Visites terrain
Le distanciel a pris le relais

Françoise Thomas
-

À situation inédite, mesures exceptionnelles : l’Alliance BFC (Bourgogne du Sud, Dijon Céréales, Terre Comtoise) a opté cette année, pour des e-rencontres de terrain. Ou comment poursuivre les essais et les plateformes techniques et rester en contact avec ses adhérents, tout en respectant le confinement.

Le distanciel a pris le relais

Depuis le 3 juin derniers, les adhérents de l’Alliance BFC bénéficient d’un accès à une quarantaine de vidéos, faisant état des essais des techniciens.
Puisque les agriculteurs ne pouvaient pas se rendre sur place en raison des mesures sanitaires, c’est le terrain qui est venu à eux, et qui va continuer ainsi jusqu’au 20 juin.
« Les services agronomiques des trois coops de l’Alliance avaient travaillé cette année un programme de plateformes locales de proximité plutôt qu’une grande plateforme centrale. Nous couvrons donc 20 sites différents en vidéo, avec par exemple six contextes pédoclimatiques différents pour les variétés de blés. Le panorama des essais est complet et les interventions vidéo apportent un réel fond technique », a expliqué Frédéric Imbert, directeur scientifique chez Dijon Céréales et coordonnateur des Rencontres Alliance BFC.

Au final, la quarantaine de vidéos (soit près de 7 heures de programme réalisées) à découvrir au fur et à mesure de leur mise en ligne (distillées depuis le 5 juin et jusqu’au 20 juin) parle des expérimentations menées partout en Bourgogne Franche-Comté et concerne aussi bien l’agriculture bio que conventionnelle, les grandes cultures que les productions fourragères. Ces vidéos sont visibles sur la plateforme ma-coopenligne.

« La crise sanitaire a mis clairement en avant les outils du numérique, dans lesquels nous sommes de plus en plus engagés. L’utilisation de la vidéo va rentrer plus intensément encore dans les usages pour valoriser le travail de nos coops, notamment agronomique », estime Christophe Richardot, directeur général de l’Alliance BFC. « Cette dématérialisation des visites d’essais est un dossier de plus dans les compétences communes développées par l’Alliance BFC. Même si les circonstances étaient exceptionnelles, cela fait clairement partie des nouveaux modèles de services destinés à nos adhérents agriculteurs pour l’avenir », ajoute Christophe Marcoux, directeur général adjoint de Bourgogne du Sud.

 

Vidéos tournées en Saône-et-Loire

Vidéos tournées en Saône-et-Loire

Le choix s’est porté pour notre département sur des expérimentations sur blé et sur colza conduites du côté de Simard, chez deux agriculteurs différents.
Les vidéos ont été tournées cette semaine et seront donc visibles d’ici quelques jours. « Les essais sur le blé portent sur les choix de variétés, entre adaptation au sol et au climat et adaptation aux débouchés, puisque ce sont exclusivement des variétés panifiables supérieures », détaille Christine Boully de Bourgogne du sud. « Sur la cinquantaine de variétés en test, certaines le sont depuis dix ans et restent des valeurs sûres », tant en adaptation pédoclimatique qu’en termes de tolérance aux maladies et aux bioagresseurs. « Nous évoquons aussi par ailleurs la fertilisation azotée, avec le test de nouvelles méthodes développées par Arvalis que l’on poursuit pour la troisième année ».

Pour le colza, la problématique choisie « était plus celle liée aux altises, ce ravageur qui perturbe fortement les cultures et progresse tous les ans ». Les essais ont ainsi porté sur des semis plus précoces « pour avoir des plantes assez robustes pour faire face aux insectes et à l’hiver ». Faut-il  encore que les semis puissent se dérouler dans les conditions optimales, ce qui n’est pas toujours évident en août. « Nous étudions également la fertilisation avec du phosphore pour booster le démarrage, les apports d’azote les plantes compagnes et les recours aux derniers insecticides autorisés », poursuit Christine Boully.
Si les vidéos ont été tournées, pour faire face à la situation sanitaire, elles obligent également à plus cibler les messages.