Fabien Gaudet à Marly-sur-Arroux
Pour garder des surfaces en herbe, Fabien Gaudet met des « patates » au menu de ses charolaises !

Eleveur-engraisseur charolais, Fabien Gaudet a remplacé l’ensilage de maïs par des pommes de terre. Ce sous-produit de la filière tubercules de consommation affiche un prix de revient compétitif en comparaison d’une culture de maïs fourrage jugée trop aléatoire. Et cette source d’amidon donne de bons résultats à l’engraissement, note l’éleveur.

Pour garder des surfaces en herbe, Fabien Gaudet met des « patates » au menu de ses charolaises !

A Marly-sur-Arroux, Fabien Gaudet conduit un troupeau charolais d’environ 115 mères inscrites. Aidé de son fils Anthony actuellement en apprentissage, il a pour coutume d’engraisser la plupart des produits qui ne sont pas vendus en reproducteurs : réforme, génisses, broutards alourdis. Les meilleures bêtes sont commercialisées en filière Label rouge ou sur les concours d’animaux de boucherie.

Il y a encore quelques années, l’exploitation distribuait du maïs ensilage dans la ration. Mais la culture du maïs s’est révélée trop aléatoire pour Fabien Gaudet qui venait d’essuyer successivement des dégâts de corbeaux, de sangliers, et des orages destructeurs l’obligeant à ressemer trois fois de suite ! C’en était trop. D’autant que le chantier d’ensilage de maïs tombait chaque année à une période chargée pour l’élevage... Septembre est en effet le mois où la famille Gaudet organise sa traditionnelle porte ouverte pour la vente de reproducteurs.

Mais encore fallait-il trouver une solution économique à substituer au maïs. Fabien a eu connaissance d’un contact qui vendait des pommes de terre pour l’alimentation des animaux. Certains éleveurs en donnaient déjà à leurs bovins en guise de source d’amidon. Comparé au coût d’une ration sèche à base de grains de maïs et de tourteaux achetés, « les pommes de terre ne revenaient pas cher du tout : de 30 à 37 €/tonne », avait alors calculé l’éleveur. Ce dernier a donc opté pour les pommes de terre en remplacement du maïs ensilage.

180 tonnes de « patates » pour l’hiver

Aujourd’hui, c’est un transporteur qui assure l’approvisionnement par semi-remorque de 30 tonnes de « déchets de pomme de terre ». La livraison intervient trois jours après la commande. Durant l’hiver 2016-2017, les bovins de l’exploitation de Marly en ont consommé 180 tonnes. Ces « déchets de pomme de terre » sont en fait des tubercules « hors calibre, biscornus ou bien talés, mais jamais pourris », confie Fabien. La marchandise provient d’une usine de tri du sud de la France approvisionnée en tubercules produits en Champagne.

Livrées au fur et à mesure de l’hivernage des animaux, les pommes de terre sont stockées à l’air libre, en tas, sur une aire bétonnée dans la cour de la ferme. En cas de grand froid, Fabien les recouvre d’une couche de paille isolante. Ces pommes de terre sont destinées à un usage saisonnier. En effet, stockées à l’air libre, elles ne supporteraient pas la chaleur de l’été, estime l’éleveur. Elles sont reprises au chargeur pour les incorporer dans la dessileuse-pailleuse de la ferme. La turbine de la machine éclate les tubercules avant qu’ils ne soient distribués dans l’auge des animaux. Ces derniers ont par ailleurs de la paille en libre-service à disposition.

Une ration à moins de 2 €/jour/animal

Ces tubercules sont destinés en priorité aux animaux à l’engrais. « Mais j’en mets aussi dans la ration des vaches qui ont fait leur veau », complète l’éleveur. Les pommes de terre sont également distribuées aux broutards en complément de l’ensilage d’herbe et du triticale. Les bovins engraissés reçoivent une trentaine de kilos de pomme de terre par jour et par animal soit un coût de 1,02 € par jour pour des tubercules à 34 €/tonne, calcule Fabien.

Ces pommes de terre sont associées à 3 kg de triticale "maison", soit 42 centimes par jour, évalue l’éleveur. Les bêtes reçoivent aussi 1 kg de complément azoté titrant à 19 % de protéine (30 centimes par jour pour un concentré à 306 €/tonne) et 3 kg de paille (20 centimes par jour). Cela donne une ration revenant à 1,95 € par jour et par animal, calcule Fabien qui estime qu’il n’est pas évident d’engraisser des bêtes à moins de 2 €.

Des kilos de viande en plus

L’éleveur tempère cependant son propos en faisant remarquer que la finition des animaux semble un peu plus longue aux pommes de terre. Un minimum de 120 à 140 jours semble nécessaire. En revanche, il pense avoir gagné une vingtaine de kilos de carcasse supplémentaire par animal grâce aux pommes de terre. En effet, alors qu’au maïs, les animaux « graissaient plus vite » au détriment du muscle, avec les pommes de terre, elles finissent par « faire du dos » avec une musculature dorsale plus large, détaille Fabien. « La pomme de terre est un aliment assez équilibré », ajoute l’éleveur qui confie « continuer à baisser le concentré tout en augmentant la quantité de pomme de terre et que cela ne marche pas plus mal », observe-t-il.

