Association Charolais Label Rouge
L'Association Charolais Label Rouge ne lâche rien !

Marc Labille
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Après trois années de hausse impulsée par les lois EGAlim, le label fait les frais de la baisse du pouvoir d’achat et de consommateurs versatiles. Mais pour l’ACLR, il ne faut rien lâcher, car les viandes label ont tout pour s’inscrire dans la durabilité.

L'Association Charolais Label Rouge ne lâche rien !
L’association ACLR compte 5.000 éleveurs adhérents qui en 2022 ont fourni 19.000 bovins et 6.900 agneaux labellisés.

Entre 2019 et 2022, la filière label de l’Association Charolais Label Rouge (ACLR) a connu trois années de forte hausse. Une remarquable progression permise par la loi EGAlim et qui a vu le volume passer de 7.000 bovins en 2018 à 19.000 en 2022. Mais dès la fin de l’exercice 2022, un ralentissement s’est produit et début 2023, les labels rouges de l’ACLR ont connu des baisses de volumes. « C’est devenu plus compliqué aujourd’hui », explique le président de l’ACLR Didier Périchon. En cause, la baisse du pouvoir d’achat des ménages qui a provoqué une baisse de consommation sur les viandes de qualité. « Malgré tous nos efforts pour adapter nos cahiers des charges (non OGM, bien-être animal, etc.), le consommateur se détourne quand même de la filière de qualité et privilégie le standard, les promotions… ». En agneaux, la baisse a débuté dès 2022, supérieure à – 30 % et elle continue en 2023, indique Didier Périchon qui ajoute que le prix des agneaux a certes « grimpé », mais la viande « est difficile à vendre ».

Continuer la promotion

Heureusement, la croissance d’activité des dernières années a permis à l’association de se doter de davantage de moyens. Elle a quasiment doublé son nombre d’animateurs sur le terrain et elle dispose d’une « petite réserve » pour affronter 2023, confie le président. « Nous allons continuer la promotion et l’étoffer », promet Didier Périchon. « Car même en ayant quasiment triplé les volumes, cela reste peu à l’échelle nationale. Les signes de qualités ne représentent que 3 ou 4 % alors que l’objectif fixé était de 40 % ! », rappelle le président. Ce constat justifie la nouvelle campagne de communication lancée par Interbev auprès des consommateurs. De son côté, l’ACLR accompagne plus que jamais ses 1.200 points de vente bovins de 90 points de vente ovins.

Introduire de la durabilité

L’INAO (Institut National des Appellations d’origine) a pour sa part la volonté d’introduire plus de durabilité dans les signes de qualité, informe Didier Périchon. Une réponse aux enjeux environnementaux, mais aussi économiques. Car il y a bel et bien des motifs d’inquiétude pour l’avenir, fait part le président. On est en présence d’une forte décapitalisation dans les cheptels. Les importations augmentent dans toutes les filières. La pyramide des âges soulève des problèmes de renouvellement des générations. « Il en va du maintien du territoire rural, de l’autonomie alimentaire… Et cela justifie qu’on nous aide », estime Didier Périchon qui reste convaincu que « les labels sont ceux qui répondent le mieux aux attentes sociétales ».

Les chemins vers « l’excellence durable »

L’ACLR tenait son assemblée générale le 26 juin dernier à Baron. Elle réunissait adhérents éleveurs, organisations de producteurs, abatteurs, fabricants d’aliments et membres de ses jurys internes. Les participants ont assisté à l’intervention de Julien Frayssignes, enseignant chercheur à l’École d’Ingénieurs de Purpan (Toulouse). Cet expert a apporté son éclairage sur les produits sous signe de qualité face à la transition écologique. Il a ébauché les chemins vers « l’excellence durable ». Un exposé apprécié par l’assistance qui a suscité de nombreuses questions et des échanges avec la salle.

Points de vente honorés

Profitant de son assemblée générale, l’ACLR a récompensé ses points de vente ayant participé à divers concours en 2022 et 2023. Parmi les lauréats, le Super U de Prissé, représenté par son chef boucher Jérôme Saint-André. Il y avait aussi Pascal Moine de la boucherie Au Tendre Charolais à Givry qui fêtait ses 30 ans d’engagement en label. L’association s’est en outre dotée d’un nouvel ambassadeur. Ancien éleveur, Pierre Goujon réalise de nombreuses animations dans les magasins distribuant du Plaisir Charolais partout en France.