Consommation
Le « panier anti-inflation » se précise

Le gouvernement s'accroche à son idée de « panier anti-inflation » et vise un lancement en mars. La baisse de marge pèsera exclusivement sur la grande distribution, assure la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire.

Le « panier anti-inflation » se précise
Le panier anti-inflation est aussi « un panier qualité-prix », assure Olivia Grégoire;©Anna Shvets_pexels

Une initiative volontaire sur un panier d'une cinquantaine de produits du quotidien de marques de distributeur (MDD) et de marques nationales à partir du mois de mars et pour trois mois. Le gouvernement dessine peu à peu les contours du dispositif de panier anti-inflation annoncé mi-janvier par la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire. Cette dernière consulte depuis plusieurs semaines les acteurs de la grande distribution. L'objectif est de « faire en sorte que les Français puissent avoir, sur un panier du quotidien, des prix attractifs », a-t-elle expliqué sur l'antenne d'Europe 1, le 30 janvier. Les produits concernés seront « à prix bas et non pas à prix coûtant », précise-t-elle. Il s'agirait de produits alimentaires (frais, congelés, d'épicerie), bio pour certains et de produits d'hygiène. La liste des produits ne sera pas déterminée précisément par le gouvernement qui doit veiller à ne pas enfreindre les règles de la concurrence. « On peut imaginer une catégorie fruits et légumes frais de saison, au sein de laquelle une enseigne pourra proposer des mandarines et une autre, une autre denrée », illustre le cabinet de la ministre.

Système U part en solo

Le panier anti-inflation est aussi « un panier qualité-prix », assure Olivia Grégoire, dans une interview accordée à LSA. « Vous y trouverez des produits du quotidien et de qualité, si possible durables, à un prix abordable, mais ce n'est pas le seul critère », développe-t-elle. La ministre assure que l'effort reposera exclusivement sur la grande distribution. « L'éventuelle baisse de la marge doit être assumée par les distributeurs, dans le respect de la loi Égalim et de notre objectif de souveraineté alimentaire, pas en prenant sur les marges des producteurs ou des agriculteurs », affirme-t-elle.
Sans attendre le top départ du gouvernement, Système U lance le 1er février son propre « panier » rassemblant 150 références de produits MDD vendus « à prix coûtant ». « Quand le projet du gouvernement aura abouti, on extraira 50 produits des 150 » pour composer le panier anti-inflation devant servir à comparer les enseignes, a expliqué le président directeur général de Système U, Dominique Schelcher à l'Agence France Presse (AFP). D'autres enseignes de la grande distribution avaient déjà lancé des initiatives similaires, comme le bouclier anti-inflation des magasins E. Leclerc ou les prix bloqués chez Carrefour. Pour le dirigeant de Système U, le panier anti-inflation est un moyen de soutenir la consommation. « La baisse des volumes vendus, tout le monde en pâtit, le producteur à qui on va par exemple demander moins de blé, le transformateur qui aura moins de commandes, et nous qui réaliserons moins de vente », estime-t-il.

J. G. avec AFP

En bref

L’indice des prix alimentaires poursuit sa baisse

Selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix des produits alimentaires ont baissé de 0,8 % en janvier pour s’établir à l’indice 131,2 points (-1,1 point par rapport à décembre 2022). « Avec ce nouveau recul, l’Indice a perdu 28,6 points (17,9 %) par rapport au pic qu’il avait atteint au mois de mars 2022 (159,7 pts, NDLR) », indique le communiqué. Si le prix des céréales connaît une très légère hausse (+0,1 %), celui des huiles végétales (140,4 pts) cède à -2,9 %. Celui des produits laitiers est aussi en recul de 1,4 % (136,2 pts). Il en est de même pour le prix du sucre en retrait de 1,1 % à 115,8 pts. Quant à l’indice des prix de la viande, il a atteint une valeur moyenne de 113,6 points en janvier, en légère baisse (0,1 pt et 0,1 %) par rapport à décembre.