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Zéro phyto, zéro impact, zéro résidu : quel horizon pour les phytos ?

Le gouvernement va mettre en consultation très prochainement sa feuille de route pour « limiter la dépendance de l’agriculture aux pesticides ». Son objectif, la réduction des usages, est admis par tous – même si son dosage fait toujours débat. Mais l’objectif politique à long terme du gouvernement, « l’élimination progressive des pesticides », autrement dit le « zéro phyto », ne fait pas consensus parmi les parties prenantes du dossier et dans le monde agricole ; elle divise les partisans du « zéro phyto », et les sceptiques qui visent plutôt l’absence d’impact ou de risque, voire simplement la « transparence totale » sur les pratiques. Les grandes surfaces sont, de leur côté, très intéressées par le « zéro résidu ».

Par Publié par Cédric Michelin
Zéro phyto, zéro impact, zéro résidu : quel horizon pour les phytos ?

Récemment, il a semblé que les positions bougeaient vite sur la question des produits phytosanitaires. La FNSEA veut accélérer la réduction de leur usage, en proposant un contrat de solutions qu’elle présentera dans les mois à venir, et qui pourrait aller au-delà d’Ecophyto 2. Et en sens inverse, la Confédération paysanne a opté pour une diminution progressive, intégrant à sa position des contingences économiques. Quant aux producteurs bio, l’enjeu de la diminution de l’usage du cuivre émerge ! Bref, un consensus se forme autour d’une nécessaire mais progressive réduction des pesticides, de synthèse ou naturels. Y compris chez les ONG environnementalistes, on ne demande plus de révolution du jour au lendemain.

La feuille de route bientôt mise en consultation

Et si les discussions seront assurément animées autour de la feuille de route pour « limiter la dépendance de l’agriculture aux pesticides », qui sera prochainement mise en consultation par le gouvernement, elles porteront plutôt sur le rythme imposé des suppressions ou limitations imposées produit par produit – d’abord les plus dangereux, annonce-t-on – et sur les moyens alloués à la nécessaire phase de transition pour les agriculteurs.

Qu’on en juge par l’avis du directeur de Coop de France Pascal Viné, avant même la parution de la feuille de route : « L’État gère le dossier des phytos de façon inconsistante, uniquement avec une approche politique, en délaissant les aspects économiques et scientifiques. Cette incertitude est insupportable ! À Coop de France, nous avons rencontré Audrey Bourolleau, qui nous a dit que l’État allait faire une analyse molécule par molécule, mais il ne se passe rien. Si tous les phytos sont gérés politiquement comme cela a été le cas pour le glyphosate, on a de quoi s’inquiéter ! »

Mais au-delà de l’objectif à court terme, la réduction des usages, la vision à long terme continue de diviser le monde agricole. Le gouvernement fixe toujours comme horizon « l’élimination progressive des pesticides en ciblant en priorité les plus dangereux pour la santé et l’environnement », indique-t-on au ministère. Mais toutes les parties prenantes de ce dossier, interrogées, ne partagent pas ce « futur idéal ».

La Conf' et les Bio visent le « zéro phyto de synthèse »

Parmi les partisans du zéro phyto, la Confédération paysanne. « Nous défendons un projet de sortie complète des pesticides de synthèse, mais sans fixer de délai précis, explique Emmanuel Aze, chargé du dossier pesticides à la Conf'. Nous ne voulons pas, contrairement aux ONG environnementalistes, sortir des pesticides en sortant de l’agriculture, compte tenu du rôle actuel de compression des coûts des pesticides ». Pourquoi une position aussi définitive ? « D’abord parce que l’on découvre petit à petit qu’une fraction des pesticides ont un effet de perturbateur endocrinien à des doses bien inférieures aux LMR ». Ensuite parce que « combien de pesticides autorisés aujourd’hui l’étaient il y a 30 ans ? Presque aucun. On découvre avec le temps un effet délétère à toutes les molécules ». Enfin, « parce qu’il est impossible mathématiquement de calculer les effets cocktails ».

