Conseil d'administration
La FDSEA plus mobilisée que jamais

Ariane Tilve
-

Lundi 11 décembre s'est tenu le Conseil d'administration de la FDSEA 71. L'occasion de revenir sur la campagne syndicale et les dossiers en cours, dont l'épineuse question du fonds Feader dont les dossiers doivent être traités avant mars 2025.

Le conseil d'administration réuni à Chevagny-les-Chevrières.
Le conseil d'administration réuni à Chevagny-les-Chevrières.

Réagissant à un récent communiqué de presse de la Région qui refuse d’être tenue responsable du "retard" pris dans le traitement des dossiers, le président de la FDSEA, Christian Bajard, a rappelé que, quelles que soient les méthodes de communication du Conseil régional, l’objectif du syndicat reste de relancer un certain nombre de projets à l’arrêt, voire moribonds au sein du département mais aussi de la région tout entière, à cause de cette affaire. « Nous avons perdu un an sur ce dossier ». Une année qui a marqué un frein à l’activité agricole en raison du non-traitement des dossiers. De jeunes agriculteurs, qui ont des projets bien avancés, ne savent plus s’ils doivent se lancer dans de nouveaux investissements. Une situation difficile due, semble-t-il, aux transferts entre État et régions qui se passe très très difficilement, surtout en Bourgogne-Franche-Comté. Résultat, un certain nombre d’agriculteurs repoussent ou annulent leurs projets parce qu’ils n’ont aucune visibilité. « Bien sûr, nous espérons que la situation évoluera enfin grâce notamment au travail mené en partenariat avec les organismes agricoles et notamment les chambres d’agriculture ». En 2024, la FDSEA a bon espoir de voir l’instruction de certains dossiers et y travaille sans relâche.

Adaptation au changement climatique

Autre sujet majeur, et ce quelle que soit la filière, le coût de cette adaptation au changement climatique. Que cette adaptation soit contrainte, réglementée, ou non, elle engendre des coûts supplémentaires. D'autant plus que nombre d'exploitants, des viticulteurs notamment, sont obligés d'investir pour tenter de sécuriser des productions de plus en plus fragilisées par les aléas climatiques. Après trois années de sécheresse, une année d’inondations estivales ou encore d’importantes chutes de grêles et du gel très tardif, les agriculteurs n'ont d'autres choix que de participer à l’évolution des pratiques, mais pas à n’importe quel prix, et l'idée de le faire sous la contrainte de réglementations parfois déconnectées du terrain semble difficilement tenable. La FDSEA tient à participer aux négociations autour de la gestion des risques et des assurances climatiques notamment, mais aussi à accompagner les exploitants dans les nouvelles réglementations qui n’ont pu être contrecarrées. Force est de constater qu’il est difficile de trouver un équilibre économique pour rémunérer correctement les exploitants dans ce contexte.

Prédation

L'autre sujet qui fâche est évidemment, et malheureusement, le loup. « Nous avons travaillé avec les services de l’État, mais le nouveau plan loup en élaboration voudrait nous faire comprendre que l'on doit apprendre à vivre avec le loup. Nous disons très clairement que c'est impossible avec l’élevage », déclare Christian Bajard en interpellant la sous-préfette de Saône-et-Loire, Agnès Chavanon, présente lors du buffet organisé en marge du Conseil d'administration. « Nous vivons avec cette angoisse permanente ». Les agriculteurs sont contraints d'appliquer la loi. Ils ont néanmoins besoin de rappeler qu'il est très difficile pour un exploitant et sa famille de vivre dans l'angoisse permanente de retrouver un troupeau attaqué, un mouton éventré, etc. 

Si les sujets qui fâchent sont nombreux, de la gestion de l'eau aux phytosanitaires en passant par la charge administrative, le président de la FDSEA 71 a voulu finir sur une note d'optimisme en rappelant que l'objectif de l'organisation syndical est de trouver et pousser des solutions. Des solutions qui passent par l'engagement d'hommes tels que le viticulteur Patrice Fortune et l'éleveur en polyculture élevage laitier Cédric Tissot. Les deux exploitants ont reçu un diplôme pour avoir réussi leur formation Omega* de l'Ifocap, à Paris, sous les applaudissements d'une salle bondée.    

*Formation destinée aux agriculteurs et agricultrices responsables dans une organisation professionnelle ou une association.