Les résultats de l'opération de contrôle de l'étiquetage "imparfait" viande/lait dans les produits transformés dans le Doubs

Publié par Cédric Michelin
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Depuis le 1er janvier 2017, et pour une durée de deux ans, la France expérimente l’étiquetage de l’origine des viandes et du lait dans les plats préparés et les produits laitiers. Du 24 mai au 5 juin, Familles Rurales et la FDSEA du Doubs ont vérifié que la mesure était effectivement mise en place dans le département. Les résultats s’avèrent concluants, bien qu’imparfaits. 

Les résultats de l'opération de contrôle de l'étiquetage "imparfait" viande/lait dans les produits transformés dans le Doubs

8 % de viande dans les plats préparés et 50 % de lait dans les produits laitiers : ce sont les seuils à partir desquels l’origine de ces produits doit être mentionnée sur les emballages, depuis le 1er janvier 2017. Pour le contrôler, des bénévoles se sont rendus dans 20 hyper et supermarchés, relevant les nom, prix, origine, numéro d’agrément ou de lot, lieu de fabrication, pourcentage de viande ou de lait et présence de logo. Un total de 540 produits a ainsi été passés au crible.

Majorité de produits en conformité 

93 % des produits respectent la réglementation, c’est le cas de 100 % du beurre, des cordons bleus au poulet, lardons fumés et yaourts. Parmi les démarches des distributeurs saluées par Familles Rurales - Fédération du Doubs et la FDSEA du Doubs, les logos : ils représentent, en effet, un gage de transparence et permettent au consommateur de faire un choix éclairé. A l’inverse, l’absence de logos s’avère souvent être synonyme d’absence de clarté et d’une origine hors Union européenne. L’expérience révèle par ailleurs qu’on retrouve les taux les plus importants d’origine France pour le lait, l’emmental râpé et le yaourt. Toutefois, la présence de produits d’origines étrangères est bénéfique, selon les organisations à l’origine de cette opération, car elle révèle l’intérêt de cette expérimentation en offrant la possibilité au consommateur de choisir en connaissance de cause. Au niveau des prix, les marques distributeurs sont moins chères que les marques nationales. Ainsi, cet écart s’élève à 0,09 € pour le lait, 1,38 € pour la cancoillotte, 2,57 € pour les cordons bleus de poulet. Or, ce sont précisément les marques distributeurs qui favorisent plus largement l’origine française, raison pour laquelle les conclusions de l’étude soulignent de manière positive « la volonté des marques distributeurs à développer davantage de produits d’origine France tout en étant plus attractifs en termes de coûts ». Quant aux marques 1er prix, elles restent naturellement les plus compétitives en prix, et affichent une quasi-égalité entre origine française et UE.

Information consommateur toujours partielle 

Sur le banc des accusés : la cancoillotte et les raviolis en conserve. Ils font en effet partie des 7 % des produits qui ne se conforment pas à l’expérimentation. Pour la cancoillotte, le principal reproche concerne la mention « c’est d’ici » et autres cartes de Franche-Comté susceptibles d’induire le consommateur en erreur. Ainsi, dans certains cas, une mention de taille inférieure précise que l’ensemble des produits ne provient pas du Doubs. Dans d’autres cas, seul le lieu de conditionnement est indiqué, le pire restant les emballages desquels l’origine est absente. D’autres produits contrôlés se sont avérés être aussi trompeurs que ces cancoillottes comme le jambon dont « la marque s’engage, traçabilité garantie » mais dont la provenance demeure floue, par exemple de « France et/ou Espagne-Portugal ». Sont également cités dans les résultats de l’enquête publiés par Familles Rurales et la FDSEA du Doubs les produits « contrôlé[s] par un organisme indépendant » dont le nom n’est pas précisé ainsi que ceux « issus d’exploitations de nos régions de collecte » sans que ne figure le pays de la région de collecte. Quant aux raviolis, si l’origine de la première espèce, généralement le bœuf, est mentionnée la plupart du temps, il n’en est pas de même pour la seconde espèce, souvent le porc. Or, si cette derrière est finalement trouvée ou annotée, elle est majoritairement étrangère. Cette absence de mention de l’origine du deuxième aliment se retrouve, en outre, sur les produits laitiers dont l’exemple le plus évocateur est celui du yaourt puisque la provenance des protéines de lait n’est inscrite sur l’emballage que dans 50 % des cas. Dernier reproche fait au distributeur : une information incomplète. En effet, rares sont les emballages de plats transformés mentionnant un animal « né, élevé et abattu en France », tandis que ceux qui se disent « fabriqués en France » sont susceptibles de contenir des ingrédients d’origine non-française.