Inondations
Pas historiques, mais pas sans conséquence non plus

Françoise Thomas
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Avec près d’un mois et demi de précipitation en 36 h, des pluies importantes sur tous les secteurs amonts, et plusieurs épisodes de pluie les semaines précédentes, la Saône-et-Loire a connu la semaine dernière des conditions climatiques exceptionnelles et une montée importante de la Saône et de ses affluents dont il est encore impossible de chiffrer les conséquences.

Pas historiques, mais pas sans conséquence non plus

Sans être historique, cette crue de la Saône du Doubs à la Seille reste très importante pour ces mois hivernaux. « En tout, cette crue aura une incidence sur des surfaces cultivées comprises entre 1.200 et 2.000 ha, détaille Lionel Borey le président de la coopérative Bourgogne du Sud, tout dépendra désormais de la vitesse de retrait des eaux qui permettra de sauver ou pas en partie les cultures ». Ainsi, les prévisions les plus pessimistes condamnent 2.000 ha, lorsque, au mieux, quelque mille hectares "seulement" seraient à resemer…

Et l’impact ne sera pas le même non plus selon s’il s’agit de blé ou de colza, le blé laissant une marge de manœuvre plus grande. À l’heure actuelle, la décrue est amorcée, et laisse la place à un épisode de froid et de sec, ce qui pourrait faciliter l’écoulement des eaux.

 « Les plantes peuvent encore supporter quelques jours sous l’eau, prévient Benoit Regnault, le président de la section céréale de la FDSEA. En revanche, dans les zones de casier où l’eau va avoir plus de mal à s’évacuer, les cultures vont être perdues ».

Et les situations à suivre sont plus particulièrement les secteurs où les digues agricoles ont cédé. « Il est encore trop tôt pour comprendre ce qui s’est réellement passé, explique Lionel Borey, mais cela est d’autant plus rageant que nous avons refait sur notre secteur deux vannages sur quatre ces dernières années et réaliser des travaux sur près de 150 m de digue. Nous ne ménageons pas nos efforts pour leur entretien », tient à souligner le président des digues Crissey-Sassenay. Parmi les origines évoquées, les terriers d’animaux type ragondins et les mouvements de terrain dus aux sécheresses à répétition…

Devant l’important budget de réhabilitation qui s’annonce pour réparer ces digues agricoles, les différentes structures gestionnaires, au budget limité, espèrent désormais bénéficier d’un accompagnement.