès le mois de mars ».

Toutefois, la Commission européenne s’est bien gardée de proposer un élargissement des amendements au règlement OCM en cours de discussion, comme le réclamaient certains au Parlement européen ou au Conseil de l’UE. « Je sais que ce sujet suscite un vif intérêt et de grandes attentes », a indiqué Christophe Hansen aux eurodéputés. Il faut dire que Bruxelles subit, depuis plusieurs semaines, une pression de tous les côtés pour que soient mises en œuvre ces recommandations alors que la filière vitivinicole de l’UE connaît une période de crise. Au Conseil des ministres de l’Agriculture, le 27 janvier, puis lors d’un premier débat en Comagri, le 29 janvier, des mesures sur l’arrachage, les droits de plantation ou encore l’étiquetage électronique ont été réclamées. Des demandes, par ailleurs, réitérées par les membres de l’intergroupe Vin et spiritueux du Parlement européen dans une lettre en date du 31 janvier.

Entre deux vins

Si la volonté d’action de l’exécutif européen a été globalement saluée par les membres de la Comagri, ces derniers espéraient obtenir davantage de détails sur le contenu. « J’ai besoin de plus de précisions sur cette proposition pour m’assurer que je ne dois pas proposer dès aujourd’hui mes amendements pour le secteur du vin », a ainsi indiqué Esther Herranz Garcia. « Pourquoi proposer un nouveau texte alors qu’on est en mesure d’apporter des réponses au secteur avec ce qu’il y a sur la table ? », s’interroge, de son côté, la Française Céline Imart (droite). « Il faut que nous soyons à la hauteur », a reconnu le commissaire Luxembourgeois en évoquant la future proposition. Et de rassurer : « Le secteur vitivinicole est sous pression, je pense qu’il est important que nous agissions rapidement ».