Marché de Rungis : Le commerce des produits frais touché de plein fouet

Cédric MICHELIN
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Les ventes de fruits et légumes, de viande et de poisson sont pénalisées par les fermetures des restaurants et de la plupart des marchés en Ile-de-France. Le MIN tente de s’organiser.
Le commerce des produits frais sur le marché de Rungis a connu un très fort ralentissement la semaine dernière, conséquence notamment de l’annonce de la fermeture des marchés de plein air le 23 mars. Un essoufflement qui a affecté tous les secteurs d’activité du premier marché de gros en produits frais du monde (avec 9,3 milliards d’€ de chiffre d’affaires) et n’a pas épargné les productions françaises de saison.

 

Marché de Rungis : Le commerce des produits frais touché de plein fouet

Le coup d’arrêt a été particulièrement brutal dans la vente des fruits et légumes. Après une première semaine de confinement marquée par « une explosion de la demande » et « un envol des cours » liés aux stockages réalisés par les consommateurs, le Réseau des nouvelles des marchés (RNM) du ministère de l’Agriculture observait samedi dernier « une forte chute des ventes sur le MIN » au cours de la semaine suivante, liée à la fermeture de la plupart des marchés cumulée à la baisse de la demande. Les produits de saison tels que l'asperge et la fraise sont difficiles à écouler face à une demande qui s'oriente vers les produits jugés « de première nécessité » comme la pomme de terre, la carotte ou le chou-fleur, les pommes ou les agrumes. « Les salades traditionnelles sont plus difficilement écoulées, les acheteurs privilégiant les produits de quatrième gamme tels que sucrine ou iceberg », relèvent également les observateurs du RNM.

Une lettre ouverte aux ministres

La situation dans le secteur de la viande s’est également considérablement tendue avec l’annonce de la fermeture des marchés de plein air. Dès le lendemain de l’intervention d’Edouard Philippe, la fréquentation et les achats effectués sur le MIN ont considérablement ralenti conduisant à une offre disproportionnée pesant sur le marché pendant plusieurs jours. La forte réduction des arrivages et la bonne conservation de la viande bovine en quartiers ont cependant permis de freiner la baisse des prix. Le sort de la halle de la marée n’est guère plus enviable. En raison des perturbations en amont de la filière et de la chute des ventes, seuls cinq grossistes poursuivaient leur activité cette semaine. La gravité de la situation a conduit les divers syndicats de grossistes à publier, aux côtés des fédérations de détaillants et des interprofessions des viandes (Interbev, Anvol) et des fruits et légumes (Interfel) une lettre ouverte aux ministres de l’Agriculture, de l’Intérieur et de l’Economie réclamant la réouverture des marchés alimentaires « dans le respect du protocole sanitaire validé officiellement par le gouvernement ». « A long terme, ce sont les spécificités des productions de nos agriculteurs et éleveurs, qui sont en jeu », s’inquiètent les commerçants. Sous l'action conjointe de l'ensemble des professions concernées, et en particulier de la FNSEA, une circulaire a été adressée aux maires et préfets en fin de semaine dernière pour rappeler qu'ils disposaient du pouvoir de maintenir ouverts les marchés avec un guide des bonnes pratiques à respecter. De son côté, la Fédération nationale des marchés a saisi le Conseil d'Etat d'un référé le 26 mars pour contester la décision du gouvernement.

 

La vente s’ouvre aux particuliers en Ile-de-France

Pour pallier la fermeture de plusieurs de ses débouchés (la restauration, les marchés de plein air) et assurer la continuité de l’approvisionnement des Franciliens en produits frais, le marché de Rungis ouvre cette semaine un service de vente et de livraison exceptionnellement ouvert aux consommateurs. Créé en association avec une jeune entreprise numérique, Califrais, et alimenté par des grossistes du MIN, le site www.rungislivrechezvous.com entend en particulier apporter un soutien aux producteurs agricoles d’Ile de France, en partenariat avec le Conseil régional. Le marché de Rungis dispose d’un « carreau des producteurs » sur lequel les agriculteurs de la région commercialisent en direct. Il est très pénalisé par la fermeture des restaurants.

La vente s’ouvre aux particuliers en Ile-de-France

Pour pallier la fermeture de plusieurs de ses débouchés (la restauration, les marchés de plein air) et assurer la continuité de l’approvisionnement des Franciliens en produits frais, le marché de Rungis ouvre cette semaine un service de vente et de livraison exceptionnellement ouvert aux consommateurs. Créé en association avec une jeune entreprise numérique, Califrais, et alimenté par des grossistes du MIN, le site www.rungislivrechezvous.com entend en particulier apporter un soutien aux producteurs agricoles d’Ile de France, en partenariat avec le Conseil régional. Le marché de Rungis dispose d’un « carreau des producteurs » sur lequel les agriculteurs de la région commercialisent en direct. Il est très pénalisé par la fermeture des restaurants.