La Confédération paysanne est opposée au « zéro résidu » : « S’il s’agit de remplacer des produits par des produits de contact et de laver à grandes eaux… La question des phytos ne se résume pas à la santé des consommateurs, il faut penser à la santé des agriculteurs et aux écosystèmes », souligne Emmanuel Aze. Il note d’ailleurs que « les ressorts qui sous-tendent les achats de produits bio sont de plus en plus tournés vers les intérêts individuels et moins vers les préoccupations autour de l’environnement et de la transformation de l’agriculture ». Il prend pour exemple les difficultés croissantes à valoriser les produits issus de fermes en conversion à l’agriculture biologique. Pour lui, le « zéro résidu » est une illustration de cette tendance.

La Fnab (agriculteurs bio) est sur la même position que la Conf'. Elle vise « le zéro produit chimique de synthèse à court terme », explique Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab qui justifie : « Il faut provoquer le développement d’innovations et d’alternatives ». Tout comme l’association Générations futures, qui est aussi pour « une sortie des pesticides ». Son directeur François Veillerette veut que « l’agriculture sorte des pesticides de synthèse en changeant les modes de production pour qu’elle puisse s’en passer ». Même opinion chez France Nature environnement : « Le zéro pesticide est préférable au zéro impact. Si on arrive à zéro pesticide tant mieux, mais commençons par réduire les pesticides », plaide son responsable agriculture, Jean-Claude Bévillard. Chez les partis politiques, c’est une position que l’on retrouve par exemple chez La France insoumise

Une position plus souple pour les produits naturels

Quant à la question particulière des pesticides dits naturels, comme le cuivre, la position est plus souple : « S’ils sont toxiques, il faut les exclure, explique-t-on chez Génération future. Sinon, il faut pouvoir les utiliser exceptionnellement. Mais l’idée est d’abord de travailler sur l’agronomie, la sélection variétale, la prévention, la rotation des cultures, etc. ». À la Conf', on reconnaît volontiers que « l’accumulation de cuivre pose problème. Mais les molécules les présentes dans les préparations naturelles non préoccupantes sont en contact avec la nature depuis la nuit des temps ». De même La France insoumise reconnaît qu’en bio « certains produits peuvent poser problème » et que « la question du cuivre doit être examinée », explique son responsable agriculture Laurent Levard. Mais le mouvement veut tenir une « position de principe », qui est « la généralisation de la bio », poursuit-il. La France insoumise demande donc une analyse des « produits naturels au cas par cas ».

Pour la FNSEA, il ne faut « jamais dire jamais »

Pour le président de la commission environnement de la FNSEA, Éric Thirouin, il ne faut jamais dire jamais en matière de phytos, même si l’on souhaite s’en passer au maximum : « Nous avons bien compris que l’attente de la société est une alimentation issue d’une agriculture sans produit phytosanitaire chimique de synthèse, et nous nous mobiliserons à 100 % pour trouver des solutions de remplacement, explique-t-il ; plus nous en trouverons, mieux ce sera, et nous ne nous fixons pas de limite. Mais il n’est pas possible de dire jamais. Nous ne sommes pas à l’abri d’une maladie particulière qui nous obligera à recourir à un produit. Je ne crois pas qu’il sera possible de maîtriser la totalité des maladies sans phyto, et ce serait une erreur que d’y croire ». Le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer et secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey, n’est pas d’accord avec le zéro phyto. « Si on trouve, par la recherche et les technologies, des moyens de réduire leur impact, ce serait une bonne chose. Mais s’il s’agit de dire que l’on peut produire sans phyto, je mentirai »

S’il est opposé à un horizon « zéro phyto », Éric Thirouin est moins catégorique sur le zéro résidu : « Je suis dans l’expectative sur ce sujet. Beaucoup y réfléchissent, pour chercher de la valeur ajoutée ». Sur la forme, Éric Thirouin craint d’abord que l’objectif soit difficilement atteignable s’il s’agit de chercher l’absence totale de résidu, et risqué en termes de communication : « Quand on emploie le mot zéro résidu, le public l’interprète par zéro trace, c’est risqué ». Il met aussi en avant que la réglementation "sans OGM" n’implique pas l’absence totale d’OGM. « Il y a toujours des traces ». Sur le fond, il se veut « prudent », car « les LMR sont déjà aujourd’hui bien en deçà du risque sanitaire. La LMR veut déjà dire zéro risque ».

