Glassine
Une autre vision du déchet

Françoise Thomas
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Les Valoristes bourguignons sont une association d’insertion par l’emploi, basée dans le Chalonnais, qui récupère différents déchets pour les préparer aux circuits de recyclage. Parmi ceux-ci, la glassine, bande adhésive bien connue surtout des viticulteurs, puisque c’est l’élément qu’il leur reste une fois leurs étiquettes collées sur les bouteilles. Peu à peu, le volume de glassine récupérée augmente.

Une autre vision du déchet
Les professionnels du vin utilisent beaucoup de glassine, le support sur lequel sont collées les étiquettes, un déchet enfoui ou brûlé pour lequel Les Valoristes bourguignons proposent un circuit de revalorisation.

En 2018, un an après le lancement de la collecte de la glassine, quelque dix tonnes avaient été récupérées. Quatre ans plus tard, et après un retard pris en raison du confinement et des répercussions sur les ventes de vins, « nous en sommes à une soixantaine de tonnes prélevées », explique l’actuelle directrice de l’association, Geneviève Aymard.
« Notre objectif à terme est d’atteindre 200 tonnes, précise-t-elle encore, et en 2023, grâce à la signature d’un nouveau contrat important nous apportant 30 tonnes supplémentaires, nous devrions approcher les cent tonnes ».

Une satisfaction certaine pour les dirigeants et employés des Valoristes bourguignons. Leur rôle est donc de collecter les big bags de glassine, répartis en différents points de collecte (pour l’instant essentiellement du côté de Chalon, Beaune, Dijon), puis de les nettoyer et trier pour les rendre compatibles avec le processus de recyclage.

Une filière encore à développer

Pour ce qui est de la suite du circuit, « nous envoyons toujours cette glassine en Autriche, nous n’avons encore pas pu trouver un circuit de recyclage en France », relate Geneviève Aymard, même s’il se pourrait bien qu’une solution soit en train de se profiler sur le territoire national… Cette glassine est pour l’instant recyclée en glassine, ou bien traitée pour séparer ces deux composants, le silicone et le papier.

Un quart des 60 tonnes récupérées provient de la viticulture alors que rien que dans ce secteur, ce sont 300 tonnes de glassine qui pourraient être collectées chaque année. « Mais nous sommes encore peu connus auprès des viticulteurs », reconnaît la directrice qui ne peut que constater, pour l’instant, la difficulté de mettre en place un circuit efficace de collecte. « Il faut que le point de collecte ne soit pas trop loin, puis cela nécessite ensuite d’individualiser les paiements », soit une organisation un peu trop complexe pour un simple déchet…

Coûts et rémunération

« Selon la distance que nous avons à parcourir pour récupérer les big bags dans les points de collecte, nous avons trois niveaux de facturation », détaille Geneviève Aymard. Cela va de 8 € le big bag de 40 kg à venir chercher dans un rayon de 20 km, jusqu’à 14 € le big bag à partir de 70 km.

L’entreprise autrichienne ne reverse rien à la glassine livrée, « en revanche, ils prennent en charge le transport et les cartons dans lesquels nous expédions la glassine ». En cela, « ce n’est pas pour l’instant une activité rémunératrice, mais il ne faut pas oublier que notre mission première est l’insertion ».

Cette démarche vertueuse peut motiver les viticulteurs à envoyer leur glassine dans ce type de circuit. « Sinon, ce déchet est envoyé en déchetterie où il est enfoui ou brûlé. Nous proposons donc une véritable solution de valorisation à ce produit ». Un élément qui peut tout à fait être mis en avant dans la communication des viticulteurs.

Pour en savoir plus

Nous vous avions déjà parlé de cette association en juillet 2019, retrouvez cet article ici.