Office national des forêts
L’ONF renforcé dans ses missions

C’est dans les locaux de leur tout nouveau siège que les dirigeants de l’Office national des forêts (ONF) ont présenté, fin janvier, à la presse les défis que l’établissement public doit relever face au changement climatique. 

L’ONF renforcé dans ses missions

Les sécheresses répétées et les incendies spectaculaires de l’été dernier amènent les forestiers à adapter leur outil de travail en plantant des essences qui s’adaptent aux nouvelles conditions climatiques. Or, et c’est toute la « complexité du métier », a affirmé Jean-Yves Caullet, président de l’ONF, « les forêts françaises sont variées. Il y a beaucoup d’incertitude, on ne sait pas ce qui sera le mieux pour les cinquante années à venir. Il faut procéder avec prudence ». En effet, la forêt française subit déjà les assauts du changement climatique. Près de 20 % des bois dépérissent, un tiers des surfaces boisées sont considérées comme vulnérables et à terme, sur la moitié du territoire, des essences comme le chêne ou l’épicéa sortiront de leur « zone de confort ».

Le Plan de relance est l’une des principales réponses pour procéder à ces reboisements. Cela concerne aussi bien les feuillus que les résineux, avec la volonté de favoriser les essences « à tempérament méditerranéen » et une plus grande diversification, source de résilience. Le hêtre, le chêne pubescent, le chêne vert et le cèdre vont ainsi migrer du sud vers le nord. Tous ces changements, visibles, vont susciter des interrogations, voire des protestations de la société, d’où la nécessité pour l’ONF d’informer, d’expliquer, notamment auprès des jeunes générations. Comme l’a rappelé Valérie Metrich-Hecquet, directrice générale de l’ONF, l’État demande à l’Office non seulement de réussir le renouvellement forestier mais d’accompagner la forêt privée, de promouvoir l’usage du bois dans la construction et l’énergie, pour stocker le carbone, de défendre les massifs contre les incendies. « Notre mission se recentre sur la gestion durable de la forêt » a-t-elle déclaré.

Demande soutenue

« À nouvelles missions, nouveaux moyens », a ajouté Jean-Yves Caullet. À cet égard, 2023 marque bien une inflexion de la politique de l’État à l’égard de l’ONF. Dans le cadre du contrat État/ONF, l’Office devrait diminuer ses effectifs de 95 postes en 2023, essentiellement des ouvriers forestiers. Cette politique va se poursuivre, en ne remplaçant pas les départs en retraite de cette catégorie et sans plan de départ. En revanche, dans le cadre du plan de relance et du reboisement, de nombreux autres postes seront créés, en particulier 60 pour la lutte contre les incendies et 15 pour développer les ventes de bois à la première transformation. Valérie Metrich-Hecquet rappelle toutefois que « l’ONF aura toujours besoin d’ouvriers forestiers, d’une bonne technicité, pour encadrer les entreprises qui interviennent en forêt ». L’ONF va également créer une filiale pour renforcer les entreprises de travaux forestiers (ETF), trop fragiles bien souvent, mais qui peuvent intervenir aussi bien en forêt publique que privée. Enfin, vingt autres postes supplémentaires devraient voir le jour, dans le cadre du Plan de relance, pour faire du reboisement et des plantations. L’ONF fournit 40 % des bois achetés en France. En 2022, la demande a été soutenue, notamment parce que les importations d’Ukraine et de Russie se sont effondrées.