Chez les politiques, le député UDI Antoine Herth partage cette analyse : « La question des résidus est réglée par les normes en vigueur ». Autrement dit, les limites maximales de résidus (LMR) sont une garantie au-delà de laquelle il n’est pas nécessaire d’aller. Le centriste est également opposé à un objectif d’élimination totale des phytos : « Le zéro phyto consiste à se mettre à nu avant d’avoir les solutions de substitution ». « Constructif », il est pourtant très critique de la position du gouvernement, qu’il trouve notamment floue : « La ligne de conduite d’Emmanuel Macron, c’est d’écouter le consommateur. Le monde politique n’assume plus ses responsabilités. » Il plaide plutôt pour le « zéro impact » : « C’est l’objectif le plus partagé au niveau européen, et c’est un objectif sur lequel la France doit se recaler ».

Du côté de ceux qui ne croient pas au zéro phyto, il y a également, de manière attendue, les industriels des phytos : « C’est évident, que raisonnablement, on ne peut pas aller vers du zéro phyto », explique Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP. « La réduction des risques et des impacts peut entraîner une diminution des phytos, mais cette dernière n’est pas l’objectif premier », développe la directrice de l’UIPP qui ajoute que « le contrat de solutions de la FNSEA nous a séduits ».

Concluons par l’opinion d’un représentant de la grande distribution qui se dit indifférent, sans idéologie, sur l’horizon pourrait être visé par les politiques en matière de phytosanitaires, bien qu’il puisse estimer que « le zéro phyto est un objectif qui n’est pas atteignable pour toutes les productions ». Il rappelle que « la GMS n’a pas d’idéologie » et qu’elle n’est pas « obsédée par le zéro phyto ». Elle « navigue entre le possible et le souhaitable. Notre limite c’est l’Anses ». « Le zéro résidu nous intéresse », tout comme le bio, explique-t-il. Et de rappeler que « l’un des principaux sujets de préoccupation des consommateurs est la présence de résidus de pesticides. Nous ne pouvons pas ne pas le prendre en compte ». Et si le consommateur s’en soucie, le monde agricole aura du mal à y échapper.

Zéro phyto, zéro impact, zéro résidu : quel horizon pour les phytos ?

Zéro phyto, zéro impact, zéro résidu : quel horizon pour les phytos ?

Récemment, il a semblé que les positions bougeaient vite sur la question des produits phytosanitaires. La FNSEA veut accélérer la réduction de leur usage, en proposant un contrat de solutions qu’elle présentera dans les mois à venir, et qui pourrait aller au-delà d’Ecophyto 2. Et en sens inverse, la Confédération paysanne a opté pour une diminution progressive, intégrant à sa position des contingences économiques. Quant aux producteurs bio, l’enjeu de la diminution de l’usage du cuivre émerge ! Bref, un consensus se forme autour d’une nécessaire mais progressive réduction des pesticides, de synthèse ou naturels. Y compris chez les ONG environnementalistes, on ne demande plus de révolution du jour au lendemain.

La feuille de route bientôt mise en consultation

Et si les discussions seront assurément animées autour de la feuille de route pour « limiter la dépendance de l’agriculture aux pesticides », qui sera prochainement mise en consultation par le gouvernement, elles porteront plutôt sur le rythme imposé des suppressions ou limitations imposées produit par produit – d’abord les plus dangereux, annonce-t-on – et sur les moyens alloués à la nécessaire phase de transition pour les agriculteurs.

