Travailler sur les (bonnes) relations de voisinage

La question des ZNT n’est que l’un des sujets de discorde apparus ces derniers mois avec les riverains des parcelles et des bâtiments agricoles. En effet, les odeurs, les bruits, les coqs, les nuisances diverses parmi lesquelles la présence de mouches, conduisent aussi de plus en plus de voisins à contester la présence des exploitations agricoles dans leur environnement proche, voire à porter l’affaire devant les tribunaux…

Travailler sur les (bonnes) relations de voisinage
Lire également à ce sujet, la brève parue en page viticulture sur les ZNT.

Depuis quelques mois, les interpellations des agriculteurs dans leurs champs, lors de traitement ou autre, se multiplient… Il se constate même des actions menées pour empêcher la mise en place d’élevage répondant pourtant parfaitement aux normes imposées, tant en termes de densité animale que de conception des bâtiments.
C’est pour aborder toutes ces thématiques que l’un des administrateurs de la FDSEA, également président de la CSEA du Grand Chalon, Benoît Regnault, devait prendre la parole lors de l'AG qui n'a pu se tenir le 20 mars dernier en raison du Covid-19. Car des problèmes de ce genre ont notamment été rencontrés du côté du Chalonnais, zone particulièrement soumise à la pression foncière.

Du local mais pas chez moi

Ainsi, une réunion publique a dû être organisée il y a quelques mois concernant un atelier de poules pondeuses, « nous nous sommes retrouvés avec plus de 80 personnes vent debout contre le projet », relate Benoît Regnault. Mais l’action conjointe et concertée des professionnels, soutenus par la chambre d’agriculture, le maire, la sous-préfecture, le président d’une association écologique, etc. a malgré tout permis la poursuite de l’installation de cet élevage.
Celui-ci, regroupant 700 poules pondeuses réparties dans deux bâtiments de 45 m², répond parfaitement à la réglementation… et aux attentes sociétales puisque les poules ont aussi un accès au plein air !
Ce qui fait dire à Pascal Cottenceau dans la vidéo de présentation du sujet : « les consommateurs veulent de la proximité mais pas à côté de chez [eux] ».

Face à cet illogisme, il faut malgré tout constater « une tonalité qui commence à changer du côté de l’administration, des services judiciaires, des procureurs de la République, de la gendarmerie et de la police ». Progressivement, ceux-ci se montrent un peu plus conscients des problématiques agricoles et sembleraient ainsi moins enclins à poursuivre et condamner systématiquement les agriculteurs…
Une sensibilisation qui résulterait du message que les professionnels font passer depuis plusieurs mois maintenant. Ces mêmes professionnels qui ont pris conscience de la nécessité de communiquer sur leur métier. « En vente directe, témoigne ainsi Benoit Regnault, on passe beaucoup de temps à expliquer, à montrer. On est beaucoup interpelé notamment sur la question des produits phytos. Mais une catégorie de personnes commence à comprendre ce que signifie soigner les animaux et les plantes ».
Cependant ces différents exemples témoignent du fait qu’il reste primordial pour la profession d’agir et de soutenir juridiquement ses adhérents avant que toute plainte de voisin ne prenne de l’ampleur.