Filière équine
Nouvel obstacle à franchir

Françoise Thomas
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Comme si la crise du Covid-19 et ses conséquences économiques ne suffisaient pas, voici que toute la filière équine doit désormais faire face à une crise sanitaire des plus inquiétantes.

Nouvel obstacle à franchir

Déclarée lors d’un important concours de saut d’obstacles organisé en février en Espagne, une épidémie de rhinopneumonie (EHV1) est en train de se propager un peu partout en Europe, dont en France. Trois formes existent et c’est la plus grave, la forme nerveuse, qui est en train d’atteindre les chevaux. Non transmissible à l’homme, cette maladie est en revanche extrêmement contagieuse pour les animaux.

D’où l’annulation de tous les rassemblements, concours et manifestations sur tout le mois de mars (dans un premier temps…) en France, comme dans une dizaine d’autres pays européens. Notamment à Chaintré où plusieurs rendez-vous et sessions de saut d’obstacles et de dressage étaient programmés.

« Il existe bien une vaccination qui est encore possible, explique Valérie Bizouerne, mais elle n’est pas la plus efficace sur cette forme-là de la maladie et il n’y aura de toute façon jamais assez de doses pour désormais faire face à la demande ». Aussi devant une situation qui pourrait rapidement dégénérer, « il convient d’éviter tout mouvement de chevaux, de rester chez soi et d’attendre que ça se calme ! ».

Absence de formation

Cette crise sanitaire touche surtout le secteur des chevaux de loisir. « Le monde des courses est beaucoup plus strict et organisé sur la pratique vaccinale », relate encore la conseillère filière équine à la chambre d’agriculture 71. Du côté des chevaux de sport et de loisirs, secteur encore très majoritairement occupé par des amateurs, cavaliers et propriétaires, « il y a réel un manque de formation et d’information sur les risques sanitaires », déplore-t-elle. Les professionnels du secteur doivent eux aussi répondre à des protocoles stricts, du même acabit que le monde des courses, « impossible pour la station équine de Jalogny, par exemple, d’avoir des chevaux non vaccinés ».  

Ce nouvel épisode parti d’Espagne n’est pourtant pas une première. « La précédente épidémie de rhinopneumonie remonte à 2018 et avait eu d’importantes conséquences financières sur tout le secteur », rappelle Valérie Bizouerne. Peu de leçons semblent malheureusement en avoir été tirées : « il n’y a par exemple toujours aucune quarantaine imposée lorsqu’un cheval arrive dans une écurie, une situation impensable désormais avec les bovins ».

La crise du Covid-19 et ses confinements en 2020 ont d’autant plus facilité ce nouvel épisode que les cavaliers se sont rendus en masse à ce rassemblement espagnol, trop heureux de pouvoir se retrouver de nouveau en concours.

Pour l’heure, il ne reste plus qu’à appliquer aussi des gestes barrières envers les chevaux pour enrayer la propagation.