Qu’on en juge par l’avis du directeur de Coop de France Pascal Viné, avant même la parution de la feuille de route : « L’État gère le dossier des phytos de façon inconsistante, uniquement avec une approche politique, en délaissant les aspects économiques et scientifiques. Cette incertitude est insupportable ! À Coop de France, nous avons rencontré Audrey Bourolleau, qui nous a dit que l’État allait faire une analyse molécule par molécule, mais il ne se passe rien. Si tous les phytos sont gérés politiquement comme cela a été le cas pour le glyphosate, on a de quoi s’inquiéter ! »

Mais au-delà de l’objectif à court terme, la réduction des usages, la vision à long terme continue de diviser le monde agricole. Le gouvernement fixe toujours comme horizon « l’élimination progressive des pesticides en ciblant en priorité les plus dangereux pour la santé et l’environnement », indique-t-on au ministère. Mais toutes les parties prenantes de ce dossier, interrogées, ne partagent pas ce « futur idéal ».

La Conf' et les Bio visent le « zéro phyto de synthèse »

Parmi les partisans du zéro phyto, la Confédération paysanne. « Nous défendons un projet de sortie complète des pesticides de synthèse, mais sans fixer de délai précis, explique Emmanuel Aze, chargé du dossier pesticides à la Conf'. Nous ne voulons pas, contrairement aux ONG environnementalistes, sortir des pesticides en sortant de l’agriculture, compte tenu du rôle actuel de compression des coûts des pesticides ». Pourquoi une position aussi définitive ? « D’abord parce que l’on découvre petit à petit qu’une fraction des pesticides ont un effet de perturbateur endocrinien à des doses bien inférieures aux LMR ». Ensuite parce que « combien de pesticides autorisés aujourd’hui l’étaient il y a 30 ans ? Presque aucun. On découvre avec le temps un effet délétère à toutes les molécules ». Enfin, « parce qu’il est impossible mathématiquement de calculer les effets cocktails ».

La Confédération paysanne est opposée au « zéro résidu » : « S’il s’agit de remplacer des produits par des produits de contact et de laver à grandes eaux… La question des phytos ne se résume pas à la santé des consommateurs, il faut penser à la santé des agriculteurs et aux écosystèmes », souligne Emmanuel Aze. Il note d’ailleurs que « les ressorts qui sous-tendent les achats de produits bio sont de plus en plus tournés vers les intérêts individuels et moins vers les préoccupations autour de l’environnement et de la transformation de l’agriculture ». Il prend pour exemple les difficultés croissantes à valoriser les produits issus de fermes en conversion à l’agriculture biologique. Pour lui, le « zéro résidu » est une illustration de cette tendance.

La Fnab (agriculteurs bio) est sur la même position que la Conf'. Elle vise « le zéro produit chimique de synthèse à court terme », explique Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab qui justifie : « Il faut provoquer le développement d’innovations et d’alternatives ». Tout comme l’association Générations futures, qui est aussi pour « une sortie des pesticides ». Son directeur François Veillerette veut que « l’agriculture sorte des pesticides de synthèse en changeant les modes de production pour qu’elle puisse s’en passer ». Même opinion chez France Nature environnement : « Le zéro pesticide est préférable au zéro impact. Si on arrive à zéro pesticide tant mieux, mais commençons par réduire les pesticides », plaide son responsable agriculture, Jean-Claude Bévillard. Chez les partis politiques, c’est une position que l’on retrouve par exemple chez La France insoumise

Une position plus souple pour les produits naturels

Quant à la question particulière des pesticides dits naturels, comme le cuivre, la position est plus souple : « S’ils sont toxiques, il faut les exclure, explique-t-on chez Génération future. Sinon, il faut pouvoir les utiliser exceptionnellement. Mais l’idée est d’abord de travailler sur l’agronomie, la sélection variétale, la prévention, la rotation des cultures, etc. ». À la Conf', on reconnaît volontiers que « l’accumulation de cuivre pose problème. Mais les molécules les présentes dans les préparations naturelles non préoccupantes sont en contact avec la nature depuis la nuit des temps ». De même La France insoumise reconnaît qu’en bio « certains produits peuvent poser problème » et que « la question du cuivre doit être examinée », explique son responsable agriculture Laurent Levard. Mais le mouvement veut tenir une « position de principe », qui est « la généralisation de la bio », poursuit-il. La France insoumise demande donc une analyse des « produits naturels au cas par cas ».

