GIE Synergie Charolais Station de Jalogny
Conditions exceptionnelles pour la prochaine vente

Marc Labille
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La vente de la station d’évaluation de Jalogny aura lieu le vendredi 19 février prochain à Charolles. Covid-19 oblige, cette vente se déroulera « dans des conditions exceptionnelles ». 

Conditions exceptionnelles pour la prochaine vente
Cette année encore, la station de Jalogny était victime de son succès, l’obligeant à devoir refuser des veaux.

La vente de la station d’évaluation de Jalogny aura bien lieu le vendredi 19 février prochain à Charolles, mais dans un contexte particulier. Au terme d’un important travail préparatoire entre les responsables de la station et les autorités, un arrêté l’autorisant a été pris par la municipalité de Charolles sur décision du sous-Préfet, informe Didier Giraud, président du GIE Synergie Charolais. Et le protocole validé par les autorités doit permettre d’organiser la vente même en cas de confinement généralisé, ajoute le président. 

Protocole très strict

Si les animaux seront bien transférés la veille de Jalogny à Charolles comme les autres années, la vente aux enchères se tiendra pour la première fois à l’extérieur de la grande halle de Charolles et en comité restreint. Un ring sera installé à l’extérieur, couvert par un chapiteau. Les organisateurs feront appliquer un protocole très strict : port du masque obligatoire, distanciation, gel, etc. La jauge maximale est fixée à 150 personnes, ce qui imposera un contrôle rigoureux des entrées. Seuls les propriétaires des veaux, à raison d’une seule personne par animal, et les acheteurs potentiels seront tolérés après inscription sur un registre à l’entrée. Le protocole interdit toute restauration et buvette. Pas de gradins non plus : des chaises éloignées les unes des autres seront disposées tout autour du ring. 

Enchères en présentiel et en ligne

La vente démarrera à 13 h précise. Elle sera animée par Martial Tardivon de la Sicafome de Moulins-Engilbert. Pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, il sera possible d’enchérir en ligne. « Les premières ventes de station de la saison utilisent ce procédé en ligne et c’est fiable », confie Didier Giraud. Les étrangers seront les premiers à l’utiliser à distance. Une page Facebook live permettra aux visiteurs de suivre les enchères depuis chez eux. Pour le président du GIE, « l’important c’est que la vente se fasse bien à Charolles ». La notoriété et le succès de la station saône-et-loirienne l’imposent. Car c’est l’une des ventes de génétique charolaise les plus attendues du berceau.

Porte ouverte sur une semaine et sur rendez-vous

Cette année en raison du Covid, la porte ouverte s’étendra sur une semaine, du 8 au 13 février et les éleveurs ne seront reçus que sur rendez-vous (renseignement et inscription auprès de Chloé Vergneault au 07.88.19.58.18). Toutes les informations sont sur le site Internet stationevaluation71.com. 

Notoriété, performances et bonnes ventes vont ensemble

En 2019-2020, la station de Jalogny a réalisé des performances supérieures à la moyenne des stations charolaises (1.636 g/j contre 1.564 g/j de moyenne). Il s’agissait même du meilleur GMQ des douze stations charolaises. Même constat concernant les performances de pointage avec un taux de veaux qualifiés de 64% supérieur à la moyenne aussi. 63 des 79 veaux présentés aux enchères avaient trouvé preneurs en février 2020 au prix moyen de 3.470 €. 21 animaux ont été exportés vers la Slovénie, la République Tchèque, la Hongrie, les Pays-Bas, l’Italie. Le record de prix avait atteint 7.600 € pour un veau acheté par Charolais Évaluation 71.

Pour la campagne 2020-2021, 102 élevages de 17 départements ont proposé des veaux pour la station de Jalogny. « Nous sommes les seuls en France à devoir refuser des veaux », confie Didier Giraud. Le succès de la station saône-et-loirienne et de ses ventes fidélise les éleveurs avec une part croissante de cheptels hors berceau. 92 veaux sont entrés en évaluation le 29 septembre à Jalogny ce qui en fait le plus gros effectif des stations de la race. L’évaluation a pris fin le 20 janvier. Un dernier tri a eu lieu le 27 janvier.

Eric et Corentin Fèvre à Bouhans : premier veau pensionnaire à Jalogny
Eric et Corentin Fèvre ont eu leur premier veau évalué à la station de Jalogny cette année.

Eric et Corentin Fèvre à Bouhans : premier veau pensionnaire à Jalogny

Eleveur d’un troupeau de 80 charolaises à Bouhans, Eric Fèvre a son premier veau évalué à la station de Jalogny cette année. Sur cette ferme bressanne à l’origine laitière, les premiers charolais sont arrivés en 1996 et depuis 2011, tout le cheptel est allaitant. Convaincu que la génétique est le meilleur investissement dans un élevage, Eric Fèvre a toujours cherché à faire progresser son troupeau. En 2013-2014, il a adhéré au contrôle de performances et a entamé l’inscription au Herd-Book « pour valoriser la génétique », explique-t-il. La reproduction est assurée à 45% par insémination artificielle avec des taureaux testés (sur génisses, primipares). Eric utilise également des taureaux de monte naturelle qu’il choisit avec soin : « j’aime bien cumuler les deux (insémination et monte naturelle) car ça croise les sangs et préserve les qualités de race ». En station ou en ferme, Eric recherche des animaux dotés de bonnes qualités maternelles (vêlage, lait) avec de la finesse de viande, décrit l’éleveur qui engraisse ses femelles.

« Chaque année, nous recevions la liste de nos veaux éligibles pour la station de Jalogny. Jusqu’alors, je voulais être bien sûr que l’animal aurait assez d’index. C’était le cas cette année avec un fils de Moustic P, un taureau hétérozygote sans corne, plein-frère de Merlin P, que nous avons acheté chez David Poyet (69). Moustic P a de très bons index génomiques (117 en ISEVR, 119 en IVMAT, 112 en AVEL, 105 en lait). La mère du veau est une fille d’Artois et est indexée à 109 d’ISEVR, 105 d’IVMAT, 110 d’ISU », indique Eric. Ce tout premier pensionnaire à Jalogny en provenance de l’élevage de Bouhans a accompli de bonnes performances. Il pesait 750 kg à la fin du contrôle et a réalisé un GMQ de 1.714 grammes par jour. La vente de ce veau aux enchères du 19 février serait « une reconnaissance pour notre travail », confie Eric Fèvre dont le fils Corentin est salarié sur l’exploitation.