Tendance commerciale semaine 09-2019
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 9-2019

Publié par Cédric Michelin
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Bovins de boucherie : Le Salon de l’Agriculture reste un lieu privilégié pour communiquer sur un secteur en pleine mutation. Face à des difficultés économiques qui demeurent très présentes pour de nombreux éleveurs, les innovations et de belles réussites sont montrées à un public urbain à la recherche de repères après une année très mouvementée sur le plan médiatique. La demande de sécurité alimentaire, de bien-être des animaux et du respect de l’environnement restent au cœur des préoccupations des consommateurs de plus en plus flexibles dans leur alimentation.

Le relèvement des prix payés aux éleveurs demeure un combat permanent des responsables de la filière viande. Ils ont intégré le recul de la consommation des ménages et cherchent une montée en gamme. Manger moins, mais une viande de qualité est le nouveau crédo, avec plus de labels donc de prix pour les éleveurs. Les éleveurs ont également profité du salon de l’agriculture pour revendiquer des achats français auprès de certaines enseignes de restauration où la viande est mise à l’honneur, mais où l’import est largement pratiqué (rentabilité oblige). La plus grande ferme de France est un lieu privilégié où la communication envers le grand public des villes revêt une grande importance et où les jeunes générations sont chouchoutées. La correction des nombreuses fausses informations distillées par les associations anti-viandes est un combat de tous les jours dans une offre de consommation végétale de plus en plus puissante.

Sur le plan commercial, il est rarissime de voir les grands groupes industriels supprimer une journée de tuerie, la même semaine sans élément extérieur perturbant comme un jour férié. La déprime commerciale dans le secteur aval et le renforcement des stocks de certaines pièces nobles dans les frigos en sont les principales raisons. Quand les instances professionnelles prônent une montée en gamme pour une meilleure valorisation des animaux, l’observation du marché montre que ce sont les sujets d’entrée de gamme qui se vendent avec plus de facilité (le prix, toujours le prix). La vente est calme avec un maintien des prix pour les bonnes femelles de qualité bouchère. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, l’équilibre offre/demande est un peu plus favorable avec des tarifs mieux défendus dans les vaches R. En réformes laitières, le steak haché reste le fer de lance des transformateurs, auprès des jeunes générations. Cette gamme de marchandise reste plébiscitée par les consommateurs dans les magasins avec de gros efforts dans la diversité de l’offre appuyée par un marketing actif. Reste au consommateur à faire le tri entre les produits dits pure viande, ceux avec des protéines végétales et ceux sans viande qui ont affiché leur montée en puissance sur le salon. Malgré la réduction d’activité, la tendance reste légèrement positive pour les vaches holsteins ou montbéliardes. En jeunes bovins, malgré une demande qui reste peu soutenue à l’export vers l’Italie où les tarifs sont en replis, le recul de l’offre permet un maintien des prix.

Bovins d’embouche et d’élevage : La demande reste soutenue dans le bon maigre d’embouche ou d’herbage, mais les tarifs tendant à se stabiliser après les hausses de ces dernières semaines. Le prix du maigre a évolué beaucoup plus rapidement que celui de la viande.

Broutards : Dans le centre du pays les éleveurs sont nombreux à observer les effets de la FCO sur les vêlages avec des malformations et des veaux aveugles. Les broutards exports sont vaccinés, mais pas le cheptel mère.

Le commerce de la viande en Italie est assez tendu avec des tarifs qui tendent à se replier. Les engraisseurs ont également moins de besoins pour réduire les sorties d’été. L’activité commerciale est plus calme sur les marchés du centre avec des tarifs en légers replis dans les broutards charolais de plus de 400kg. Le commerce reste en revanche assez fluide dans les plus légers avec de multiples débouchés dans les animaux convenablement vaccinés. Dans les femelles, la commercialisation est régulière avec un maintien des prix dans les charolaises ou limousines de qualité et convenablement vaccinées.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Mis à part les bons montbéliards qui restent prisés pour l’export, les besoins espagnols demeurent limités dans les bons veaux holsteins. Malgré le recul progressif de l’offre, les intégrateurs maintiennent leurs prix dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards destinés à l’engraissement. Les échanges sont calmes dans les croisés laitiers avec une qualité qui fait souvent défaut. Dans les bons veaux croisés (viande ou mixte), la tendance est lourde, mais les tarifs se maintiennent malgré les sorties d’été.

Ovins : Malgré une activité commerciale qui n’est pas vraiment dynamique dans le secteur aval (GMS et boucherie), les abatteurs doivent composer avec des disponibilités peu abondantes dans les laitons de pays. Cette modicité de l’offre permet une vente assez facile et des tarifs fermes dans les bons laitons. En brebis, les tarifs se maintiennent dans les bonnes, mais la vente est laborieuse dans les légères.

Porc : Très peu de changement sur un marché où l’offre couvre facilement la demande, au regard des poids qui restent élevés dans les abattoirs (96,5kg). Le MPB se tasse légèrement à 1,174€.