Pour la FNSEA, il ne faut « jamais dire jamais »

Pour le président de la commission environnement de la FNSEA, Éric Thirouin, il ne faut jamais dire jamais en matière de phytos, même si l’on souhaite s’en passer au maximum : « Nous avons bien compris que l’attente de la société est une alimentation issue d’une agriculture sans produit phytosanitaire chimique de synthèse, et nous nous mobiliserons à 100 % pour trouver des solutions de remplacement, explique-t-il ; plus nous en trouverons, mieux ce sera, et nous ne nous fixons pas de limite. Mais il n’est pas possible de dire jamais. Nous ne sommes pas à l’abri d’une maladie particulière qui nous obligera à recourir à un produit. Je ne crois pas qu’il sera possible de maîtriser la totalité des maladies sans phyto, et ce serait une erreur que d’y croire ». Le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer et secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey, n’est pas d’accord avec le zéro phyto. « Si on trouve, par la recherche et les technologies, des moyens de réduire leur impact, ce serait une bonne chose. Mais s’il s’agit de dire que l’on peut produire sans phyto, je mentirai »

S’il est opposé à un horizon « zéro phyto », Éric Thirouin est moins catégorique sur le zéro résidu : « Je suis dans l’expectative sur ce sujet. Beaucoup y réfléchissent, pour chercher de la valeur ajoutée ». Sur la forme, Éric Thirouin craint d’abord que l’objectif soit difficilement atteignable s’il s’agit de chercher l’absence totale de résidu, et risqué en termes de communication : « Quand on emploie le mot zéro résidu, le public l’interprète par zéro trace, c’est risqué ». Il met aussi en avant que la réglementation "sans OGM" n’implique pas l’absence totale d’OGM. « Il y a toujours des traces ». Sur le fond, il se veut « prudent », car « les LMR sont déjà aujourd’hui bien en deçà du risque sanitaire. La LMR veut déjà dire zéro risque ».

Chez les politiques, le député UDI Antoine Herth partage cette analyse : « La question des résidus est réglée par les normes en vigueur ». Autrement dit, les limites maximales de résidus (LMR) sont une garantie au-delà de laquelle il n’est pas nécessaire d’aller. Le centriste est également opposé à un objectif d’élimination totale des phytos : « Le zéro phyto consiste à se mettre à nu avant d’avoir les solutions de substitution ». « Constructif », il est pourtant très critique de la position du gouvernement, qu’il trouve notamment floue : « La ligne de conduite d’Emmanuel Macron, c’est d’écouter le consommateur. Le monde politique n’assume plus ses responsabilités. » Il plaide plutôt pour le « zéro impact » : « C’est l’objectif le plus partagé au niveau européen, et c’est un objectif sur lequel la France doit se recaler ».

Du côté de ceux qui ne croient pas au zéro phyto, il y a également, de manière attendue, les industriels des phytos : « C’est évident, que raisonnablement, on ne peut pas aller vers du zéro phyto », explique Eugénia Pommaret, directrice de l’UIPP. « La réduction des risques et des impacts peut entraîner une diminution des phytos, mais cette dernière n’est pas l’objectif premier », développe la directrice de l’UIPP qui ajoute que « le contrat de solutions de la FNSEA nous a séduits ».

Concluons par l’opinion d’un représentant de la grande distribution qui se dit indifférent, sans idéologie, sur l’horizon pourrait être visé par les politiques en matière de phytosanitaires, bien qu’il puisse estimer que « le zéro phyto est un objectif qui n’est pas atteignable pour toutes les productions ». Il rappelle que « la GMS n’a pas d’idéologie » et qu’elle n’est pas « obsédée par le zéro phyto ». Elle « navigue entre le possible et le souhaitable. Notre limite c’est l’Anses ». « Le zéro résidu nous intéresse », tout comme le bio, explique-t-il. Et de rappeler que « l’un des principaux sujets de préoccupation des consommateurs est la présence de résidus de pesticides. Nous ne pouvons pas ne pas le prendre en compte ». Et si le consommateur s’en soucie, le monde agricole aura du mal à y échapper.