 

Pour garder des surfaces en herbe, Fabien Gaudet met des « patates » au menu de ses charolaises !

A Marly-sur-Arroux, Fabien Gaudet conduit un troupeau charolais d’environ 115 mères inscrites. Aidé de son fils Anthony actuellement en apprentissage, il a pour coutume d’engraisser la plupart des produits qui ne sont pas vendus en reproducteurs : réforme, génisses, broutards alourdis. Les meilleures bêtes sont commercialisées en filière Label rouge ou sur les concours d’animaux de boucherie.

Il y a encore quelques années, l’exploitation distribuait du maïs ensilage dans la ration. Mais la culture du maïs s’est révélée trop aléatoire pour Fabien Gaudet qui venait d’essuyer successivement des dégâts de corbeaux, de sangliers, et des orages destructeurs l’obligeant à ressemer trois fois de suite ! C’en était trop. D’autant que le chantier d’ensilage de maïs tombait chaque année à une période chargée pour l’élevage... Septembre est en effet le mois où la famille Gaudet organise sa traditionnelle porte ouverte pour la vente de reproducteurs.

Mais encore fallait-il trouver une solution économique à substituer au maïs. Fabien a eu connaissance d’un contact qui vendait des pommes de terre pour l’alimentation des animaux. Certains éleveurs en donnaient déjà à leurs bovins en guise de source d’amidon. Comparé au coût d’une ration sèche à base de grains de maïs et de tourteaux achetés, « les pommes de terre ne revenaient pas cher du tout : de 30 à 37 €/tonne », avait alors calculé l’éleveur. Ce dernier a donc opté pour les pommes de terre en remplacement du maïs ensilage.

180 tonnes de « patates » pour l’hiver

Aujourd’hui, c’est un transporteur qui assure l’approvisionnement par semi-remorque de 30 tonnes de « déchets de pomme de terre ». La livraison intervient trois jours après la commande. Durant l’hiver 2016-2017, les bovins de l’exploitation de Marly en ont consommé 180 tonnes. Ces « déchets de pomme de terre » sont en fait des tubercules « hors calibre, biscornus ou bien talés, mais jamais pourris », confie Fabien. La marchandise provient d’une usine de tri du sud de la France approvisionnée en tubercules produits en Champagne.

Livrées au fur et à mesure de l’hivernage des animaux, les pommes de terre sont stockées à l’air libre, en tas, sur une aire bétonnée dans la cour de la ferme. En cas de grand froid, Fabien les recouvre d’une couche de paille isolante. Ces pommes de terre sont destinées à un usage saisonnier. En effet, stockées à l’air libre, elles ne supporteraient pas la chaleur de l’été, estime l’éleveur. Elles sont reprises au chargeur pour les incorporer dans la dessileuse-pailleuse de la ferme. La turbine de la machine éclate les tubercules avant qu’ils ne soient distribués dans l’auge des animaux. Ces derniers ont par ailleurs de la paille en libre-service à disposition.

Une ration à moins de 2 €/jour/animal

Ces tubercules sont destinés en priorité aux animaux à l’engrais. « Mais j’en mets aussi dans la ration des vaches qui ont fait leur veau », complète l’éleveur. Les pommes de terre sont également distribuées aux broutards en complément de l’ensilage d’herbe et du triticale. Les bovins engraissés reçoivent une trentaine de kilos de pomme de terre par jour et par animal soit un coût de 1,02 € par jour pour des tubercules à 34 €/tonne, calcule Fabien.

Ces pommes de terre sont associées à 3 kg de triticale "maison", soit 42 centimes par jour, évalue l’éleveur. Les bêtes reçoivent aussi 1 kg de complément azoté titrant à 19 % de protéine (30 centimes par jour pour un concentré à 306 €/tonne) et 3 kg de paille (20 centimes par jour). Cela donne une ration revenant à 1,95 € par jour et par animal, calcule Fabien qui estime qu’il n’est pas évident d’engraisser des bêtes à moins de 2 €.

Des kilos de viande en plus

L’éleveur tempère cependant son propos en faisant remarquer que la finition des animaux semble un peu plus longue aux pommes de terre. Un minimum de 120 à 140 jours semble nécessaire. En revanche, il pense avoir gagné une vingtaine de kilos de carcasse supplémentaire par animal grâce aux pommes de terre. En effet, alors qu’au maïs, les animaux « graissaient plus vite » au détriment du muscle, avec les pommes de terre, elles finissent par « faire du dos » avec une musculature dorsale plus large, détaille Fabien. « La pomme de terre est un aliment assez équilibré », ajoute l’éleveur qui confie « continuer à baisser le concentré tout en augmentant la quantité de pomme de terre et que cela ne marche pas plus mal », observe-t-il.